Commémoration Allendé : 11 septembre 1973 c’était il y a 40 ans

DISCOURS COMMEMORATION

HOMMAGE SALVADOR ALLENDE

Mesdames, Messieurs, citoyennes et citoyens, amis et camarades,

11 septembre 1973, c’était il y a 40 ans.

Salvador Allende, Président de la République du Chili depuis près de 3 ans, trouvait la mort dans le palais de la Moneda sous les bombes de putchistes commandés par Augusto Pinochet qui allait renverser son gouvernement pour instaurer une sanglante dictature militaire.

C’était il y a 40 ans.

Les plus jeunes d’entre vous n’étaient pas nés, d’autres un peu moins jeunes n’étaient pas vraiment conscients de ce qui se passait,

les plus âgés, 28 ans pour ce qui me concernait, vivaient ce drame comme un rêve brisé, celui d’une transition pacifique vers un socialisme démocratique, un rêve que les socialistes du monde entier avaient fait, un rêve que la bourgeoisie chilienne et les dirigeants d’alors des États-Unis d’Amérique ne pouvaient pas accepter.

40 ans après pour moi, quelque soit celui qui a appuyé sur la gâchette de l’arme qui l’a tué, Salvador Allende a été assassiné...

et après lui, des dizaines de milliers de ses partisans ont été arrêtés et torturés tandis que des milliers ont été massacrés,

sans oublier les 800 000 chiliens qui ont dû s’exiler.

40 ans ont passé

La douleur reste intacte tout comme le souvenir et l’émotion de tant d’hommes et de femmes de gauche que François Mitterrand avait alors si bien exprimé.

Non, nous n’avons jamais oublié et depuis qu’elle existe, le 11 septembre 1982, nous nous sommes chaque année retrouvés au pied de la stèle qui porte son nom en même temps qu’y sont gravées certaines de ses dernières paroles destinées à celles et ceux qui, partout, allaient poursuivre son combat… avant et après la mort du dictateur Pinochet aujourd’hui enfoui dans la poubelle de l’Histoire.

40 ans ont passé et depuis beaucoup d’autres moments dramatiques ont meurtri l’humanité et nos coeurs

y compris il y a 12 ans la mort de milliers d’américains victimes d’un terrorisme aveugle dans les tours jumelles de New York.

40 ans ont passé, d’autres dictatures ont disparu en grand nombre, des rideaux de fer sont tombés, des tyrans ont été punis, des gouvernements socialistes sont arrivés au pouvoir et ne l’ont quitté que par des voies démocratiques.

Et si en Corée du Nord, on peut fusiller des danseuses coupables de montrer leurs genoux, emprisonner en Russie des chanteuses accusées de blasphèmes, lapider ici pour cause d’adultère, gazer là un peuple dans un pays en guerre civile,

on n’oubliera jamais le Chili d’Allende, le combat d’Allende, la mort d’Allende, la leçon d’Allende.

Aux côtés des partisans d’Allende réfugiés à Villeneuve d’Ascq, Salvador Allende ne m’aura jamais vraiment quitté.

En ce 11 septembre 2013, 40 ans après, au milieu de beaucoup de messages, je voulais glisser le mien et dire à Salvador Allende, au visage figé éternellement de ses 65 ans,

Merci camarade Salvador Allende

Merci pour la leçon que tu nous as donné,

Merci pour les messages que tu nous as laissé

Merci pour cet espoir qui ne t’a jamais quitté malgré les déceptions et les trahisons.

On dit souvent que « tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ».

Ils t’ont tué et tu nous a rendu plus forts !

Venceremos !

 Allocution de G Caudron lors de la commémoration du 11 septembre 1982

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