Carnet n° 166 du 7 novembre 2011

Les semaines se suivent et se ressemblent….

  • avec des bourses « en chute libre » suivies de sommets européens solennels qui les font brutalement remonter… durant 48 heures avant de nouvelles descentes,

  • avec des plans de rigueur et d’austérité qui s’ajoutent aux plans de rigueur et d’austérité précédents,

  • avec des poussées d’intégrisme et d’intolérance qui n’ont en commun qu’une même volonté d’en finir avec nos libertés et nos Démocraties,

  • avec une misère croissante pour les plus pauvres et les plus fragiles, une croissance « en berne », un chômage en hausse, une insécurité récurrente…

Les semaines se suivent et se ressemblent... avec des « pouvoirs en place » un peu trop sûrs d’eux et des pouvoirs en préparation nécessairement un peu déconnectés sinon un peu démagogues,

Les semaines se suivent et se ressemblent… avec des responsables politiques en place qui, à tort ou à raison, croient encore en leur utilité fruit de leur expérience et des prétendant(e)s pressé(e)s par le temps qui s’écoule pour elles et eux, trop vite à leurs goûts….

Oui, les semaines se suivent et se ressemblent… en un moment et une période qu’on doit qualifier de crise :

  • crise économique, financière et bancaire,

  • crise sociale et sociétale,

  • crise alimentaire et énergétique,

  • crise morale et politique,

  • crise de nos Démocraties et de nos valeurs,

  • crise de la laïcité.

Somme toute, ce cumul de ces crises est naturel car, dans le grand puzzle qu’est la vie et le monde, chaque pièce déplacée bouscule l’ensemble du puzzle et enchaine d’autres déplacements… qui perturbent d’autant l’harmonie de l’ensemble.

Le pire est qu’on finit par s’y habituer et que ce qui apparaissait hier comme insupportable est déclaré aujourd’hui comme presque parfaitement normal !

Simone de Beauvoir l’a écrit :

« Ce qu’il y a de scandaleux dans le scandale, c’est qu’on s’y habitue »…

Résonnent, en écho peut-être, ces paroles, somme toute plus optimistes, de Jacques Attali qui pourraient expliquer l’espoir récurent de beaucoup de nos concitoyens quand il n’a pas encore été brisé :

« Ce que l’on nomme la crise n’est que la longue et difficile réécriture qui sépare deux formes provisoires du monde »

Et si, en effet, la crise du système qui régit aujourd’hui le monde, un système bercé par la finance, mu par le profit, géré par une technocratie aveugle et sans cœur, un système qui conduit à toutes les injustices et donc à toutes les violences, aux intégrismes religieux, aux gaspillages de toutes nos ressources naturelles ?

Ou et si, en effet, la crise du système qui régit aujourd’hui le monde débouchait sur un autre système, plus économe de notre avenir, plus juste et plus protecteur, plus libre pour celles et ceux qui veulent créer et produire pour eux-même et pour les autres :

  • un système qui conjugue la liberté individuelle et un cadre collectif, un marché pour réguler la vie courante et une planification pour construire l’avenir,

  • un système qui déconnecte les nécessaires services publics et le type de propriété des structures qui sont chargées de les produire,

  • un système mondialement équilibré où chacun a sa place dans son pays et sur son continent,

  • un système où la vie sous toutes ses formes reprendrait le pas sur tous les adeptes des « royaumes de la mort »…

Oui, en ce lundi 7 novembre 2011 au matin, je voudrais le croire en essayant un instant d’oublier le saccage de Charlie Hebdo, l’arrogance de M. Fillion, le lynchage de M. Papandréou coupable d’avoir osé dire NON et d’avoir osé braver la sacro sainte « loi du plus fort ».

Oui, en ce lundi 7 novembre 2011 au matin, je voudrais le croire, en essayant un instant d’oublier la médiocrité d’une UMP locale qui, sans vergogne, peut approuver l’austérité imposée par ses chefs et nier nos difficultés municipales d’accès à l’emprunt pour financer nos investissements de 2011 et 2012 avec, excusez du peu, cet argument à couper le souffle…

« Mais pourquoi n’ont-ils pas emprunté en 2009 quand les taux d’intérêts étaient plus bas ?… »

On en resterait sans voix si le simple bon sens ne nous conduisait pas à dire que l‘on emprunte quand on en a besoin… Pour financer des travaux et des équipements dont chacun sait, quand il a un peu de jugeote, (comme disait ma grand mère) qu’il faut au moins 2 ans pour en préparer les dossiers et engager des chantiers.

Oui on croit rêver comme on croit rêver quand on lit dans la Tribune de Villeneuve d’Ascq sous le signature Alternative-UMP, à un moment où il y aurait tant de choses à dire pour rassurer nos concitoyens, un papier uniquement consacré à une pub de promotion de notre ville dans Liberté hebdo pour un coût de 540 euros, une charge contre la municipalité qui occupe tout l’espace d’expression de ce groupe dans le numéro de novembre.

Je leur dédis, ce matin, ce proverbe chinois :

« Les grandes âmes ont la volonté, les faibles n’ont que des souhaits »

Heureusement, oui heureusement, qu’au delà de ces médiocres coups de griffes la vie locale, par ses activités citoyennes, offre à celles et ceux qui la vivent effectivement autrement que par des communiqués de presse, de véritables plaisirs de « vivre notre ville » :

le week-end automnal écoulé, avec ses parcs flamboyants, ses musées colorés et vivants, ses p’tits mômes en fête au Palacium, un Stadium plein de vie samedi soir, du sport (comme s’il en pleuvait) partout dans la ville et en point d’orgue, une magnifique « Foire aux livres » à l’Espace Concorde, fruit de la passion de l’Amicale laïque Pasteur Jean Jaurès.

Oui ce week-end écoulé m’a, comme chaque semaine, régénéré… et redonné les forces nécessaires pour vivre une nouvelle semaine qui ressemblera, sans doute, aux précédentes avec de multiples réunions, de lourds dossiers à traiter, des citoyens à écouter, des agoras à ouvrir, un 11 novembre du Souvenir ce vendredi,

pour terminer avec le scintillement magique de Fossilium.

Oui, vraiment, « les semaines se suivent et se ressemblent ».

Il nous faut les vivre en essayant toujours d’être utile… et une fois n’est pas coutume, je terminerai ce 166ème carnet par des paroles de Daniel Cohn-Bendit avec lesquelles je veux dire mon accord :

« Nous voulons un monde nouveau et original. Nous refusons un monde où la certitude de ne pas mourir de faim s’échange contre le risque de ne pas périr d’ennui »

(on comprend certaines des « difficultés » de « D. C-B » avec certains de ses « amis verts »)


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