Carnet n° 489 du 12 février 2018

« Le jour d’après »

 

Tout le monde, ou presque, connaît sans doute ce film post apocalypse sorti en 2004 où, du fait du réchauffement climatique, la force et le sens du Gulf Stream baisse et s’inverse, provoquant ainsi une nouvelle et brutale période glacière sur l’hémisphère nord et, bien sûr, aux États Unis.

C’est un peu l’impression que j’ai ressenti cette semaine en regardant les chaînes TV d’infos en continu… En raison des quelques centimètres de neige qui avaient recouvert Paris, l’Île de France, la Vallée de la Loire et le sud de l’Aisne jusqu’à Reims.

Emmitouflés jusqu’aux yeux, les correspondant(e)s de ces médias nous décrivaient, en effet, une situation « apocalyptique » faite de poids lourds arrêtés, de quelques centaines d’automobilistes bloqués dans leurs voitures, avec des interviews où certain(e)s allaient jusqu’à en rendre responsable le Président Macron et la Maire de Paris

Cela aura, une fois encore, renforcé le sentiment qui est le mien depuis déjà longtemps d’une société instable, de plus en plus fragilisée par le confort et les nouvelles technologies et une société et des citoyens majoritairement désarmés moralement face à toute perturbation dans leur vie quotidienne.

Quand on devine ce qui nous attend dans les prochaines décennies du fait de la pollution et du climat, de la surpopulation et des migrations, des intolérances et des violences qu’elles soient religieuses ou non, on est en droit, sinon en avoir le devoir, de s’inquiéter du « désarmement citoyen » face à toutes les catastrophes qui nous attendent. On sait bien qu’il ne suffira pas, comme dans « le jour d’après », de quelques réactions individuelles permettant à une ou à quelques familles (sans oublier leurs chiens) qui assurent leurs survies, pour éviter ce que nous montrent déjà depuis 2 ou 3 décennies ce type de films qui conduisent d’ailleurs déjà aux États Unis des groupes armés à s’y préparer.

Oui, cet événement mineur au regard de ce que les saisons hivernales nous font régulièrement connaître est plein d’enseignements « sur ce que nous sommes devenus » en quelques dizaines de décennies.

Et je fais miens en cet instant ces mots d’un écrivain poète Francis Ponge que chacun devrait méditer et faire siens :

« Il suffit d’abaisser notre prétention à dominer la nature et d’élever notre prétention d’en faire physiquement partie, pour que (la réconciliation homme-nature) ait lieu ».

Oui, en effet, comme souvent l’hiver, il a neigé… et cette fois sur Paris… et la planète médiatique s’est emballée.

Heureusement, (pour nous téléspectateurs) et en même temps (comme il aime à le dire « à tout bout de champ »), le Président Macron s’est rendu en Corse pour y rendre hommage au Préfet Erignac lâchement assassiné il y a 20 ans le 6 février 1998.

L’œil toujours fixé sur les sondages d’opinion, il a tenu un discours de fermeté.

A suivre… quand on se souvient qu’on en a connu de plus grands qui répétaient à satiété il y a une soixantaine d’années que « l’Algérie, c’est la France ! ».

Et puis, en effet, durant la campagne des Présidentielles, sans doute pour gagner des voix en Corse, M. Macron était moins « rigide » sur le sujet.

 

J’admire chez notre Président son habileté à répéter « qu’il l’avait dit durant sa campagne » comme pour la baisse de revenus de beaucoup de retraités avec la CSG et ce, pour justifier certaines mesures et, par ailleurs, assumer sans vergogne le fait de faire le contraire de ce qu’il avait dit, comme pour l’abandon de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes.

Je ne me place pas sur le fond, mais sur la forme.

Alors oui, à court terme ça marche ! Mais après ? Et en terme de cohérence d’argumentaire, c’est un peu contradictoire…

 

Nul doute que mes propos qui sont lus chaque semaine par 10 000 à 15 000 citoyens seront connus « en haut lieu »…, ce qui conduira à ne pas me classer dans « le camp des macro-compatibles » pour les municipales de 2020, et qui conduira, sans doute à la constitution par les mêmes, d’une liste de « Marcheurs », renforcée par les déçus des LR et des socialistes recyclés.

Quant à moi, à la place qui sera la mienne (et que je choisirai) dans la préparation des prochaines élections municipales, je continuerai dans la voie qui a toujours été la mienne : choisir (ou contribuer à choisir) de futur(e)s élu(e)s capables de donner de leur temps, de leur énergie et de leur intelligence au service exclusif de Villeneuve d’Ascq et des Villeneuvois, des élu(e)s qui défendront un projet et des valeurs, sans sectarisme mais avec détermination, grâce à un Rassemblement le plus large possible dépassant les clivages politiciens qu’ils soient anciens ou actuels.

Dix centimètres de neige sur Paris (« le jour d’après »), un voyage médiatisé de notre Président en Corse où finalement il ne s’est rien dit ni passé qu’on n’ait pas déjà entendu sous plusieurs gouvernements…

Mais aussi un Tariq Ramadan islamologue suisse et égyptien à la fois et petit fils du fondateur des « Frères Musulmans », en prison mais pour d’autres raisons, un procès de Salah Abdeslam à Bruxelles sans l’accusé volontairement absent, un conflit toujours très meurtrier en Syrie, des bourses financières mondiales en fortes baisses (- 4,6 % pour le Dow Jones aux États Unis)…

Et l’ouverture des XXIIIème Jeux Olympique d’hiver en Corée du Sud, ses 92 nations, 2925 athlètes et 102 épreuves, sans drapeaux russes mais avec ceux de la Corée du Nord, une Corée du Nord sans doute considérée par le monde olympique plus « fréquentable » que la Russie…

Le tout, sans pouvoir oublier « les rumeurs » et les médias les colportent, qui n’épargnent plus grand monde….

Hier c’était Gérald Darmanin… aujourd’hui c’est le tour de Nicolas Hulot.

 

Comme l’écrivait déjà Jean de la Fontaine dans « Les animaux malades de la peste »

« Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés… ».

 

Heureusement, on nous annonce un futur « tabaccio-gate », contre ceux qui trichent sur les teneurs en goudron des cigarettes, un Gérard Colomb, Ministre de l’Intérieur, qui réinvente « la police de proximité » rebaptisée « police de sécurité au quotidien »,

et surtout, ce qui aurait pu constituer le titre de mon 489ème carnet et qui en constituera le point final, cette réalité absolument innommable d’une injustice inqualifiable : dans le monde d’aujourd’hui, sur notre planète terre, les 45 familles les plus riches ont autant de richesses que les 4 milliards d’humains les plus pauvres »,

4 milliards sur une population mondiale au 1er janvier 2018 de 7,5 milliards, en hausse de 1,2%, une augmentation de 1,2% en un an qui, si elle continuait à ce rythme, porterait la population mondiale à plus de 15 milliards d’habitants en 2075 (et 30 milliards 57 ans plus tard).

Comme quoi, contrairement au message que nous a laissé Jean D’Ormesson, pour qui « le bonheur est dans l’inattendu », « il n’y a pas que le bonheur du monde qui soit dans l’inattendu « …

Nos enfants, nos petits enfants et nos arrières petits enfants en feront et en vivront (l’amère) expérience.

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