Intervention lors de la cérémonie à l’occasion de la journée de la déportation

Mesdames et Messieurs les Représentants des Associations d’Anciens Combattants et porte drapeaux,

Mesdames et Messieurs les Responsables d’Associations Villeneuvoises,

Mesdames et Messieurs les élus régionaux, départementaux, métropolitains et communaux,

Mesdames et Messieurs les adjoints et conseillers municipaux de Villeneuve d’Ascq,

Mesdames et Messieurs les Conseillers de quartiers et conseillers jeunes,

Mesdames et Messieurs les représentants des Corps Constitués,

Mesdames et Messieurs les musiciens,

Madame la Députée,

Mesdames, Messieurs, mes chers concitoyens,

 

Une nouvelle fois, en ce 30 avril 2017, nous nous retrouvons ici avec fierté et émotion, sur la Place Jean Moulin.

Jean Moulin, l’unificateur de la résistance, Jean Moulin qui incarne le refus du déshonneur, le refus de l’acceptation de la loi de la force, le refus de la barbarie.

Jean Moulin, compagnon de Raymond Aubrac, Citoyen d’Honneur de Villeneuve d’Ascq, un grand homme aujourd’hui disparu quelques années après son épouse Lucie Aubrac, elle aussi bien connue de notre ville pour y être venue rencontrer nos jeunes Villeneuvois.

Jean Moulin, l’homme qui a su réunir la Résistance issue des tréfonds de notre peuple, celle aussi impulsée par la voix du général De Gaulle et ceux qui l’ont rejoint dans l’aventure visionnaire de la France Libre.

Jean Moulin, l’homme d’une unification des forces de la Résistance qui non seulement, leur a permis de démultiplier sa puissance et son efficacité, mais qui a permis à la France libérée d’être un pays uni et donc un pays qui a pu reprendre très vite sa place dans le monde aux côtés de ses alliés.

Quelle belle illustration, encore aujourd’hui, de la nécessité et de la force de l’unité lorsque les heures sont graves !

Quelle preuve aussi du devoir de dépasser sans « petits calculs politiciens » les différences de tous ordres pour faire barrage à la barbarie, au totalitarisme et à tout ce qui menace nos Démocraties et notre République Française !

Qui d’entre-nous ne comprend pas que cette épopée d’hier nous montre l’exemple pour nos combats d’aujourd’hui un peu partout dans le monde ?

Qui peut ignorer que le combat contre les monstruosités est toujours malheureusement d’actualité ?

Il y a 72 ans les Français découvraient avec horreur l’existence des camps et leurs  survivants, si rares et si misérables, qui leur montraient le vrai visage du nazisme et de toutes les formes de fascismes totalitaires, tous complices et tous coupables.

OUI, le vrai visage du nazisme, c’était cela les camps de concentration, des camps d’horreur qui n’étaient certes pas des dérapages d’un système, ni des « détails de l’Histoire » (comme certains ont pu le dire) mais qui en  étaient  la concrétisation ultime.

Oui, c’était cela le nazisme  :

Aujourd’hui encore la réflexion n’est pas seulement historique. Elle sonne en forme d’avertissement pour le présent et pour l’avenir.

Bien loin de moi la tentation de faire des amalgames ou d’agiter des épouvantails.

Simplement, je sais et je dis qu’il est de notre devoir de dire et de répéter que certaines idées perverses peuvent toujours aboutir à l’horreur absolue, aujourd’hui comme hier, aujourd’hui comme demain,

que de Mein Kampf à Auschwitz, il y a une logique implacable,

que d’accepter certaines idées, c’est déjà en tolérer les conséquences, quelles que soient l’origine et les fondements de ces idées, les lieux où elles naissent, se développent et essaiment telles des métastases.

Mesdames, Messieurs,

En 1991, je ne suis sans doute pas le seul à m’en souvenir, nous avions accueilli à l’Espace Concorde, l’exposition Anne Frank. C’était pour nous déjà la volonté de montrer les rouages de cet engrenage de l’idéologie à l’holocauste… avec en finale la mort d’une enfant de 16 ans.

C’était aussi déjà une interpellation pour notre temps et le rappel de l’actualité du combat acharné, intraitable, obstiné contre l’intolérance, les forces de la haine, le racisme, l’oppression et la xénophobie.

Au moment où notre monde gémit toujours un peu partout sous les coups des barbares d’aujourd’hui que sont les terroristes et leurs alliés, où nous découvrons régulièrement d’autres victimes  innocentes, bombardées, fusillées, décapitées ou gazées, nous avons plus que jamais un devoir absolu envers la mémoire des victimes des camps de concentration.

Nous avons un devoir absolu envers les tous derniers survivants de cet enfer et leurs familles,

le devoir de ne pas, de ne jamais, oublier cet enfer,

le devoir d’agir contre tout ce qui aujourd’hui lui ressemble, même camouflé sous d’autres oripeaux

le devoir de nous battre pour la Paix, au Moyen Orient, en Afrique et partout ailleurs dans le monde,

le devoir de tout faire pour construire ensemble un monde de Paix, de Justice et de Concorde,

le devoir de conforter une Union Européenne, seule barrière contre les résurgences nationalistes

Merci une fois encore, et plus que jamais, d’être avec nous dans ce combat en ce 30 avril 2017.

 

Vive la République, Vive la France,

et j’ajouterai Vive l’Europe ! …

 

Gérard Caudron

Le 30 avril 2017

Lien Permanent pour cet article : http://www.gcaudron.com/?p=5211

HTML Snippets Powered By : XYZScripts.com