Carnet n° 295 du 28 avril 2014

« Plus vous saurez regarder loin dans le passé plus vous verrez loin dans le futur »

Cette citation de Sir Winston Churchill marque de son empreinte le fronton de la Coupole d’Helfaut  près de Saint Omer, qui présente à ses nombreux visiteurs un Musée de la seconde guerre mondiale ainsi qu’une esquisse de la conquête spatiale et la vie d’un de « ses pères géniteurs », Wernher Von Braun, un ex-nazi père du missile V2 (qui, on le sait, fit des milliers de victimes) avant de jouer un rôle clef dans le programme Appolo pour le compte d’une Amérique qui l’avait « acheté » après l’effondrement nazi pour en faire un des siens (à l’instar de bien d’autres ingénieurs, eux aussi plus ou moins nazis, devenus soviétiques, britanniques et… français…).

Avec cet ensemble historique qu’est devenu « la Coupole », maintenant relié de manière cohérente avec un planétarium 3D, « la boucle est bouclée » pour ce qui concerne la connaissance du passé et de son rôle pour prévoir et préparer l’avenir à l’échelle d’un siècle comme à celle de milliards d’années.

Regarder le passé pour voir le futur c’est ce que nous avons fait à nouveau ce dimanche 27 avril place Jean Moulin à l’occasion de la Journée des Déportés, 69 ans après l’ouverture des camps de concentration et d’extermination, deux semaines après le 70ème anniversaire du massacre d’Ascq et 11 jours avant celui de la capitulation nazi le 8 mai 1945.

Et pour ce qui me concerne ce sont autant d’occasions de rappeler avec force nos devoirs de Mémoire et de transmission de cette Mémoire pour qu’on n’oublie pas les causes, les idées et les discours qui ont conduit l’Europe et le monde à l’apocalypse par deux fois au cours du 20ème siècle !

Les bruits des bottes, de chars et d’avions en lisière de la Russie, en Crimée et en Ukraine, les discours et les prétextes invoqués sont autant d’échos à d’autres événements qui, il y a un siècle et moins, nous ont conduit au pire, ont fait des dizaines de millions de morts, ont transformé nos villes et nos campagnes en champs de ruines, avant de réduire à jamais le rôle (auparavant dominant) de l’Europe dans le Monde.

Cette Europe dont la réunification courageuse nous a permis de vivre 69 ans de paix, cette Europe dont les limites et les fautes, résultats de sa soumission aux forces du marché et de la finance internationale, ont fait douter ses meilleurs défenseurs,

cette Europe délaissée par les milieux politiques français au point qu’on ne se pose plus aujourd’hui que la question de l’ampleur de la victoire des forces nationalo-populistes le 25 mai prochain lors des élections européennes.

« François Mitterrand, revenez ils sont devenus fous »… vous qui dans un discours inoubliable à Strasbourg devant le Parlement Européen en janvier 1995 terminiez votre dernier grand discours par ce cri qui raisonne toujours dans ma tête :

« La nationalisme, c’est la guerre ! »

Faut-il, peut-on, aujourd’hui compter sur des candidats comme Gilles Pargneaux ou Vincent Peillon pour relayer ce message ?

Je laisse à chacun le soin d’y répondre en conscience….

Ce que je sais, c’est le vide laissé par des Européens comme Jacques Delors et François Mitterrand….

Ce que je sais aussi, pour l’avoir souvent répété, c’est que l’absence « d’investissement français » au Parlement Européen voire à la commission européenne et au conseil explique plus que des pourcentages et des statistiques le fait que la France ne soit même plus aujourd’hui une des roues de secours du « véhicule européen » après en avoir été une roue motrice.

On n’a pas fini d’en payer le prix et on le verra dès demain dans les débats à l’Assemblée Nationale sur le plan de rigueur, voire d’austérité, pour faire entrer notre pays dans les clous des règles européennes.

Le pire, c’est qu’aujourd’hui, à force de faiblesses et de lâchetés des gouvernements successifs depuis 15 ans, on n’a plus vraiment d’autre choix qu’entre celui d’une austérité imposée et celui d’une mise en curatelle…

Et c’est pourquoi le gouvernement Valls n’a plus vraiment d’autres voies que celles proposées… en nous laissant simplement l’espoir qu’elle ne sera pas suivie d’une autre plus dure encore pour les plus modestes et les plus faibles de nos concitoyens.

C’est Joël Dicker qui a écrit :

« Tout ce que je sais, c’est que la vie est une succession de choix qu’il faut savoir assumer ensuite »

et j’ajouterai « et en payer les prix »

Sauf qu’en matière de choix politiques ce sont rarement celles et ceux qui font ces choix qui en paient les prix !

La semaine qui s’ouvre ce lundi 28 avril avec, à 18 heures à Marianne, « une réunion d’information » sur l’Europe, avant, 3 jours plus tard, le 1er mai, une fête des travailleurs à l’heure où le chômage touche plus de 5 millions de citoyennes et de citoyens de tous âges…

Cette semaine, disais-je, ne risque pas d’être plus enthousiasmante que la semaine écoulée,

tandis qu’à LMCU se poursuivent, nous dit-on, des tractations pour la mise en place du futur exécutif communautaire et qu’à Villeneuve d’Ascq je travaille pour améliorer la « machinerie municipale » afin d’être au rendez-vous des difficiles enjeux qui nous attendent ces prochains mois et prochaines années.

Je prévoyais que mon dernier mandat 2014 / 2020 ne serait pas aisé… J’aurais préféré ne pas être aussi proche des réalités.

J’ai cherché pour terminer ce 295ème carnet qu’à la relecture j’ai trouvé un peu sombre, réaliste certes… mais pas très gai, une citation plus souriante. Je l’ai découverte chez Bernard Pivot :

« Rêver c’est se souvenir des heures exquises. C’est penser aux jolis rendez-vous qui nous attendent. C’est laisser son esprit vagabonder entre le désir et l’utopie ».

C’est beau et cela fait du bien …

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