Carnet n° 118 du 6 décembre 2010

Tenir le langage de la vérité en toute conscience

 

À quelques semaines d’une nouvelle année 2011, une année pleine d’espoirs et d’ambitions pour certains, de difficultés, de misère, de tristesse et de découragement pour beaucoup d’autres, j’ai entrepris, par ce froid week-end, neigeux et humide, dehors, et glacé souvent dans nos cœurs, d’écrire avec attention et humanité mes premières cartes de vœux.

 

On en découvrira l’illustration le moment venu.

 

J’ouvrirai mon 118ème carnet par la citation que j’ai retenue pour elle,

elle est d’Henri Lacordaire :

 

« Entre le passé où sont nos souvenirs et l’avenir où sont nos espérances,

il y a le présent où sont nos devoirs ».

 

Car s’il est vrai que j’ai, aujourd’hui, beaucoup plus de souvenirs que d’espérances, ce ne sont pas les devoirs qui me manquent.

 

Et j’aimerais tellement que celles et ceux qui, par dizaines, fourbissent déjà leurs armes pour les Présidentielles de 2012 et celles et ceux, plus nombreux, qui font de même pour les cantonales, les législatives et bien sûr les municipales de 2014, aient bien tous en tête cette obligation de devoirs au présent, beaucoup plus importante, utile et vitale, que ces espoirs que l’on fait miroiter pour « le Jour d’après ».

 

Je suis de ceux qui pensent que, sous peine de désespérer encore davantage une grande majorité de nos concitoyens, c’est le langage de la vérité qu’il faut tenir. Être révolutionnaire, c’est, pour moi, davantage cela que de promettre n’importe quoi à n’importe qui à n’importe quel moment.

 

Jean Jaurès le disait déjà il y a plus d’un siècle :

 

« Il ne peut y avoir de Révolution que là où il y a conscience ».

 

Puissent tout(e)s les candidat(e)s à la candidature, pour les élections présidentielles, qui se tortillent sur tous les bancs se convaincre que c’est de vérité, de transparence, de courage, d’humanité et d’honnêteté dont les citoyens ont le plus besoin.

 

Oui, il faut leur parler de l’insécurité et de leurs droits à la sécurité.

 

Oui, il faut s’engager en termes de solidarité et de justice pour que cesse un système où ce sont les moins pauvres et les moins fragiles qui paient pour les plus pauvres et les plus fragiles.

 

Oui, il faut dire et faire en sorte que cesse la plongée vers toujours plus de pauvreté des classes moyennes et de ce que l’on appelle aujourd’hui « les travailleurs pauvres » à qui il ne reste quasiment plus rien pour vivre dès le 20 de chaque mois.

 

Oui, il faut rappeler nos principes fondateurs de République et de Laïcité contre toutes les formes de communautarisme et d’intolérance.

 

 

 

Oui, il ne faut pas confondre information et scoop, petite phrase assassine et argument, débat nécessaire et affirmation à tout prix d’une « existence politique », au demeurant nécessaire.

 

Oui, il faut rajouter de la vie aux années après avoir rajouté des années à la vie, réhabiliter l’expérience tout en donnant davantage la parole aux jeunes. Somme toute, il faut prendre en compte et valoriser la Vie dans sa globalité, sans la découper en tranches ni les peser en fonction de l’âge et de toutes ses conséquences.

 

Oui il faut remettre l’HUMAIN au coeur de tout, mais sans mentir ni faire de fausses promesses.

 

Confucius a dit : « Quand on peut accomplir sa promesse sans manquer à la justice, il faut tenir sa parole ».

 

On me dira peut-être que c’est plus facile pour quelqu’un comme moi dont l’essentiel de la carrière est derrière lui et qui, n’ayant plus d’ambitions démesurées pour demain, de tenir le langage de la vérité.

 

Certes, mais j’en connais d’autres, qui ne sont pas beaucoup plus jeunes que moi, qui se préparent à Paris, en province ou à New York qui devraient aussi le méditer.

 

Le temps du « temps de grâce » est terminé !

 

Celui de la vérité et du courage est venu à condition de ne pas plier l’échine sous l’idéologie dominante, les slogans simplistes et les idées toutes faites autour de la fameuse « loi du plus fort ».

 

J’ajouterai, pour les plus jeunes en politique, que la jeunesse et l’ambition, même légitime, n’est pas une excuse à mentir et à tromper nos concitoyens.

 

C’est sur cette base, cette philosophie et avec ces convictions qu’à Villeneuve d’Ascq, cette semaine avec beaucoup de nos élus et de nos concitoyens, nous avons remercié les aînés qui nous avaient offerts, dimanche dernier, la belle fête de clôture de l’Automne Bleu, que nous avons installé les 31 jeunes qui composent « notre Conseil des Jeunes », un conseil qui ne se contentera pas de réfléchir aux problèmes des jeunes mais qui préparera avec nous la société et notre ville de demain.

Chapeau à elles et à eux… et merci du fond du coeur !

 

C’est sur ces bases, avec notre philosophie et nos convictions, avec notre honnêteté et notre détermination que nous avons, heure après heure, essayé d’aider les victimes du froid (et pas seulement les Roms quels que soient les soutiens politiciens dont ils disposent… contrairement à bon nombre de nos concitoyens qui cachent leur misère).

 

C’est, toujours, sur ces bases que nous avons mis à l’honneur quelques dizaines de nos fonctionnaires territoriaux qui rendent un service public communal que tous les villeneuvois apprécient.

 

Cette semaine m’a aussi permis de fêter une de nos centenaires, un exemple et un modèle de vitalité, Madame Caron, pensionnaire de J.B Clément.

 

Elle m’a permis d’assister à des concerts musicaux et chorals, dont celui de l’Avenir Musical d’Ascq.

 

Notre ville s’est illuminée dès ce vendredi soir et des milliers de villeneuvois ont grelotté avec plaisir dans le magnifique et chaleureux cortège de la Saint Nicolas.

 

Oui, malgré le temps et la froidure, quelle belle ville que notre ville, quel gros cœur que celui de la famille villeneuvoise.

 

Enfin, et je ne saurai l’oublier, car cela m’a pris du temps, à LMCU je suis arrivé au bout d’un gros dossier en faisant adopter à l’unanimité du Conseil LMCU un rapport pour exempter du surloyer beaucoup de locataires qui habitent encore dans des quartiers socialement très fragiles même quand leurs revenus dépassent un peu les plafonds HLM.

 

La solidarité, c’est aussi cela et mon travail à LMCU sur le logement, c’est encore cela où j’ai pu annoncer que tous les objectifs fixés début 2010 seront atteints et que tous les crédits inscrits à cet effet en construction neuve et en réhabilitation seront dépensés.

 

Montesquieu l’a écrit

 

« Pour faire de grandes choses il ne faut pas être un si grand génie ; il ne faut pas être au-dessus des hommes, il faut être avec eux ».

 

Moi qui suis loin d’être un génie, je ne sais si je fais de grandes choses mais je sais que je suis avec mes concitoyens.

 

Et je terminerai ces modestes propos du 6 décembre 2010, à donc moins de 3 semaines de Noël par ces paroles d’une chanson de Georges Brassens chantée avec Patachou en 1953 : « Maman, Papa ».

 

« Papa, papa, il n’y eut pas entre nous

Papa, papa, de tendresse ou de mots doux

Pourtant on s’aimait, bien qu’on ne se l’avouât pas »,

des paroles posthumes… mais au combien douces au cœur.

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