Carnet n° 269 du 28 octobre 2013

« Il reviendra le temps des saisons ».

 

A l’heure des discours, ce samedi 26 octobre à l’Espace Concorde, au cœur d’une nouvelle édition de Pomexpo aux couleurs naturelles inimitables et aux parfums indicibles, je me laissais aller à repenser à ces temps, pas si lointains, où les saisons rythmaient nos vies avec, pour chacune d’entre elles, des fruits, des légumes et des mets différents, une nature aux couleurs changeantes, fleurie au printemps, verte en été, ocre en automne, noire et blanche en hiver.

 

On appréciait ces moments de découvertes et de redécouvertes, les légumes frais, les fraises en juin, les pommes et poires dès la fin de l’été, parfois même un peu de raisin un peu acide en septembre, du jus de pomme, du cidre…

 

Chaque saison nous amenait des plaisirs et on n’avait pas besoin d’inventer de l’artifice (comme la triste soirée du Beaujolais nouveau).

 

Les crêpes et les gaufres accompagnaient les frimas revenus. La chute des feuilles et les premiers flocons de neige formaient des paysages nouveaux et n’étaient jamais considérés comme « le » scandale… avec des réactions comme on en connaît aujourd’hui : « Que fait la mairie ? Avec tous les impôts que je paie, il y a encore des feuilles devant chez moi ou de la neige devant ma porte… »

 

Certains sans doute se gausseront de ce qu’ils qualifieront de nostalgie d’un homme qui avance en âge.

 

Ils auront tort car c’est la démonstration qu’il n’est pas nécessaire de gâcher de l’énergie pour manger des fraises en hiver où aller voir, à des milliers de kilomètres, ce que l’on a chez nous en France, qu’on pourrait donc revivre en gaspillant moins et en dépensant mieux sans pour autant être moins heureux et j’ajouterai… au contraire !

 

C’est le sens de mon combat pour une autre croissance qui privilégie la qualité sur les quantités, qui freine l’emballement qui nous mène droit dans le mur, et qui, au contraire, nous fait retrouver le sens de l’essentiel (et peut être même un peu de bon sens).

 

C’est le sens de POMEXPO et du verger conservatoire du Héron que j’ai contribué avec d’autres passionnés à créer et qui fêtera ses 30 ans en 2014.

 

Retrouver la diversité des espèces de pommes et de poires (et au delà de bien d’autres aliments) non pas pour le plaisir d’une petite élite de connaisseurs et de militants au fond d’une ferme mais pour celui de tous nos concitoyens sur les étals des magasins.

On n’en est certes pas encore là, mais on y va car il n’est pas d’autre solution de survie que de retrouver une agriculture de proximité et donc une agriculture de saison.

Puisse ce mouvement aller plus vite que celui qui conduit à toujours plus d’exigences, toujours plus d’intolérances et toujours plus de violence pour les exprimer !

 

Oui j’avoue que j’angoisse quand j’entends certaines et certains s’exprimer et la manière dont beaucoup d’autres les écoutent et les entendent…. non pas par peur de perdre une élection mais par peur panique pour nos enfants de les voir aussi désarmés dans un monde avec tous les périls qui nous menacent.

 

Quand je me souviens de ce que mes grands-parents et parents ont du faire pour survivre durant la première guerre mondiale dont on commémorera le centenaire du début en 2014 et la seconde qui en 2015, se sera terminée il y a 70 ans.

 

Je me demande comment nous ferions si de tels malheurs devaient recommencer, si l’Europe devaient éclater sous les poussées nationalistes, si les guerres de religions se généralisaient sur tous les continents…

 

Au demeurant, tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir et comme aimait à le dire François Mitterrand « Là où il y a une volonté, il y a un chemin ».

 

Et j’aimerai que nos gouvernants en place aujourd’hui le méditent et se rappellent le temps  où ils faisaient du vélo :

 

Quand on perd les pédales, il n’y a rien de pire que de se précipiter pour appuyer dans un sens sur celle de droite et ré-appuyer dans l’autre sur celle de gauche. On ne peut pas ainsi les retrouver. Au contraire, on ne peut que se blesser en ratant l’une et en recevant l’autre dans son mollet…

 

C’est ce qui leur arrive aujourd’hui en matière de politique fiscale voire en matière de politique tout court.

 

Je leur conseille de freiner, de s’arrêter et de repartir du bon pied quand ils seront sûrs de l’endroit où ils veulent aller et donc de la direction à prendre….

 

Au cœur d’une actualité nationale et locale éreintantes où l’invective remplace l’argument, où la lettre anonyme et le message internet dont l’identité des auteurs est camouflée, somme toute où « le temps des corbeaux est revenu »,

 

j’ai réussi à prendre 2 jours pour me ressourcer au Tréport et y retrouver certaines de mes racines datant de mes vacances enfantines, ce qui m’a permis aussi d’accueillir avec joie l’annonce d’une arrivée d’étape du Tour de France en juillet 2014 à Villeneuve d’Ascq même si le nom de Lille l’a un peu occulté….

 

La encore, il faut savoir retenir l’essentiel et faire fi des querelles d’ego.

 

C’est à Villeneuve d’Ascq que, grâce à Lille Métropole, aura lieu en 2014 ce qui reste une grande fête sportive et populaire ouverte et gratuite pour tous les citoyens qui le souhaitent, la dernière sans doute dans un monde où tout se paie… et souvent bien cher !

 

Le Tréport, le tour de France à Villeneuve d’Ascq, les 20 ans des filles du club de Rugby villeneuvois, Pomexpo, les grecs en fête au Fort de Mons, la qualification du VAM en Coupe de France…. une belle semaine en somme.

 

Et ce lundi matin, une bonne nouvelle confirmée : Manuel Valls et le Préfet ont tenu leur parole de faire évacuer en dehors de la métropole les populations Roms toujours en situation illicite en dehors de 2 aires aménagées, deux aires où ceux qui restent  attendront (en respectant nos lois sous peine d’expulsion immédiate) le moment de leur choix entre un effort d’intégration chez nous et un retour dans leur pays.

 

C’est ce que j’ai toujours dit et c’est ce que j’ai toujours voulu et ce, depuis plus de 4 ans avant qu’un ministre de l’intérieur et qu’un gouvernement enfin nous entendent.

Et c’est pourquoi je le redis : « Là où il y a une volonté, il y a un chemin »

 

Et c’est ce chemin que nos concitoyens veulent connaître même s’il est caillouteux voire même s’il a des ornières, pourvu qu’il existe et que l’on sache où il nous mène.

 

Je conclurai ce 269ème carnet avec ces paroles de François Mitterrand à l’intention peut être d’un autre François….

 

« L’action politique, à certaines heures, est comme le scalpel du chirurgien, elle ne laisse pas de place à l’incertitude ».

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