Carnet n° 469 du 25 septembre 2017

« Le choix en politique  n’est pas entre le bien et le mal… »

 

Deux auteurs célèbres ont ainsi commencé deux mêmes affirmations « comparables ».

 

L’un, il y a six siècles, il s’appelait Machiavel et écrivait :

« Le choix en politique n’est pas entre le bien et le mal mais entre le pire et le moindre mal »

 

L’autre avait pour nom  Raymond Aron, philosophe du 20ème siècle :

« Le choix en politique n’est pas entre le bien et le mal mais entre le préférable et le détestable ».

 

C’est ce qu’ont du se dire beaucoup de grands électeurs sénatoriaux quand, ce dimanche, ils ont remis à une plus juste place et à un plus juste niveau le grand vainqueur jupitérien des présidentielles et des législatives de mai et juin dernier,

tout comme un autre « vainqueur »,  lui qui s’est « auto proclamé » comme le seul adversaire voire la seule alternative au premier,

L’un tirant sa légitimité des urnes, l’autre prétendant la revendiquer de la rue.

 

Comme on a pu le dire : « Macron et Mélenchon, ils aiment tellement se détester ! »

 

Il est vrai que pour l’un (comme pour l’autre), ils aimeraient tellement n’avoir que l’autre comme adversaire ….Cela leur assurerait « une existence pérenne »… ce qui aujourd’hui est loin d’être le cas pour l’un comme pour l’autre…

 

En effet, même s’il ne faut pas oublier que le vote de ce dimanche a dépendu d’abord des élections de 2014 et 2015, celles de mai et juin 2017 auraient dû influencer les sénatoriales, vu le nombre de ralliements d’un côté et les nouveaux rapports de force « établis » de l’autre.

« L’été meurtrier » du gouvernement a sans doute remis certains choix dans un ordre plus logique sinon meilleur…

 

C’est un coup de semonce que « le pouvoir en place » ne devrait pas ignorer et un résultat qui devrait faire réfléchir « son ennemi bien aimé »….

 

Trois enseignements majeurs dans un contexte d’émiettement :

  • Les droites traditionnelles sortent renforcées
  • Le PCF existe toujours contrairement aux insoumis qui avaient déserté les bureaux de vote en bien des endroits, dont le Nord
  • Les socialistes ont plutôt mieux résisté que ce que l’on pouvait imaginer il y a quelques mois

C’est particulièrement vrai dans le Nord où, avec 12 listes pour 11 sièges, « En marche » n’a eu qu’un siège, le PS tout comme le PCF, deux, et les droites 6 (avec 4 listes) tandis que le FN, les Verts et les Insoumis n’en n’ont pas eu…..

 

Ce sera sans doute un élément de rééquilibrage nécessaire et pour les sociaux-démocrates, dont je suis, la confirmation qu’il existe bien un espace entre le social libéralisme et l’extrême gauche pour partie populiste…

 

Un tsunami électoral pas plus que des foules, même importantes, dans les rues ne peuvent constituer à eux seuls des règles de gouvernance…, donner aux uns tous les droits, aux autres toutes les espérances…. et encore moins le pouvoir absolu de l’arrogance, du mépris de l’autre et des excès de langage.

Et je m’autoriserai, à ce stade, à adresser à JL Mélenchon une citation dont ses amis chercheront sans doute l’auteur (qu’ils n’aimeront pas trouver) :

« Celui  qui peut régner sur la rue régnera un jour sur l’État car toute forme de pouvoir politique a ses racines dans la rue »

 

Personnellement, en cet instant, je dirai ma préférence pour cette pensée de Victor Hugo :

« Au point de vue politique, il n’y a qu’un seul principe, la souveraineté de l’homme sur lui-même. Cette souveraineté de moi sur moi s’appelle Liberté ».

 

Et on comprendra mieux pourquoi, cette semaine, j’ai apprécié, à sa juste valeur, un Conseil Municipal où toutes les décisions furent votées à l’unanimité des 49 élu(e)s,

comme j’ai apprécié, le lendemain à l’Hôtel de Ville de Paris, la Conférence annuelle des Villes, quand le Premier Ministre a du ressentir « comme une froideur de l’assistance » à l’écoute de son discours sur le fond comme sur la forme

et comme j’ai apprécié aussi notre mise à l’honneur de 2 champions du monde Villeneuvois en foot fauteuil.

Et c’est heureux… car j’ai, dans le même temps, beaucoup moins apprécié les conséquences des « cyclones au caraïbes » qui m’ont fait repenser à ces mots de Victor Hugo (toujours lui) : « C’est une triste chose de savoir que la nature parle et que les hommes n’écoutent pas »

 

  • Les désordres prévisibles pour « l’Europe du Brexit »
  • L’entrée de l’extrême droite au Bundestag allemand
  • La fin de l’ISF pour le plus grand bonheur des riches financiers,
  • Le naufrage du LOSC
  • Etc…. etc….

Quant au climat social et les blocages qui s’annoncent, si je peux en comprendre leurs légitimes raisons,…. je ne peux pas ne pas m’en inquiéter pour notre pays et pour mes concitoyens…. Puisse le gouvernement en tenir compte avant qu’il ne soit trop tard !

 

Et pour en terminer sur une note d’humour avec Michel Audiard (datant de 1964), après avoir vu la barbe toujours bien taillée du Premier Ministre, celle grisonnante de Manuel Valls et la nouvelle bien noire de Benoît Hamon :

« Un barbu, c’est un barbu. Trois barbus, c’est des barbouzes »

 

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