1er mai 2014 : remise des médailles du travail : intervention de Gérard Caudron

Mesdames,

Messieurs,

Mes chers concitoyens

Dans quelques minutes, et ce sera pour moi la 31ème fois que je le ferai en tant que Maire en ce 1er mai 2014, j’aurai le plaisir et l’honneur d’appeler 199 villeneuvoises et villeneuvois afin, s’ils sont présents, de leur remettre au nom du Gouvernement une médaille méritée, leur Médaille du Travail. C’est pourquoi et avant tout, je tiens à commencer cette rencontre en adressant à toutes celles et à tous ceux d’entre vous qui vont être ainsi honorés, mes plus vives félicitations en mon nom et au nom du Conseil Municipal de Villeneuve d’Ascq dont de nombreux membres sont à mes côtés ce matin et que je veux citer :

Maryvonne GIRARD, Dominique FURNE, Pascal MOYSON, Farid OUKAID, Chantal FLINOIS, André LAURENT, Françoise MARTIN, Florence COLIN, Jean Pierre FOURNIER, Claire MAIRIE, Vincent VERBEECK, Lahanissa MADI, Patrice CARLIER, Saliha KHATIR, Claudine SARTIAUX, Sébastien COSTEUR, Valérie QUESNE, Jean Michel MOLLE, Martine CARETTE, Didier MANIER, Jean PERLEIN, Roselyne CINUS, Jean Antoine ROSSIT, Laurence DUBOIS, Daniel THUILLIER, Lionel BAPTISTE, Grégory PARIS, Yvonne WILLEM, Stéphanie LEBLANC, Victor BURETTE, Fadila BILEM, David DIARRA, Jean François HILAIRE, Sophie LEFEBVRE,

Oui, Mesdames et Messieurs, chers amis villeneuvois,

En vous décernant cette Médaille du Travail, c’est notre République qui vous met à l’honneur pour toutes vos années d’activités salariées. C’est pour le Maire que je suis et les élus locaux que nous sommes un honneur de le faire en son nom.

Ce 1er mai 2014 sera bien sûr et d’abord pour vous, en famille et entre amis, un jour particulier de fête et je vous souhaite que cette fête soit réussie, joyeuse, familiale et conviviale.

Mais cette journée du 1 mai 2014 sera aussi pour vous, j’en suis sûr, l’occasion de jeter un regard en arrière sur ces années passées de votre vie, de mesurer le temps parcouru et d’évaluer les changements qui ont marqué cette période écoulée.

Pour certaines et pour certains d’entre vous, la remise de cette médaille correspond à la fin de votre vie professionnelle.

Qu’il me leurs soit donc permis d’ajouter à mes félicitations, des vœux très sincères d’une retraite heureuse, active, enrichissante et d’une vie nouvelle qui ne devra pas l’être moins.

Pour d’autres, cette distinction marque une étape dans cette vie professionnelle. A ceux-là, je souhaite une poursuite d’activité aussi heureuse que possible.

Pour tous, c’est donc l’occasion individuellement et collectivement de mesurer à quel point le travail est un composant important de notre vie.

Certes, je ne suis pas de ceux qui idéalisent à l’excès le travail même le jour de sa fête, le 1er mai.

Je sais bien, en effet, que le travail, c’est aussi souvent des difficultés, de la fatigue, des ennuis, des soucis, des conditions pénibles physiquement ou psychologiquement… et depuis que le chômage a étendu ses ramifications, le travail est aussi devenu une angoisse du lendemain quand on a peur de le perdre.

Mais le travail et l’entreprise, ce sont en même temps, des lieux où on noue des relations professionnelles, des relations de militantisme, des relations personnelles et des relations amicales.

Le travail, c’est enfin le moyen, pour certains tout du moins, de se réaliser, de contribuer à un destin commun, de faire preuve de ses capacités de création, de réalisation, d’initiative… Somme toute, pour tous, finalement le travail c’est la vie.

Et même si je sais que beaucoup de chemin reste à parcourir pour que le travail soit un peu plus un espace de vie valorisant et chaleureux,

même si je sais que l’évolution du travail, de sa rémunération, de ses conditions, des droits sociaux, est toujours d’abord le fruit de la revendication et des luttes des travailleurs concernés avant de déboucher sur des discussions, des négociations et des compromis,

je sais aussi que toute l’ambivalence de la question du travail qu’on mesure tragiquement quand on s’en trouve exclu et privé.

Je parle bien entendu du chômage, Mesdames et Messieurs, ce drame national et international, cette question première, ce cancer de la société, ce chômage qui est une effrayante suite de drames individuels et personnels, un chômage qui, en France, touche depuis des décennies des millions d’entre nous.

Bien sûr, pas plus que quiconque ne peut honnêtement le faire, je ne vais ici découvrir, exprimer et proposer « la » solution à ce drame.

Je ne vais pas davantage désigner du doigt les responsables qui sont pourtants, depuis tant d’années, incapables de le juguler.

Chacun sait que depuis 30 ans, beaucoup d’autres s’y sont essayés, ont vitupéré, ont condamné et ont désigné « des » responsables. Une fois élus, on les a tous vu à l’œuvre…. Me faut-il, à ce stade, en dire plus ?

Et c’est pourquoi, pour nous tous, je souhaite aux gouvernants d’aujourd’hui et de demain, quels qu’ils soient, de réussir enfin, ne serait-ce qu’un peu, à réduire le chômage.

Cela dit, on ne m’empêchera pas de considérer et de redire qu’il est trop souvent facile de la part de certains milieux dirigeants de l’économie et de la finance, de tenir encore le discours du licenciement comme étant la seule solution à leurs contraintes ou envies.

On ne m’empêchera pas non plus de penser qu’il est trop facile et de moins en moins crédible de revendiquer régulièrement tel ou tel avantage fiscal supplémentaire, en promettant de créer des centaines de milliers d’emplois… sans garantir au moins de tout faire pour obtenir les résultats promis.

Cela ne m’empêche pas de redire, au risque de lasser, que personne ne peut sérieusement prouver que c’est par le gel des revenus des plus modestes et par la régression des droits sociaux que l’on combattra le chômage… même si chacun s’accorde aujourd’hui à dire que nos Etats ne peuvent plus vivre à crédit comme la France l’a fait depuis des decennies et en particulier durant la dernière.

Chaque fois que l’on créé davantage d’ inégalités et davantage de dangers pour la paix sociale, finalement on créé davantage de chômage.

C’est au contraire, quand il y a une organisation sociale forte, quand il y a des négociations syndicales structurées, quand il y a une protection sociale moderne que les pays peuvent et pourront se sortir des crises provoquées par un système qui ferait bien de regarder en son sein les raisons de la crise.

Les solutions brutales, comptables et à courte vue n’ont jamais fait avancer les choses. Je l’ai dit sous d’autres gouvernements, je le redis aujourd’hui, n’ayant pas, en ce qui me concerne, une pensée politique, économique et sociale à géométrie variable.

Mesdames, Messieurs j’espère que vous me pardonnerez d’avoir quelques instants quitté le registre des félicitations cordiales pour aborder ces questions plus austères.

Mais comment pourrait-on en 2014, fêter le travail et fêter les travailleurs sans avoir une pensée pour ces millions de citoyennes et de citoyens exclus du travail et sans lancer, une fois encore, un appel à tous pour faire de la lutte pour l’emploi, ce qu’on disait autrefois à propos de l’éducation nationale « la priorité des priorités » ?

Vous le savez, nous le savons tous, c’est la grande bataille de notre temps, une bataille qui dure depuis plus de 30 ans et dont on ne voit pas le bout malgré les promesses de tous bords qui nous sont faites.

Le gouvernement, les assemblées et les collectivités locales, si on leur en laisse les moyens, y ont leur place… C’est la loi de notre République.

Les organisations professionnelles et syndicales y ont aussi la leur, si et quand on les écoute.

Les structures spécialisées de toutes natures, les administrations et les associations d’insertion y participent, si et quand elles en ont les moyens.

Mais je garde la conviction qu’une des clés du succès et au moins une des clés pour empêcher la dégradation de la situation, c’est la mobilisation de toutes les forces vives du pays.

C’est de leur coordination que peut venir l’ébauche de solutions pour une nouvelle croissance durable et pour l’emploi.

Au moment où vous allez, les unes, les uns et les autres, vous voir remettre une distinction bien méritée, votre médaille du travail je voulais vous le dire avec force.

Voici venu le moment pour moi d’en terminer en renouvelant à chacune et chacun d’entre vous, mes plus sincères, mes plus cordiales et mes plus chaleureuses félicitations pour une distinction que je vais maintenant vous remettre individuellement à l’appel de votre nom.

Mesdames, Messieurs, chers amis villeneuvois « Honneur aux Médaillés de 2014 ! ».

Et vive le 1er mai !

Gérard Caudron

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