Carnet n° 170 du 5 décembre 2011

« Le filtre de mes émotions »

En ouvrant ce 170ème carnet qui, avec les 169 précédents, représente près de 1500 pages d’écritures manuscrites fines,

je m’interroge, une fois de plus, sur l’utilité de continuer cet exercice hebdomadaire, d’autant plus, qu’avec mon blog, je peux à chaque instant et sans attendre le lundi matin réagir aux évènements et questions qui se posent à chaud…

Pour autant, et tant que j’aurai des lecteurs intéressés, je pense encore utile de continuer, convaincu, avec toute la modestie qui sied en la matière, que cet exercice hebdomadaire, sorte de gymnastique intellectuelle, répond parfaitement à une même envie exprimée pour elle même par Esther Rochon, auteure québecoise, toujours en quête de sens de l’Univers et du « processus transformateur de l’être » :

« Je vois le monde à travers le filtre de mes émotions. Quelles que soient leurs forces, le filtre est toujours là, le monde aussi ».

Et j’en ai vu dans le monde et autour de moi, depuis « ma tendre enfance », de faits et d’évènements, d’angoisses et de joies, d’inquiétudes et d’espoirs, qui sont toutes et tous passés à travers le filtre de mes émotions…

Engagé en politique depuis plus de 47 ans, je crois pouvoir dire que j’ai été de tous les combats : d’abord durant 37 ans et deux mois avec ma carte du Parti Socialiste, avec une liberté retrouvée parce que sorti des appareils partisans…

« Voilà 10 ans », (dix ans, déjà, comme l’a rappelé la Voix du Nord d’hier) que j’ai quitté un Parti Socialiste dont les dirigeants d’alors avaient tout fait pour que je le quitte, sans doute avec l’espoir de se débarrasser définitivement de moi…

Les temps qui ont suivi leur ont montré qu’ils se trompaient.

Car si, il y à 10 ans, le 3 décembre 2001, 10 ans déjà, je divorçais d’avec mon parti, 3 mois plus tard, et donc dans 10 ans, bientôt, le 27 février 2002,

je créais « Rassemblement Citoyen », avant de me présenter devant les électeurs aux Législatives de juin 2002 ( qui avaient suivi le désastre des présidentielles d’un PS qui, déjà, au lieu de se remettre en question, en avait accusé ses voisins et alliés d’en être les premiers responsables ).

10 ans déjà, 10 ans bientôt !

Espérons que l’Histoire ne se reproduira pas et que, par leurs attitudes et postures, le PS, ses candidats et ses dirigeants, ne nous rejoueront pas la pièce d’il y a 10 ans…

Quand j’entends certaines déclarations, que je vois certaines désignations assorties des noms de certaines et certains mis en piste pour affronter le corps électoral,

on m’autorisera à avoir et à exprimer des doutes…

J’oserai leur dédier ce conseil de Jean Prieur, un Lillois, né en 1914, passionné d’histoire et de mysticisme :

« Penser et agir à contre-courant des manies et des modes du jour, c’est le commencement de la sagesse ».

Et il en faudrait de la sagesse dans le monde fou qui se déroule autour de nous et devant nous, avec :

  • un islamisme politique qui continue sa conquête des pays du sud de la Méditerranée (plus de 60 % de voix islamistes en Égypte faisant suite à leurs victoires en Tunisie et au Maroc),

  • des intégristes « chrétiens » dans nos rues villeneuvoises, tout « encostumés » eux aussi, pour « dénoncer » une pièce de théâtre qui leur déplaisaient en criant « au blasphème ! »,

  • un Président de la République Française qui confond l’exercice de ses fonctions présidentielles et sa feuille de route de candidat en campagne,

  • un couple franco-allemand qui ne finit pas de se rencontrer sans jamais déboucher sur rien de positif,

  • une triste affaire DSK qui « n’en finit pas de finir »,

  • et même aujourd’hui des militants de Greenpeace à l’assaut de nos centrales nucléaires pour mieux en démontrer les fragilités.

Oui, vraiment, il en faudrait de la sagesse, une sagesse que je n’avais sans doute pas il y a 10 ans, une sagesse que, depuis, j’ai acquis, une sagesse qui aura peut être encore son utilité demain.

En attendant, jour après jour, à Villeneuve d’Ascq, je me ressource par le travail, en contact avec les Villeneuvois et leurs activités, au fil du temps qui s’écoule…

  • Ici un concert, là un autre, des associations en assemblées générales dans tous les quartiers,

  • du sport en tous lieux,

  • des fêtes de Noël qui ont commencées,

  • des manifestations au service des Restos du Coeur, du Téléthon et de la Recherche médicale,

  • Louise Michel dans ses nouveaux locaux au service de toutes,

  • la grande fête populaire de St Nicolas dans les rues du Château et de Flers Bourg,

  • le tout, avec des rues illuminées et des magasins qui attendent… celles et ceux qui en auront encore les moyens.

Oui il nous faut bien ce militantisme associatif, ces couleurs, lumières et musiques pour nous donner le courage et l’énergie de faire face :

  • à ce monde en folie,

  • à ces misères galopantes,

  • à ces intégrismes d’un autre âge,

  • à ces violences et actes de délinquances incontrôlés,

  • à ces plans d’austérité qui s’égrènent dans les pays pour satisfaire les marchés et les puissances financières.

10 ans déjà, 10 ans bientôt…

et 9 mots de Jean-Guy Reus, un autre auteur canadien, pour conclure ce carnet :

« Être civilisé, c’est avoir une parole et s’y tenir ».


Lien Permanent pour cet article : http://www.gcaudron.com/?p=561

HTML Snippets Powered By : XYZScripts.com