Journée nationale du souvenir des victimes de la Déportation 28 avril 2019

Mesdames et Messieurs les représentants des Associations d’Anciens Combattants,

Messieurs les porte-drapeaux,

Mesdames et Messieurs les Responsables et Militants d’Associations Villeneuvoises,

Mesdames et Messieurs les représentants des Corps Constitués de l’Etat et des collectivités territoriales,

Mesdames et Messieurs les membres de nos forces de sécurité,

Mesdames et Messieurs les élus communaux, conseillers de la MEL, du Conseil Départemental, du Conseil Régional,

Mesdames, Messieurs, les musiciens d’Ascq de l’Avenir et de la Philarmonie,

Monsieur le Maire honoraire, 

Mesdames, Messieurs, mes chers concitoyens, chers enfants,

C’est le 14 avril 1954, il y a donc 65 ans, que par une loi votée à l’unanimité, était décidé de faire du dernier dimanche d’avril la journée d’Hommage aux Déportés.

Je veux, en ce matin du 28 avril 2019, 75 ans après l’ouverture des camps de la mort, le répéter une nouvelle fois : la Journée d’Hommage aux Déportés n’est pas et ne sera jamais une célébration comme les autres.

Et ce n’est, on le sait, pas par hasard que depuis de très nombreuses années nous avons choisi de nous réunir ici, sur la Place Jean Moulin, pour cette cérémonie.

Devant l’Histoire, chacun le sait et personne ne le nie, Jean Moulin personnifie et incarne la Résistance aux côtés, bien sûr, de bien d’autres résistants connus ou anonymes.

Et c’est pourquoi, ici, sur la place qui porte son nom, nous rappelons tous les ans que les femmes, les hommes et les enfants à qui nous rendons hommage par notre Rassemblement et qui n’ont pas, pour beaucoup, leur nom gravé dans la pierre d’un monument, ont toutes et tous leur nom gravé

 dans nos cœurs, dans notre Histoire et dans notre mémoire.

Qu’ils aient été déportés parce que combattants, déportés pour le seul fait d’être nés juifs,

agents d’un réseau,

militants d’une cause ou d’un parti politique,

simple porteurs de messages,

ou déclarés coupables parce que désignés comme différents par des pouvoirs indignes,

ils sont tous les victimes du nazisme, des fascismes et de tous leurs complices.

C’est pourquoi, nous réunir Place Jean Moulin, c’est donc bien d’abord rendre un hommage particulier à ces femmes et à ces hommes qui ont voulu se battre, et qui ont donné la seule définition qui vaille à une Nation : un ensemble d’êtres humains qui veulent vivre ensemble selon des règles humaines, laïques et Républicaines,

C’est pourquoi aussi, nous réunir ici nous donne le devoir de parler de la Résistance, de parler de la Déportation, au risque peut être de se répéter … mais il est dans ces domaines toujours nécessaire de se répéter quand trop d’Européens aujourd’hui font preuve de mémoire courte.

Oui, Mesdames, Messieurs, il faut répéter que les camps de concentration et leurs millions de morts ne sont ni un simple dérapage, ni un « détail de l’Histoire », ni même des faits de guerre mais qu’ils sont la conséquence mécanique d’idées de haine, du discours nazi et des discours fascistes. J’ai eu l’occasion de le redire le 14 avril dernier lors des commémorations du 75ème anniversaire du Massacre d’Ascq.

S’il y avait aujourd’hui encore une seule chance qu’un jeune ou qu’un moins jeune de plus, entende ce message, il faudrait, il me faudrait, le lancer et le relancer par tous les moyens.

Et il faut donc, sans relâche, répéter que cette célébration n’est pas uniquement tournée vers l’Histoire mais bien vers notre présent et vers notre avenir,

que la dénonciation du fascisme et du nazisme n’a de sens que si elle s’accompagne d’un combat acharné de chaque instant contre les formes actuelles de résurgence de ces idéologies.

Il faut redire que la première fidélité à la mémoire de ceux à qui nous rendons hommage consiste à continuer leur combat.

Il faut le faire avec vigilance, force, détermination, pour qu’il ne soit pas à nouveau, un jour prochain… trop tard…

Certains s’en souviennent peut-être encore malgré le temps qui passe, il était des démocrates avant 1940 qui en toute bonne foi, considéraient qu’il ne fallait pas, à propos du fascisme, « crier au loup »…

La catastrophe qui suivit leur a, hélas très vite, donné tort.

Ne tombons donc pas aujourd’hui en Europe dans le même piège.

Mesdames, Messieurs, Lucie Aubrac a eu un jour une expression qui nous a tous frappés et que je n’oublierai jamais, en affirmant que « résister est un verbe qui se conjugue au présent ».

C’est bien aussi pourquoi nous tenons à ce que nous allions, après ce dépôt de fleurs sur la Place Jean Moulin, jusqu’à l’Espace Concorde en passant par les Crieuses à la Paix.

C’est un beau et très symbolique chemin !

C’est un chemin qu’il nous appartient résolument de parcourir dans les faits par nos actes … de la résistance face à l’inacceptable, à la concorde entre les gens de bonne volonté, pour et par une paix véritable, dans la justice, la liberté, la fraternité et le respect de nos règles Républicaines qui régissent notre vie commune.

Mesdames, Messieurs, mes chers concitoyens, merci à vous d’avoir par  votre présence permis, une nouvelle fois ici, place Jean Moulin, en ce 28 avril 2019, 75 ans après l’ouverture des camps de la mort de rappeler à tous un souvenir qui ne doit pas s’effacer malgré le temps qui passe et des témoins directs de moins en moins nombreux.

Nous le devons aux déportés !

Nous le devons à nos enfants !

Nous le devons à l’Histoire !

Nous le devons à l’Avenir !

Vive la Liberté ! Vive la Paix !

Vive l’Europe ! Vive la République et Vive la France!

                                                                       Gérard CAUDRON

                                                                       Maire

                                                                       Le 28 avril 2019

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