Carnet n° 178 du 30 janvier 2012

« Le travail, mon élixir de vie »

En ce samedi 29 janvier, avec les vœux de l’Association de Jumelage Villeneuve d’Ascq – Haïdari, s’est achevé un long parcours à travers notre ville et au delà, un parcours égrainé de discours de vœux à travers lesquels j’ai distillé le thème : l’envie et le besoin d’enthousiasme ; un enthousiasme bien utile pour sortir de la sinistrose ambiante, un enthousiasme au combien nécessaire pour essayer de continuer à faire de grandes choses….

Hasards ou « rencontres de l’esprit », j’ai pu constater qu’ici ou là le même thème, les mêmes mots et je l’espère, les mêmes envies et volontés, se sont retrouvés dans les paroles et les discours d’autres citoyens et responsables.

Et bien, disons le… tant mieux !

Je clôturerai donc aujourd’hui ce cycle de janvier par une définition de l’enthousiasme née sous la plume d’Hervé Bazin :

« Être enthousiaste, c’est avoir un esprit qui calcule et un cœur qui ne calcule pas »

Elle me correspond plutôt bien car elle éclaire ce que j’ai pu réussir dans ma vie tout en expliquant les raisons de certains de mes échecs.

Au demeurant, cette dernière semaine de janvier aura eu bien d’autres raisons de marquer notre calendrier.

Sur le plan national, après le lancement effectif et réussi de la campagne de François Hollande qui doit à un enthousiasme, enfin exprimé, au Bourget, un début de mobilisation du « camp du progrès »,

la machine UMP a fait feu de tout bois : ministres, secrétaires nationaux, cabinets de campagne, conseillers, cellules plus ou moins secrètes, c’est à celui ou celle qui trouverait le meilleur mot pour décridibiliser le candidat socialiste…

Et tout cela pour préparer l’annonce d’un nouveau tour-de-vis par « un Président en campagne qui n’est pas encore candidat ».

Très clairement, avec la hausse de la TVA de 1,6% après celle déjà décidée pour « le taux réduit », c’est une baisse de pouvoir d’achat de près de 2% qui s’ajoute aux effets des hausses de gaz, de l’électricité, des chemins de fer, du carburant… (et j’en passe, pour ne pas allonger la litanie) sans oublier la CSG et la remise en cause de la durée du travail.

Alors que les salaires et les retraites n’augmentent pas, que les allocations chômages s’assèchent, le « reste à vivre » de la plupart de nos concitoyens se réduit au point de conduire un nombre croissant d’entre eux à n’avoir plus de quoi vivre.

Alors oui, certaines propositions du candidat socialiste nécessiteront d’être éclaircies et mieux chiffrées, d’autres resteront sans doute de l’ordre du « pari de Pascal » en période de crise.

Mais justement, en écho au pari de Pascal (sur l’existence d’autre chose après la mort), beaucoup de Français sont en droit de se dire que si, avec François Hollande, le meilleur n’est pas garanti, avec Nicolas Sarkozy le pire est d’ores et déjà certain.

Et je m’étonne des paroles d’un François Bayrou parlant, après le Bourget, d’un programme « dangereux »…

J’espère qu’il ne s’imagine pas déjà dans la peau de celui qui pourrait unir toutes les droites sous sa baguette, UMP comprise, en oubliant celles et ceux qui, tout en se situant à gauche, se retrouvent aujourd’hui dans les intentions de vote qui lui sont créditées.

Il aurait vite fait de les perdre.

Maintenant, je le sais, nous ne sommes qu’au début d’une campagne qui s’annonce très dure et on n’a pas fini d’en entendre de toutes sortes.

Heureusement, la semaine locale fut largement davantage sereine avec, mardi, un conseil municipal paisible et constructif ; le calme sans doute avant la tempête du budget où j’imagine que celles et ceux dont les pairs UMP augmentent à Paris les tarifs et impôts, qui contraignent nos finances, exigeront que, de notre côté, on les diminue, voire que l’État mettent les collectivités sous tutelles, comme évoqué par leur Président.

Une semaine aussi, qui a vu un milliers d’élèves de Queneau à l’écoute de l’Orchestre National de Lille, dans une ambiance et une atmosphère étonnamment réceptive.

Une semaine avec quelques manifestations festives autour des traditionnelles galettes dites des rois ou des reines (pour ce qui est de l’Association Louise Michel).

Une semaine qui a vu l’inauguration du nouveau CAL Jean Jaurès, un bel exemple de rénovation-réhabilitation-adaptation dans l’esprit du renouvellement de notre ville, une manifestation pétillante de jeunesse dans les yeux des enfants et de passion dans le cœur de nos animateurs.

Une semaine qui s’est clôturée samedi avec les 30 ans de l’Église protestante du Triolo et la 37ème fête annuelle de l’Amicale Laïque Pasteur Jean Jaurès.

Une semaine qui a vu, ce dimanche, la mise à l’honneur de Pierre Mauroy à Lille. Pierre Mauroy, un grand personnage du monde et de l’histoire socialiste que je respecte en tant que tel sans pourtant pouvoir oublier son attitude à mon égard « plus que cruelle » en 2002 avec des paroles alors prononcées que je ne saurai jamais oublier.

On me dit qu’un autre « retraité de la politique » fêtera aussi bientôt son jubilé…

On comprendra que, pour des raisons comparables, (même si les 2 personnes en question ne le sont pas), on ne saura pas me convaincre de m’y associer davantage.

Une semaine, où j’ai beaucoup travaillé sur la préparation du cadrage de notre budget 2012 villeneuvois pour concilier des dépenses imposées en hausse, des recettes en quasi-stagnation et la nécessité de ne pas augmenter les impôts… un exemple pour nos ministres des finances et du budget.

Une semaine, où nous avons appris les nouvelles « coupes sévères » de l’État dans les moyens en personnels de nos écoles, maternelles et élémentaires, de nos collèges et lycées généraux et professionnels avec, pour y faire face, la mobilisation des enseignants, des parents et d’une grande partie de notre équipe municipale.

Une semaine enfin, en tant que Vice-Président au logement à LMCU pour essayer de rassembler une large majorité pour adopter un premier projet de PLH2 (plan local de l’habitat), une mission difficile en cette période pré-électorale qui pousse davantage à la division qu’au consensus… (« Résultat des courses » ce vendredi 3 février…).

A celles et ceux qui parfois s’interrogent sur mes capacités à assumer toutes ces tâches, à travailler tous ces dossiers, à gérer au présent tout en préparant l’avenir,

à celles et ceux qui pourraient légitimement s’inquiéter de signes de fatigue après des semaines de plus de 70 heures, alors qu’au contraire mon travail est mon élixir de vie,

je dédierai un texte extrait de « Tarass Boulba », une œuvre des plus puissantes de Léos Janacek créée en 1921 et offerte par l’ONL, déjà cité, aux élèves de Queneau, un texte qui me rappelle que mon grand père paternel polonais avait servi dans les cosaques avant 1918 du temps de l’occupation russe, quand au moment d’être conduit au bucher, Tarass Boulba prononce une prophétie :

« Est-ce que vous croyez qu’il existe au monde quoi que ce soit qui puisse faire peur à un cosaque ? »


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