Carnet n°52 du 29 janvier 2010

J’aime bien ce proverbe japonais qui nous rappelle que « On apprend peu par la victoire et beaucoup par la défaite ».

Il explique pour partie le talent et la réussite de François Mitterrand qui l’a conduit à reconstruire le parti socialiste et à exercer deux mandats présidentiels après ses échecs de 1965 et 1974.

Il soutend la nouvelle stature acquise par Martine AUBRY après sa cruelle défaite aux législatives de 2002.
A contrario, il permet sans doute de comprendre mieux l’activisme et l’arrogance du Président Sarkozy.

Il devrait interpeller le PS, incapable encore de vraiment tirer les leçons des présidentielles de 2002 et de 2007.

Je suis sûr que Monsieur De Villepin doit songer à tout cela, après sa victoire judiciaire, dans son entreprise de construction d’une alternative politique à droite… au système de son « ennemi intime » et je ne saurais trop conseiller au PS Villeneuvois de l’avoir en tête à l’heure où mon prédécesseur ne recule vraiment devant rien pour « exister » avec une suffisance dérisoire dans sa « réécriture de l’histoire » qui va même, avec son ex-premier adjoint, jusqu’à « faire la courte échelle » à l’UMP locale…

Lui qui porte le titre de « Maire honoraire » après un mandat de 7 ans me fait parfois penser à mon autre prédécesseur Jean Desmarets, maire de Flers puis de Villeneuve d’Ascq pendant 30 ans dans sa défense de son dernier mandat à l’heure des débuts de la Ville Nouvelle.

Mais Monsieur Desmarets avait l’excuse avérée de n’avoir pas les moyens de contrôler la « machine » voulue par l’Etat et pilotée par Messieurs Arthur Notebart et Jean Calude Ralitte.

Le compte administratif 1976 était positif mais il n’y avait pas de budget par lui « équilibrable » en 1977.

Les équipements construits par l’EPALE étaient neufs mais sans budget suffisant pour leurs fonctionnements.

En mars 2008, le Compte administratif 2007 était certes positif mais l’équilibrage d’un budget 2009 tel que lancé par un budget 2008 débridé…apparaissait impossible sans au moins 10% d’impôts sauf à retrouver, ce que nous avons fait, du bon sens et une extrême rigueur de gestion.

Quant aux équipements communaux, en 2008, tout est à refaire… ou presque.

Alors oui, il est vrai que Monsieur Stievenard a joué son rôle d’exécutant du projet économique Haute Borne tel que cadré à son arrivée,
alors oui aussi, quand Heron Park a retrouvé un opérateur ciné avec UGC (quelques années après le retrait d’un autre), il a réussi à régler un conflit interne aux élus PS de la métropole dont certains ne voulaient pas de nos cinémas…

Mais n’est-ce pas le contraire qui aurait été anormal ?…

Comme quoi, il y a des exceptions au proverbe japonais avec lequel j’ai ouvert mon 52ème carnet ?

Autre sujet d’actualité qui inquiète le Vice Président au logement de LMCU que je suis : l’annonce : par les services de l’Etat d’une baisse de 25 à 30 % de ses crédits attribués en 2010 au logement social dans notre région.

Au moment où, à LMCU, nous avons relancé notre production de logements sociaux avec nos très beaux chiffres de 2009, cette frilosité gouvernementale UMP qui accompagne et amplifie l’assèchement de nos finances locales risque de mettre gravement en cause certains de nos projets.

Alors que, dès 2010, nous allons développer un habitat basse consommation BBC et que j’ai proposé de remettre au coeur de nos réflexions, de nos débats et donc de nos actions la question des réhabilitations plus que nécessaires de beaucoup de nos 115 000 logements sociaux, c’est vraiment un très mauvais coup supplémentaire que nous porte l’Etat.

Et si, à l’instar de Fénelon, je sais que  » Le vrai courage ne se laisse pas abattre » et que ce vrai courage, je l’ai, aussi bien à Villeneuve d’Ascq qu’à LMCU, je me dis parfois aussi comme Henrik IBSEN « Quel courage, il faut pour choisir la vie » ! … en particulier la vie politique.

Car si « Dans la vie rien n’est à craindre tout est à comprendre » (Marie Curie), au moment où la télévision nous rediffuse les terribles images de l’Holocauste, résultat de l’action de fous meurtriers aidés dans leurs crimes par la lâcheté de nos démocraties éteintes et de quelques « grandes autres autorités morales », nos lâchetés d’aujourd’hui face aux intégrismes religieux devraient nous interpeller davantage.

C’est ce que les femmes de « Ni putes, ni soumises » sont venues rappeler au PS devant ses grilles de la rue de Solferino.

C’est ce que ce même PS aurait dû comprendre plus tôt sans attendre les dernières déclarations de « son » candidat Georges Frêche aux régionales qui a parlé de « la tête pas très catholique » de Laurent Fabius…

« Il n’est point de Bonheur sans Liberté, ni de Liberté sans courage » (Périclès).

Oui Jean Jaurès, si « Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire » c’est aussi sinon surtout, « d’agir ensuite en conséquence ».

Je n’aurai jamais d’autre philosophie tant que j’aurai la force et les moyens d’agir dans la vie publique.

Et s’il est un dernier domaine pour aujourd’hui où l’Etat UMP devrait savoir se remettre en cause, c’est bien dans sa gestion de la pandémie grippale.

Je ne lui ai jamais reproché de s’être « préparé au pire », mais je lui reproche d’avoir imposé un système qui correspondait à ce « pire » (qui heureusement n’est pas venu) sans souplesse ni écoute des élus locaux et donc avec, à la clef, des coûts qui dépasseront tout ce que l’on peut imaginer.

« Si l’argent n’a pas d’odeur, il fait marcher le monde, et le monde sent mauvais » (MC SOLAAR).

J’en terminerai là d’un carnet pas très souriant…
par une dernière citation d’Albert Camus tirée de « la peste » : « … Il est une chose qu’on peut désirer toujours et obtenir quelque fois, c’est la tendresse ».

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