Carnet n° 48 du vendredi 15 janvier 2010

A l’heure où HAÏTI vient d’être frappé par une terrible catastrophe qui aura sans doute tué près de 100 000 femmes, hommes et enfants, blessé des centaines de milliers d’autres et sinistré des millions de haïtiens, on a bien du mal à évoquer nos problèmes quotidiens et nos projets….

Et je repense en cet instant à un extrait de « Face au néant » d’Arthur KOESTER
« Depuis l’aube de la conscience, l’homme a du vivre avec la perspective de sa mort en tant qu’individu…, l’humanité doit vivre avec la perspective de son extinction en tant qu’espèce… ».

Le diagnostic est sombre, le courage est de le regarder en face et d’en tirer toutes les conséquences :

des conséquences en terme de solidarité vis-à-vis de celles et ceux qui sont frappés par le malheur des catastrophes, des conséquences en terme de mode de vie pour sauver notre planète, des conséquences, enfin, en terme de mode de pensée pour hiérarchiser la gravité des problèmes et donc des priorités quant à ce que chacun doit et devra faire dans sa propre vie.

Qui peut imaginer un monde où, à quelques distances, d’un côté on ne supporte pas un retard de quelques heures pour toute réponse à un problème et de l’autre, par millions, par milliards, des morts, des malades, des affamés et des assoiffés sans espoir ni avenir faute de vrais moyens qui y sont consacrés pour y faire face ?

Et de méditer en cet instant cette forte citation d’Henri IBSEN :

«  Quel courage il faut, à certains moments, pour choisir la vie ! »

Alors oui, choisissons la vie pour les victimes des catastrophes ! Choisissons la vie pour les victimes du froid et de la misère ! Choisissons la vie pour notre planète et pour nos enfants !

Toutes les initiatives en la matière sont et seront les bienvenues. Et je veux une nouvelle fois dire mon admiration et mon respect aux militants des grandes ONG qui s’investissent partout sur tous les continents comme à celles et ceux qui de manière sans doute moins visible agissent dans nos quartiers, contre le froid, l’abandon, le désespoir, la solitude et la faim. Je veux une nouvelle fois redire mon engagement personnel à leurs côtés.

Ma plume, ma modeste plume aux côtés de mes actions en tant que maire est là aussi pour y contribuer car comme l’a écrit Michèle MAIHOT :

« l’écriture, toute écriture, reste une audace et un courage »

Cela dit, plus près de nous peut être…. encore que …. les élections régionales qui se préparent et qui doivent concourir à cette révolution intellectuelle.

Faut-il reconduire les sortants parce « qu’ ils n’ont pas démérité » afin de leur donner les moyens de faire ce qu’ils n’ont pas fait ?

Faut-il renverser les priorités et changer les équipes ?

Faut-il oser bousculer « le politiquement correct » et la cohorte des avantages acquis ?

Mon long passé d’acteur public m’interdit sans doute de jouer les donneurs de leçons et les rénovateurs activistes.

Il m’autorise à dire que sans audace et sans risque on ne changera pas durablement « les conditions qui mènent l’Humanité droit dans le mur » !

Changer nos modes de pensées, changer nos modes de vie, changer la vie, investir dans une recherche plus humaine, avoir le courage de penser, de dire et de faire autrement…

L’enjeu, les enjeux sont de taille !

Je les ai dit dimanche dernier dans mon discours de vœux.

Je le redis quand je constate les bouffées de violences aux personnes avec une délinquance sanglante qui discrédite un Président qui a fait de la lutte contre la délinquance son fond de commerce politique.

Je le dis quand j’entends « le débat » (sic) et les surenchères (resic) entre l’UMP et le FN.

Halte au feu, madame, monsieur, il n’est de solution que dans l’humain et dans l’application stricte du droit et de nos règles républicaines.

Sinon ce sera la loi de la Jungle et la loi du plus fort avec, en première ligne parmi les victimes, les plus pauvres et les plus faibles…

Puisse, le PS, la gauche, le camp du progrès que j’appelle de mes vœux en être enfin conscients.

A l’heure des vœux, il n’est pas interdit de rêver, … il faut même rêver et « rêver grand »… si on ne veut pas perdre nos rêves de vue !

A Villeneuve d’Ascq en 2010, deux grands axes de travail sont d’ores et déjà définis.

  1. Le grand débat du 27 février 2010 sous le titre « 2010 la belle année pour Villeneuve d’Ascq » (au prétexte de son 40ème anniversaire), un grand débat en forme de triptyque
  • La rénovation de la ville nouvelle avec René Vandierendonck
  • La mise aux formes et aux modes de vie du 21ème siècle avec Eric QUIQUET d’une Nouvelle Ville conçue dans les années 70 du 20ème siècle.
  • Son rayonnement à préparer au cœur de la grande métropole des années 2020/25 pour lequel j’en ai appelé au témoignage de Martine AUBRY,
  • sans oublier, au cœur de chaque débat, les dimensions culturelles et festives avec olivier HENNO, Ruddy ELEGEEST et bien sur les infrastructures avec Bernard DEBREU.
  1. Les décisions à prendre en matière de logements tels que prévus dans notre projet municipal pour répondre mieux aux besoins des villeneuvois, assurer une continuité résidentielle, une réelle mixité sociale et générationnelle dans tous les quartiers, mieux profiter de nos équipements publics, écoles et transports collectifs :

Des terrains sont encore disponibles dans la plupart des quartiers et des esquisses d’aménagements seront présentés pour discussion et décisions aux élus et avis des conseils de quartier.
Si on veut des productions nouvelles de logements d’ici 2014, les décisions doivent être prises majoritairement en 2010. Il n’y a donc pas de temps à perdre !
Cela suppose des efforts de chacun, des égoïsmes atténués et un vrai effort de responsabilité de la part de celles et ceux qui en ont eu, qui en ont ou qui voudraient en avoir….
Et puis, enfin, à côté de ces 2 axes majeurs, il faudra continuer à tout faire pour être à l’écoute de nos concitoyens et de leurs problèmes quotidiens, pour toujours améliorer nos services malgré nos budgets resserrés… somme toute, en tout et en toutes choses, faire confiance en l’HUMAIN, au sens de l’Humain, au sens du service d’une large majorité de nos concitoyens, des associations et de nos agents communaux.

Comme l’a écrit CONDORCET

« conservons par la sagesse ce que nous avons acquis par l’enthousiasme »

En ce qui me concerne, j’ai acquis de la sagesse et je sais conserver mon enthousiasme.

Avec en conclusion une conviction sinon une obsession trouvée sous la plume d’Alfred CAPUS :

« on ne doit se résigner qu’au bonheur » 

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