Carnet n°83 du 18 mai 2010

Luis Sépulvada, un écrivain chilien qui vit en Espagne l’a très bien dit : « Tout Homme doit découvrir quelque chose qui justifie sa vie ».

Il n’est pas un jour, ou presque, qui ne m’entende me redire cela sous une forme ou sous une autre en y ajoutant cette pensée de Giovanori Papirri « La vie pour être supportable doit être intensément vécue ».

C’est sans doute ce qui a donné du souffle à mon discours du 15 mai à l’Espace Concorde devant plus de 600 citoyens rassemblés pour une Grande Fête (la 17ème et dernière sous cette forme) à l’invitation de Rassemblement Citoyen et de Citoyen d’Europe.

Après des remerciements plus que mérités aux équipes de militants qui se sont succédés durant 17 ans avec dévouement et énergie pour faire passer une belle soirée à des centaines de leurs concitoyens,

après le constat réitéré que je ne connais personne capable de rassembler autant de citoyens autour d’un repas (payant), un samedi de « pont de l’ascension » (qui en a éloigné certain(e)s) et en un moment de crise où il est difficile pour beaucoup d’autres de trouver quelques dizaines d’euros qu’implique toute sortie familiale (et ce, malgré un bénévolat militant qui permet d’en réduire les prix),

j’ai essayé de redire ce qui justifie la vie de Citoyen d’Europe, de Rassemblement Citoyen et la mienne dans sa dimension publique.

Le message, a, me semble-t-il, été entendu, les cotisations nouvelles n’ont pas manqué et des rumeurs vont bon train.

Qui peut, en effet, nier la nécessité d’un combat des européens pour une Autre Europe à l’heure de la faillite du modèle européen libéral, financier, bancaire, monétaire et boursier ?

Citoyen d’Europe, depuis 21 ans, se bat sur cette ligne de crête au nom de la pensée et des rêves de ses pères fondateurs derrière Robert Schuman et Jean Monnet il y a 60 ans !

Qui peut ne pas reconnaître que la vie politique classique autour de l’alternance de partis politiques de pouvoir ne sera pas en mesure d’apporter des réponses nouvelles à des enjeux vitaux comme une nouvelle croissance verte et durable, une vie où le travail tient toute sa place quelque soit son statut et où la retraite ne doit pas être considérée comme un drame et les jeunes comme un problème, une liberté dans le respect des autres et des règles républicaines, une laïcité active et fière d’elle-même, un équilibre entre l’individuel et le collectif, le marché et les services publics… ?

et je pourrais multiplier les exemples en cette période de crises, de doutes, de misères, d’injustice et d’angoisse.

Les effets et fruits de la croissance peuvent se gérer avec « un peu plus d’un côté » et « un peu moins de l’autre » selon celui qui est au pouvoir.

Face à la crise, il faut davantage et surtout autre chose.

Il faut savoir « bouger les lignes », il faut rassembler pour bousculer, il faut additionner les forces et ne pas les soustraire, il faut vouloir « révolutionner », c’est à dire modifier profondément (Larousse de poche 2010).

Et pour éviter toute dérive et perversion, il faut s’appuyer sur la pensée de Jean Jaurès « Il ne peut y avoir de révolution que là où il y a conscience » sinon on se contente de changer « les princes qui gouvernent » qui, au mieux, « ne feront pas mieux » et, au pire, « feront pire »!

L’Histoire ne manque pas d’exemples en la matière. Mais cela ne peut justifier un immobilisme ou toute forme d’autisme politique qui conforte « la loi du plus fort » et qui écrase toujours les plus faibles.

Dans ce contexte, Rassemblement Citoyen, à la veille des échéances 2011 et 2012 en attendant celle de 2014, entend faire entendre « sa petite musique ».

Son développement, son extension, sa structuration montrent à qui veut bien accepter de le voir que nous avançons sur la bonne voie.

C’est dans ce cadre que je travaille et que je travaillerai tant que j’en aurai la santé, l’énergie, l’envie et surtout bien sûr la confiance de mes électeurs.

C’est pourquoi, et je l’ai dit samedi, si je ne suis aujourd’hui candidat à rien, mon mandat de maire et ma fonction de Vice Président de LMCU occupant bien mon temps, je ne m’interdis rien à priori ni en 2011 pour les cantonales, ni en 2012 pour les législatives, ni pour LMCU ni pour notre Ville.

Je fais donc, sans excès, mon travail de critique d’un pouvoir UMP qui creuse les déficits, accroît toutes les formes de misère, réduit l’action sociale et l’insertion tout en se préparant à enchainer les communes et autres collectivités pourtant appelées en permanence au secours pour compenser ses propres insuffisances.

Je travaille pour ma Ville et mes concitoyens au quotidien avec ma très belle équipe et un personnel communal de qualité.

Je prépare son avenir en lien et avec l’aide de LMCU.

Son schéma « VA 2020 » va voir son chantier commencer avec un groupe de travail et d’experts que j’installerai d’ici peu pour un rapport à me remettre fin 2011 en vue d’un débat public large en 2012.

Je ne saurai terminer ce carnet sans me réjouir de la libération de Clotilde Reiss extirpée du joug iranien tout en regrettant « un jeu diplomatique » qui me fait repenser à la fin des années 30 en Europe et à la lâcheté de nos vieilles Démocraties…

Le prix à payer quelques années plus tard fut terrible. Comme quoi, certaines leçons sont vite oubliées, 70 ans après l’invasion nazie de la France et 65 ans après la capitulation des nazis et des fascistes : 50 millions de morts, des centaines de millions de blessés, des villes rasées, des pays dévastées, des continents à jamais affaiblis.

François Mitterand a un jour déclaré : « Qui aime la mort, aime la vie ».

Personnellement, j’aime la vie et je n’aime pas la mort.

Alors je me bats pour donner un sens à ma vie et ainsi faire reculer la mort même si chacun sait que ce dernier combat est toujours perdu d’avance.

Le docteur Joseph Murphy a écrit : « Si un Homme peut changer son état d’esprit, toute sa vie sera changée ».

J’ai souvent essayé et j’essaie parfois encore…

J’ai toujours échoué.

Alors je me contenterai, durant le temps qui me reste, d’essayer de privilégier ce qui dans mon état d’esprit est bon pour les autres et de contenir tout le reste…

Ma vie n’en sera pas changée mais peut-être gardera-t-elle ainsi quelques onces d’utilité.