Carnet n° 172 du 19 décembre 2011

« Un peu de douceur dans un monde de brutes… »

Au terme de 3 gouters de Noël en compagnie de plus de 1200 aînés villeneuvois, de deux concerts donnés pour les fêtes à Flers Bourg et à Ascq, après une semaine qui n’a pas manqué d’évènements souvent pénibles, inquiétants, douloureux mais aussi actifs sinon prometteurs,

je me disais en regardant mes voisines et mes voisins en fête dans un Espace Concorde brillant et animé :

« Et si finalement le bonheur qu’on cherche durant toute sa vie n’était pas simplement l’addition d’une multitude de petits bonheurs et de petits plaisirs à condition (ou sans condition) de vouloir (et de savoir) les vivre pleinement »

Et si « la magie de Noël » c’était cela, l’espace de quelques heures, « être capable de s’en rendre compte ».

Quelques odeurs de brioches, de café et de chocolat, des guirlandes scintillantes, de la musique entraînante, des regards chaleureux et humains, des étreintes apaisantes : et si c’était cela le Bonheur ?

Je reprendrai, à ce stade, les paroles de Delphine de Vigau :

« Et si c’était ça le bonheur, pas même un rêve, pas même une promesse, juste l’instant ».

Il faut dire que la semaine qui s’est achevée ce dimanche, avant la dernière ligne droite vers le réveillon de Noël et ses messes de la Nativité, n’a pas manqué d’évènements divers et d’agitations plus ou moins contenues :

• de la condamnation d’un Jacques Chirac (qui n’a plus rien de commun avec l’auteur des faits qui l’ont fait condamner),

• à la mort de Kim Jong Il, dictateur Nord Coréen tristement connu,

• de l’agitation de la campagne présidentielle, ses grandes et petites phrases souvent marquées d’une mauvaise foi de bon usage,

• des violences inquiétantes en Égypte aux libérations de prisonniers palestiniens en Israël,

• des derniers retraits de militaires US soulagés, et penauds, d’Irak,

• à la mort d’un grand homme : Vaclav Havel,

• de la pagaille habituelle pour cause de grève dans les aéroports (comme souvent en période de vacances),

• de bourses à la baisse après les fortes hausses consécutives à un 16ème sommet européen (dont j’avais pu dire « un sommet de plus, un sommet pour rien »?),

• des relents d’affaires politico-financières qui, bien que ne concernant que quelques élus, rejaillissent sur tous les autres en minant la Démocratie,…

La semaine qui s’est achevée a été, somme toute, à l’image de l’année 2011. Ce n’est pas une consolation à la veille d’une année 2012 qui, de plus en plus, risque plutôt de déboucher sur le pire que sur le meilleur.

Bien malin, pour autant, ou bien imprudent… sinon impudent,

celle ou celui qui se livre aujourd’hui au jeu des pronostics.

Les forces politiques classiques et leur leaders seront-ils « démonétisés » ?

Oui ou non ? Et si oui, au profit de qui ? Du FN, du FG ou du Modem ? De F. Bayrou ou de J.L. Melanchon voire de l’héritière de la famille Le Pen ?

Entre élitisme du comportement et du langage, prétentions de détention de la vérité, ras-le-bol de citoyens englués dans leurs problèmes et leurs angoisses pour le plus grand nombre et dans leurs égoïsmes pour quelque uns, bien malin qui peut, aujourd’hui, y voir vraiment clair.

Je ne m’y risquerai pas, préférant, au jeu des pronostics et au jeu des postes de pouvoir, me préparer à toutes les éventualités, au cas où… avec un seul objectif : essayer d’être encore utile.

C’est Albert Jacquard qui l’a écrit :

« Est fanatique celui qui est sûr de posséder la vérité… Il ne peut plus participer aux échanges… Il n’est plus qu’un objet prêt à être manipulé »

On m’autorisera donc, par souci d’humanité, à espérer que ceux, qui au niveau national nous promettent le tout, et son contraire, pour rester au pouvoir ou pour y accéder, ne sont, eux-même, pas dupes de leurs propres jeux.

Je dirai la même chose, avec moins de gravité, à celles et ceux qui, localement, nous reprochent le tout et son contraire : de ne pas assez dépenser et de trop dépenser, de trop augmenter nos tarifs et de ne pas assez réduire nos services, d’oser répercuter à la hauteur de 1,9% des charges imposées par l’État qui, de son côté, augmente de 5 à 10 fois plus des tarifs qui dépendent de lui.

Un exemple : le gaz qui en 6 ans aura augmenté de 65%,… (et du gaz, il en faut pour chauffer nos écoles, nos crèches, nos salles de sports, nos salles des fêtes, nos bureaux etc…).

Oui qu’il est bon dans un monde de brutes et de violence, de mensonges et d’égoïsme, d’exigences et d’irresponsabilité, de rechercher et de trouver le sens du Bonheur, « une modeste addition de petits bonheurs et de petits plaisirs » ne fusse que l’espace d’un instant.

Avec en conclusion ces paroles de David Hume :

« La beauté des choses existe dans l’esprit de celui qui les contemple ».

des paroles assorties d’un conseil donné par Khalil Gibran il y a un siècle :

« Fiez vous à vos rêves car en eux est cachée la porte de l’éternité ».