Carnet n° 497 du 9 avril 2018

Aux « Journées de France Urbaine  de Dijon », avec Édouard Philippe et Olivier Dussopt, c’est toujours : « no answer ! »…

L’un était Maire LR du Havre il y a un an avant de devenir le Premier ministre du Président Macron. L’autre, à peine réélu député PS de l’Ardèche, devenait Secrétaire d’état auprès du Ministre de l’Action et des comptes publics aux collectivités territoriales de ce Premier ministre et du Président Macron.

Tous deux étaient, ces 5 et 6 avril, les invités de France Urbaine à l’occasion de nos deuxièmes « Journées Nationales à Dijon ».

Les sujets de questionnement ne manquaient pas de la part des représentants, dont j’étais, des grandes Villes et agglomérations françaises (qui représentent plus de la moitié de la population de la France), en particulier sur les politiques de la Ville et sur les dotations de l’État.

Sur le premier point, les questions ont fusé de la part de toutes les communes puisque toutes sont concernées à des degrés divers et ce, quelle que soit leur taille, par les politiques de la ville. Sur le second aussi, et plus particulièrement de la part de François Rebsamen, Maire PS de Dijon, et de Jean Luc Moudenc, Président de France Urbaine et Maire LR de Toulouse.

Sur la forme, on a pu noter un peu plus de modération de la part de Monsieur Moudenc, sur le fond il était difficile de noter la moindre « once » de différence de leur part dans leurs questions portant sur la soi-disant « contractualisation » imposée par le gouvernement, sur l’absence de prise en compte des situations et des efforts faits et surtout sur le fait qu’un engagement doit être signé avant juin prochain entre l’État et chaque commune, de ne pas dépasser chaque année 1,2% de dépenses en plus, mais 1,2% inflation comprise, une inflation sur laquelle les communes n’ont, bien sûr, aucune prise et 1,2% sans tenir compte non plus des dépenses supplémentaires que l’État impose à toutes les communes (ex : scolarité obligatoire à 3 ans, dédoublements de certaines classes dans les écoles, normes supplémentaires, etc.).

En réponse à ces questions précises et souvent vitales, le Premier ministre et son Secrétaire d’état auraient pu proposer des « ouvertures », ne serait-ce que de formes ou d’ajustements, voire de précisions…

« No answer » (pas de réponse) !

« Parole, parole » comme le chantait Dalida… avec en plus, quelques mots arrogants sur la gestion des collectivités territoriales, alors qu’elles ne sont pour rien dans les déficits des comptes publics de la France et qu’elles concourent massivement à l’investissement public productif en termes d’aménagement du territoire et surtout de vie pour nos concitoyens.

Somme toute, on a eu, de leur part, un nouvel exemple d’une méthode récurrente depuis des mois qui consiste à refuser toute forme de négociation au profit de contraintes imposées, assorties d’explications condescendantes.

 

Résultat, si aujourd’hui les élus locaux, par ailleurs de plus en plus souvent « brocardés », font toujours preuve collectivement de modération, le Président Macron et son gouvernement provoquent sur le fond comme sur la forme des « débuts d’incendies » un peu partout et dans tous les domaines, risquant ainsi, « par agrégation » de colères (parfois d’ailleurs contradictoires), de provoquer une crise majeure, 50 ans après mai 68, ce que certains souhaitent et dont certains rêvent.

Nos dirigeants « sûrs d’eux et dominateurs », drapés dans leurs certitudes arrogantes n’y croient pas… même si « n’est pas Madame Thatcher qui veut »  et si la France n’est pas la Grande-Bretagne.

Les « marcheurs » de M. Macron qui, il y a un an, ont « marché triomphalement vers la victoire en chantant » et qui ont commencé, ce dimanche, une nouvelle marche, vont s’en rendre compte quand ils sonneront aux portes des citoyens….

« Cela leur rafraîchira peut-être les idées », en particulier à celles et ceux qui pensaient déjà « rafler la mise » dans nos communes en mars 2020, les sondages d’opinion de ces derniers jours en sont déjà des indices significatifs.

Franchement, « ils ne l’auront pas volé » et je pense en particulier aux élus de gauche partis les rejoindre en juin 2017.

Une nouvelle fois, chacun aura compris que quand quelqu’un dit « Je ne suis ni de droite ni de gauche », il pense généralement très fort : « et surtout pas de gauche » !

Plus personne aujourd’hui ou presque ne peut nier (même le Figaro l’affirme) que nous avons un gouvernement de centre droit sinon de droite.

Et pour en revenir quelques instants aux Journées de France Urbaine à Dijon, si nous avons eu d’un côté la langue de bois macroniste et de l’autre les langues plus actives des élus PS et LR, on a eu aussi « la langue de bon sens » de Jean-Louis Borloo sur « des politiques de la ville » à retrouver et à mettre en œuvre.

J’ai retrouvé dans ses propos, ce que je n’ai jamais cessé de penser et de dire depuis des décennies.

Quand on veut changer les choses, sinon « changer la vie », dans certains quartiers de nos villes et dans certains de nos territoires, il faut sans doute « agir sur le bâti » en le faisant  le plus vite possible et surtout « agir sur l’humain », le « vivre ensemble » et les services publics dans la continuité et la durée…

C’est ce que le Général de Gaulle avait voulu avec sa décision de construire 9 villes nouvelles en France, (dont Lille/Est devenue Villeneuve d’Ascq).

C’est ce que j’ai toujours voulu faire depuis 40 ans (et on ne peut en nier les réussites).

C’est ce que j’essaie de faire à la MEL, dans mes modestes fonctions de Vice-Président à l’aménagement auprès de Damien Castelain.

C’est ce que je veux imposer dans la mise en œuvre d’une « Ville Nouvelle Renouvelée et sa mise à l’heure du 21ème siècle »…

C’est ce que j’impose dans le déroulé du projet « Grand Angle » pour un Centre Ville villeneuvois digne du pôle rayonnant de la MEL que nous sommes devenus aux côtés (et en harmonie) avec les autres.

 

Somme toute si un gouvernement qui se dit « ni de droite ni de gauche » est un leurre, rassembler, en les respectant, des hommes et des femmes avec leurs différences, sur des projets et des valeurs, c’est cela, pour moi, la « modernité » en politique.

C’est ce que j’ai toujours voulu faire (en particulier avec Rassemblement Citoyen et EPVA), et c’est ce que j’essaierai de continuer à faire pour préparer 2020 et le prochain mandat 2020 / 2026.

Pour autant je ne nie pas l’importance des partis politiques qui structurent nos démocraties et donc je redis la nécessité, en dehors des extrêmes, de gauche et de droite, de l’existence d’un parti social-démocrate reconstruit sur ce qui reste du PS.

Le congrès du week-end dernier du PS à Aubervilliers, ses militants, son premier Secrétaire Olivier Faure, (même si à l’instar de « la première hirondelle qui ne fait pas le printemps ») nous en fait peut-être l’annonce…

Je le souhaite.

Le Président Macron en a lui-même besoin « pour rectifier son tir » dans le bon sens… tant qu’il en est encore temps, en rééquilibrant son paysage politique pour lui permettre de retrouver un certain équilibre dont la France a besoin.

Si le cycle historique du PS (1971 – 2017) s’est terminé, peut être qu’un nouveau cycle va commencer … l’avenir nous le dira.

En attendant la vie continue…

Au niveau de la planète où l’optimisme n’est pas de mise avec toutes ces espèces animales en voie de disparition, même si on note des « prises de conscience » mais pas suffisamment de mesures conséquentes pour y remédier.

Au niveau de l’Europe, à un peu plus d’un an des prochaines élections européennes, où l’horizon n’est pas davantage ensoleillé, avec les poussées d’extrêmes droites, voire pire, dans la plupart des pays de l’Union.

Un peu partout les violences et l’intégrisme font fureur, à l’image des années 30 du 20ème siècle et ce, en l’année du centenaire de la fin de la Première Guerre Mondiale.

 

 

 

 

 

 

Heureusement peut être, mais sans doute n’est ce pas suffisant, à Villeneuve d’Ascq la nature se réveille avec le Musée de Plein Air, Asnapio, les Moulins, le Terroir, nos parcs et espaces naturels, nos fêtes, nos braderies, nos compétitions sportives… sans oublier notre développement économique, les rénovations d’espaces et d’équipements publics, les services publics pour tous.

Oui nous sommes, à Villeneuve d’Ascq, une Ville en mouvement ! 

Si Albert Einstein a pu dire que :

« L’effort d’unir sagesse et pouvoir aboutit rarement et seulement très brièvement »,

j’ai « l’audace » de penser qu’à Villeneuve d’Ascq, depuis 41 ans, j’ai et on a pu le faire dans la durée et l’envie de croire (de rêver) que cela va continuer…

Sans doute faut-il, pour cela, à l’heure où on ne parle plus que d’ « intelligence artificielle », réussir à privilégier dans cette expression le terme « intelligence » à celui « d’artificielle ».

Ce n’est pas gagné… même si je pense, comme Guillaume Apollinaire que :

« Le rêve est la meilleure chose qui soit au monde car c’est grâce à lui que nous avançons dans le réel ».

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