Carnet n° 539 du 28 Janvier 2019

« LA GRANDE PAGAILLE »

C’est par ce titre que je commencerai et que je structurerai en partie mon 539ème carnet reprenant ainsi le titre d’un film Franco-Italien de 1967 qui, pourtant, n’avait heureusement rien à voir avec la situation française actuelle, une situation qui n’a pas de ressemblance avec celle que ce film décrit dans l’Italie de 1943 quand, après l’armistice de Badoglio, l’Italie a « changé de camp » passant du camp allemand à celui des Alliés et ce, dans la pire confusion,

pas de ressemblance disais-je, si ce n’est une confusion comme jamais la France n’en a connue depuis cette même époque.

« La grande pagaille », disais-je, est à  son comble  entre des gilets jaunes et des foulards rouges, une République en marche (arrière), une extrême droite bavant d’envies, des Insoumis qui sombrent lentement, des « LR » éclatés, des « Verts » qui surnagent, des socialistes qui continuent à couler, sans compter des gilets jaunes déjà déchirés entre ceux qui se radicalisent à outrance, ceux qui sont prêts à discuter et à négocier, ceux qui rêvent du Parlement Européen en ralliant certaines listes ou en en annonçant d’autres pour le plus grand plaisir des « marcheurs macroniens ».

Oui, vraiment, à l’heure où il y a tant d’enjeux vitaux et de problèmes majeurs en France, en Europe, dans le monde aujourd’hui, ici, maintenant, et demain avec, à la clé, sur tous les plans, des risques mortifères,

 « une grande pagaille » à la française avec un Président dans un rôle qui lui a certes permis de gagner en 2017 mais qui le fait perdre depuis, ce qui confirme qu’il n’est pas à la hauteur des espoirs qu’il a pu susciter ni à la taille des « habits » que les Français lui ont confiés, sans oublier l’affaire Benalla,

« une grande pagaille » avec des bavardages qui risquent, en ne débouchant sur rien de positif, de nous conduire au pire dès le printemps prochain avec, dans la foulée, des troubles graves, une crise institutionnelle possible et des élections locales imprévisibles,

« une grande pagaille » comme je n’en ai jamais connue d’une telle ampleur durant toute ma vie,

« une grande pagaille » qui décourage et désespère les gens raisonnables, comme j’en connais heureusement beaucoup.

« Une grande pagaille » qui me donne, en ce moment, tout autant de raisons et d’envies :

– Soit de « me retirer sur l’Aventin », (une des 7 collines de Rome près du Capitole, en référence à un épisode du 5ème siècle quand, une fois la victoire remportée et les promesses non tenues, les « plébéiens » se retranchèrent sur l’Aventin en refusant de continuer le combat),

– Soit de considérer que  j’ai encore quelques choses  à donner à mes concitoyens , à ma Ville, à l’Europe et à mes valeurs Républicaines de Liberté, d’Egalité, de Fraternité et de Laïcité.

Dans un mois, à compter d’aujourd’hui 28 janvier, ma décision prise aura été sans doute annoncée depuis 24 heures avec toutes ses conséquences pour moi, pour mes amis, pour mes soutiens, pour mes concitoyens, pour ma Ville, pour ceux qui, selon cette décision, « sabrerons le champagne » tandis que d’autres seront déçus et tristes.

J’ose néanmoins espérer que si ma décision était de me retirer, la « grande pagaille » ne s’étendrait pas à Villeneuve d’Ascq ni à ce que j’appelle « le camp du progrès ».

C’est une des questions qui me taraude dans ma réflexion et qui me conduit parfois, au long d’une même nuit, à passer d’une décision à l’autre.

En attendant donc, je consulte, je recueille des avis, je prépare les éléments d’un Projet d’Avenir pour Villeneuve d’Ascq, (peut être aussi un livre sur les « leçons que je tire du passé de ma vie »), je discute des modalités et des conditions d’un « vaste rassemblement pour Villeneuve d’Ascq » avec les Villeneuvois dont je pourrais être un artisan, voire le chef d’orchestre.

A défaut d’entrer seul dans « le grand débat macronien », faute d’avoir été sollicité par l’Etat pour l’organiser entre ses représentants et les citoyens, j’ai encore rencontré cette semaine des centaines et des centaines de Villeneuvoises et de Villeneuvois lors de dizaines de cérémonies de Vœux, d’assemblées générales, de compétitions, de rendez-vous, de réunions diverses, de cérémonies de départs ou d’arrivées, (comme à la Rose des Vents), et bien sûr, en  faisant mes courses  dans divers magasins grands et petits de ma Ville plusieurs fois par semaine où là, je rencontre des  citoyens qui me disent sans fard ni caméra ce qu’ils ont sur le cœur… entre deux rayons ou files d’attente.

Plus que jamais, que ce soit à la Ferme du Héron, à la Haute Borne, aux Près, à la Cousinerie, à l’Hôtel de Ville, à la Résidence, à Ascq, au Sart, au Breucq, au Recueil, au Palacium, au Château, à Hempempont, au Pont de Bois, aux Genêts, à Jacques Brel, au Stadium, au Grand Stade, à Annappes, à Brigode, chez des jeunes et chez des aînés, sur des problèmes de vie quotidienne ou des projets d’avenir de toutes tailles, des interrogations, des espoirs ou des engagements,

que ce soit aujourd’hui comme quand c’était hier ou avant-hier, sans oublier demain et après demain, je repense à ces mots de Confucius :

« Celui qui déplace une montagne commence par déplacer des petites pierres »

Ce fut vrai pour les habitants de la Ville pionnière que nous fûmes.

C’est vrai pour la Ville d’Avenir que l’on rêve et que l’on a commencée à construire.

C’est vrai pour la Ville des diversités et des mixités que nous sommes.

C’est vrai pour la  « Ville nature » que nous avons voulue et qui nous conduira à imaginer et à mettre en mouvement « une Ville nourricière ».

C’est vrai pour une Ville et ses entreprises, son Université, ses Grandes Ecoles, leurs dirigeants, leurs enseignants, leurs étudiants, leurs salariés, dans la continuité de nos écoles, de nos collèges et de nos lycées, qui toutes et tous font de nous des « champions de l’innovation » sous toutes ses formes, dans tous les domaines, sans jamais oublier les innovations humaines.

Des logements pour tous, tous les goûts, tous les âges et tous les moyens.

Des cultures alimentaires partout, y compris au milieu des pelouses, sur les terrasses et sur les toits, sans oublier les près de 300 hectares d’espaces agricoles que nous avons conservés.

Des services  pour chacune ou chacun quelle que soit sa situation pour vivre au mieux pleinement sa vie.

De nouveaux modes de vies, plus durables, moins polluants et meilleurs pour la santé.

Des moyens nouveaux pour réduire les solitudes avec de nouveaux foyers et lieux de rencontre pour tous.

Du sport pour tous et tous les âges.

Que de choses et que d’idées que je joindrai aux « cahiers de doléances à l’adresse du Président Macron » et que j’écrirai aussi un jour dans « les leçons du passé » et (ou) «Projets d’Avenir », à (et pour) Villeneuve d’Ascq.

Comme j’aime à le répéter : qu’il s’agisse du privé ou du public, on a une seule certitude, c’est qu’on est mortel mais qu’il faut vivre comme si on était éternel.

A ce stade de ma vie, comme je l’ai mis en titre de mon interview de la Tribune de Villeneuve d’Ascq de février, je me retrouve dans ces mots d’Alphonse de Lamartine

« Je lis dans l’Avenir la raison du présent »

Et quant je repense à mes débuts d’élu en 1976 et 1977, je me remémore Mark Twain qui a dit : « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ».

C’est sûr qu’il y a 43 ans quand j’ai sollicité mon premier mandat Villeneuvois, je ne savais pas que ce dont je rêvais pour ma Ville « était impossible » et c’est sûrement pourquoi je l’ai fait.

Quelle que soit ma décision pour mars 2020, on aura l’occasion de reparler de tout cela le 25 février 2020, date anniversaire des 50 ans de la fusion des 3 communes de Flers, Annappes et Ascq qui ont alors, ensemble, crée Villeneuve d’Ascq.

Cela dit, en attendant, n’oublions jamais que :

« Aujourd’hui est un cadeau.  C’est pourquoi il s’appelle présent…. »

(Maud Ankuoua, écrivaine).

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