Carnet n° 65 du 16 mars 2010

« Il faut savoir poser des questions qui déboulonnent des certitudes »

 

Cette « exigence de bon sens » a pour auteur Raymond Levy

 

et si je la complète en ajoutant

 

« il faut savoir SE poser des questions qui déboulonnent NOS certitudes », on a là un conseil que devraient écouter les soirs d’élection ceux qui posent des questions et ceux qui n’y répondent pas…

 

La soirée électorale du 1er tour des régionales, ce dimanche 14 mars, n’a pas failli aux règles et aux rites en la matière.

 

Chacun avait dans sa poche la formule et les chiffres qui lui permettaient d’affirmer qu’il avait gagné, qu’il allait gagner ou qu’il pouvait encore gagner…

 

Seules exceptions, quelques Verts qui ont osé dire leurs déceptions et François BAYROU qui a reconnu sa défaite.

 

Et pourtant, quand on regarde les chiffres, personne n’a vraiment à pavoiser, ne serait-ce qu’en raison d’un taux d’abstention de 53,6%.

 

Par rapport aux Régionales de 2004, seul scrutin vraiment comparable, seuls les Verts ont gagné. Tous les autres ont plus ou moins baissé, en particulier « les deux grands partis de gouvernement ».

 

Par rapport aux Européennes, un scrutin qui n’est pas du tout comparable (sauf cette année en terme de désintéressement du corps électoral), le PS peut se réjouir d’avoir rattrapé une partie de sa chute vertigineuse de juin 2009, l’UMP de n’avoir pas trop perdu, les Verts d’avoir consolidé une grande partie de leurs positions alors acquises, le FN d’avoir gommé son échec et « la gauche de la gauche » d’être toujours là.

 

Espérons tous que le deuxième tour verra « le parti des abstentionnistes » reculer.

 

J’espère aussi en tant qu’homme de progrès que « l’arc de progrès » que j’avais dit aller « du front de gauche aux restes du MODEM en passant par le PS et Europe Écologie dans un rapport rééquilibré » se traduira dans les résultats, dans la composition des assemblées et de leurs exécutifs, dans leurs programmes d’actions et surtout dans leurs gouvernances nouvelles.

 

Sur ce dernier point, quand j’entends les uns et les autres et quand je vois un Georges FRECHE déjà revenu dans l’anti chambre du PS , j’avoue avoir plus que du mal à manifester un vrai optimiste !

 

Il n’en demeure pas moins que la pugnacité de Martine AUBRY a payé, ce qui ne m’étonne pas.

 

Il n’en demeure pas moins non plus que les risques de « rechutes » au PS dans le parcours du combattant des « présidentiables » en 2011 ne sont pas minces.

 

Dès dimanche soir et lundi matin, on entendait déjà des couteaux (premiers, seconds ou troisièmes) qui s’aiguisaient….

 

La leçon du raz de-marée rose de 2004 qui n’a pas empêché la victoire sarkoziste en 2007 devrait pourtant être encore dans tous les esprits…..

 

« Il faut savoir poser des questions qui déboulonnent des certitudes »

 

Cela me fait aussi penser à l’état actuel du dossier « Stade du LOSC Borne de l’espoir », aux recours déposés contre le permis de construire que j’ai co-signé avec le maire de Lezennes.

 

Mercredi 17 mars au soir, 3 mois après sa signature et un mois après les recours, le cadre des prochains mois sera tracé.

 

Soit les certitudes seront à ce point fortes que tous les dossiers communiqués aux signataires ont été parfaitement ordonnés et chacun pourra sans réaction ni réticence attendre le début des chantiers,

 

soit les certitudes inverses seraient telles qu’il faudrait en catastrophe gommer nos signatures apposées en parfaite conscience d’un travail honnêtement fait,

 

soit des doutes existent sur l’existence de fautes ou d’erreurs et, là, ne faudrait-il pas mieux faire confiance « au juge » pour savoir si elles sont de nature à conduire à une annulation avec un énoncé clair et précis de ces raisons d’annulation, pour ensuite les rectifier ?

 

J’ai jusqu’à mercredi midi pour arrêter ma décision sachant que, pas davantage aujourd’hui qu’hier, je ne veux me prêter à quelque jeu que ce soit visant à remettre en cause une décision prise démocratiquement, sachant aussi les « coûts » générés et pas seulement financiers par un blocage du projet, sachant enfin les conséquences pour les riverains du stadium…

 

Oui toutes ces questions se posent qui devraient, de tous côtés, « déboulonner bien des certitudes ».

 

Au demeurant, et quoi que certains en pensent, je reste un optimiste quant à l’avenir sinon il y a déjà bien longtemps que j’aurais « posé mon sac ».

 

Je ne suis pas en effet de ceux dont parle Jean Simard, un romancier québécois qui a écrit :

 

« Lorsqu’il n’y a pas de nuage à l’horizon, il se trouve toujours quelqu’un pour déclarer que çà ne peut pas durer »

 

Et c’est pourquoi, avec Rassemblement Citoyen, on poursuivra notre travail au sein de la majorité communautaire, du conseil général, (je l’espère) du conseil régional ainsi qu’à Villeneuve d’Ascq bien sûr,

 

au nom de nos valeurs,

 

sans concession et avec rigueur

 

et cela même si cela doit nous coûter.

 

On continuera à développer notre mouvement et à le structurer comme lundi soir à Chéreng pour les communes de la Marque.

 

Il n’est pas d’autre voie en cette période de crise si on ne veut pas à terme faire payer le laxisme confortable des décideurs politiques classiques, par les plus faibles et les plus démunis.

 

A ce propos d’ailleurs, avec le 16 mars a sonné l’heure de la fin de la trêve des expulsions domiciliaires et le tableau est « apocalyptique ».

 

Certes certains mauvais payeurs ou mauvais locataires n’ont aucune excuse et ne sauraient être confortés dans leurs attitudes qui découragent tous les autres…

 

mais à côté de ces cas, combien de misères plus ou moins cachées, combien de familles qui risquent d’être définitivement brisées, combien d’enfants qui vont tout perdre en perdant leurs « derniers repères ».

 

On en reparlera sûrement bientôt.

 

Tout comme on reparlera des angoisses sécuritaires dans certains quartiers dont sont toujours victimes en premier lieu les plus fragiles et les plus modestes.

 

Il ne faut pas chercher bien loin les motivations de certains votes extrémistes.

 

Il arrive un moment où certains n’en peuvent plus et ne savent plus où et vers qui se tourner.

 

On sait bien, je sais bien, qu’ils se trompent. Mais que peut-on leur dire d’autre ? Et comment accepter que l’État et son gouvernement se désengagent et se camouflent derrière des chiffres qui n’ont plus rien à voir avec les réalités tout en organisant la dénonciation des maires qui ne sont pas de leur bord.

 

François Mitterrand l’a écrit :

 

« Il y a des pouvoirs collectifs qui sont aussi dangereux que le pouvoir personnel »

 

(et des mauvaises langues diront qu’il s’y connaissait….)

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