11 Novembre 1918 – 11 Novembre 2018, Mon intervention devant le monument aux morts d’Annappes

En ce jour « mémorable », au sens noble et fort du terme, du Centenaire de la fin en 1918 de « la Grande Guerre de 1914 »

Messieurs les anciens combattants que je veux saluer en premier, vous qui êtes toujours présents à nos commémorations patriotiques,

Messieurs les porte-drapeaux, toujours fidèles autour de nos 4 Monuments aux Morts Villeneuvois et, en cet instant, autour de celui d’Annappes,

Mesdames, Messieurs les responsables associatifs et autres acteurs de la vie Villeneuvoise,

Mesdames et Messieurs les musiciens dont la présence est toujours appréciée dans ce qu’elle apporte de solennité et d’humanité à nos commémorations,

Mesdames et Messieurs les représentants des corps constitués, régionaux, départementaux et villeneuvois, de la gendarmerie, des médaillés militaires, de la Légion d’honneur, de l’ordre national du mérite,

Mesdames et Messieurs les élus municipaux de Villeneuve d’Ascq et de communes voisines, élus métropolitains, élus départementaux et régionaux,

Monsieur le Bourgmestre de Deinzt,

Mesdames et Messieurs les membres de deux délégations, portugaise d’une part, et de notre ville jumelle Leverkusen d’autre part,

Mesdames et Messieurs les Conseillers de quartiers et conseillers jeunes,

Mesdames et Messieurs, mes chers concitoyens villeneuvois,

Chers enfants et professeurs des écoles Louise de Bettignie, Prévert et Toulouse Lautrec,

Mesdames, Messieurs,

Célébrer le 11 Novembre, fêter l’Armistice de 1918 chaque année, c’est d’abord commémorer la fin d’un conflit qui fût, on ne le répètera jamais assez, au début du siècle dernier, le plus terrible et le plus meurtrier de l’Histoire du Monde : 40 millions de victimes civiles et militaires dont 19 millions de morts et 21 millions de blessés, parmi lesquels 1 697 800 français tués et 4 266 000 blessés, 27% des jeunes français de 18 à 27 ans étant ainsi décimés.

Célébrer le 11 Novembre, c’est, en effet, fêter chaque année le jour où cette tuerie s’était arrêtée, le jour où on pouvait être tout à la joie de la fin de cette « Grande Guerre européenne », le jour où on ne savait pas encore qu’elle ne faisait malheureusement que s’interrompre et que l’horreur recommencerait deux décennies à peine plus tard.

Oui, le 11 Novembre 1918, il y a 100 ans, fut un jour de joie pour les Français et pour les citoyens des pays alliés mais aussi, je le répète tous les ans, une joie altérée, sinon, pour certains brisée par les millions de victimes, décédées, blessées ou infirmes.

J’ajoute que cette guerre, ne l’oublions jamais, fut un premier coup terrible porté à l’Europe, prélude d’un second qui, 20 ans plus tard, devait en 1945 sonner le début de la fin de ce qui restait alors de primauté de l’Europe dans le Monde.

Aujourd’hui, « la Grande Guerre de 1914 », comme on l’a longtemps dénommée, est entrée dans l’Histoire.

La loi inexorable du temps qui passe a fait que cela a donné aux générations qui ont suivi, toujours plus de responsabilités.

Il nous appartient en effet, et je ne cesse de le répéter, d’entretenir le souvenir de toutes ces victimes des 2 camps et de leurs familles dont les vies se sont brisées sur tous les champs de batailles et dans de multiples circonstances pas toujours encore aujourd’hui reconnues dans toutes leurs cruautés et encore moins justifiées.

Et nous savons bien tous que ne suffisent pas pour cela les très longues listes de noms gravés dans la pierre de nos Monuments aux Morts de nos villages et de nos villes, même si leur lecture reste riche d’enseignement sur ce qu’était la France et l’Europe il y a un siècle.

Il nous appartient donc toujours d’aller plus loin, d’associer le souvenir des victimes et la connaissance des causes, des circonstances et des conséquences de cette guerre…

C’est un devoir pour notre mémoire collective et donc pour le Présent et pour l’Avenir, en particulier l’avenir de nos enfants.

Il est toujours nécessaire d’expliciter en quoi la connaissance du mécanisme diabolique qui a mené de conflits nationalistes locaux à un conflit mondial est vitale pour comprendre notre temps présent.

Il est encore nécessaire d’expliquer en quoi la compréhension des dérives qui menèrent du patriotisme à sa caricature nationaliste peut éviter à notre temps et dans l’avenir de nouveaux et terribles drames.

Il est plus que jamais nécessaire de rappeler les horreurs générées, de toutes natures, ceux qui s’en sont rendu coupables et ceux qui en ont été les complices vis-à-vis des militaires sur le front sans oublier les civils en zones occupées.

Comme heureusement beaucoup d’entre-nous aujourd’hui, je fais partie de ces générations qui ont eu l’ineffable chance d’arriver à mon âge sans connaître personnellement la guerre.

Cela nous donne et cela me donne des responsabilités particulières à l’égard  des générations qui, les unes après les autres, ont vu leurs rangs décimés par toutes les guerres du 20ème siècle car, oui heureusement, comme beaucoup encore de mes compatriotes « je n’ai pas la mémoire courte » … contrairement à quelques autres, à tous les niveaux,  que j’aurai la pudeur de ne pas citer…

Cela me donne et cela nous donne aussi collectivement des responsabilités particulières à l’égard de ceux de nos concitoyens qui risquent leur vie et qui, pour certains, la perdent en France et hors de France pour notre sécurité, pour nos valeurs Républicaines et pour la Paix.

Combattants de la Paix, combattants de notre sécurité, ils souffrent et pour certains meurent pour et au nom de la France et des Français prenant ainsi place dans cette douloureuse continuité des victimes que nous célébrons aujourd’hui à l’occasion de ce Centenaire.

Car oui, c’est aujourd’hui en nous battant pour la Paix que nous sommes fidèles à la mémoire de ceux dont les noms sont gravés dans notre souvenir,

car oui, c’est aujourd’hui plus que jamais, en se battant pour la sécurité quotidienne de nos concitoyens contre les extrémismes sanguinaires et les populismes dangereux que nous défendons, à notre tour, ce pour quoi nos aînés ont donné leur vie.

Dans un monde où de nouveaux dangers sont apparus, une phrase célèbre de Jean Jaurès est toujours d’actualité : « un peu d’internationalisme éloigne de la Patrie, beaucoup d’internationalisme nous y ramène »… et c’est pourquoi je suis et je reste un Européen militant.

Dans une Europe qui, en effet, doute d’elle-même pour de multiples raisons, rappelons-nous le courage et la vision de ses pères fondateurs qui nous ont assuré 73 ans de Paix, n’oublions pas ce qui nous arriverait si son union disparaissait.

Mesdames et Messieurs, nous sommes aujourd’hui ce matin nombreux au pied du Monument aux Morts d’Annappes pour le 100ème anniversaire de l’Armistice de 1918.

Alors, comme chaque année, mais plus particulièrement en ce jour de 11 Novembre 2018, proclamons le :

Vive la France, notre Patrie,

Vive notre République et ses valeurs de Liberté, d’Egalité, de Fraternité et de Laïcité,

Vive l’Europe,

Et Vive la Paix,

Tel devrait être notre serment et tel est mon serment en ce jour de Centenaire de la fin de « la Guerre de 14 / 18 ».

                    Oui Mesdames, Messieurs, mes chers concitoyens, chers enfants,

                                        Que vive notre République et que vive la France !

 

Gérard Caudron
Maire
11 novembre 2018

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