Carnet n° 261 du 02 septembre 2013

« Y va ? Y va pas ? »

 

La dernière semaine du mois d’août 2013 se sera donc achevée dans la confusion sur le dossier syrien avec, d’abord, un retournement des Britanniques suivi d’un recul Américain qui a pris la France et François Hollande  au dépourvu .

 

Depuis des mois, en effet, une guerre civile aux contours idéologiques et religieux sans doute pas très clairs déchire la Syrie qui compte ses victimes civiles par dizaines sinon par centaines de milliers.

 

Le Président Obama avait déclaré « tracer une ligne rouge » l’utilisation de l’arme chimique.

L’arme chimique a été utilisée et ses victimes se comptent par milliers d’enfants et de femmes.

La route était donc ouverte à une action militaire pour sanctionner ce crime contre l’humanité. C’était compter sans l’hostilité des opinions publiques occidentales et donc les prises de position des partis politiques d’opposition et de leurs leaders dans nos confortables démocraties.

 

Vote à Londres : une majorité de députés s’oppose.

Déclarations au Canada, en Allemagne et un peu partout ailleurs : c’est non !

Washington : Obama décide que le congrès sera consulté le 9 septembre.

Paris : On va informer et consulter sans toutefois qu’il y ait un vote des députés, vote que notre Constitution ne prévoit pas.

 

Résultats : La Syrie de Bachar Al Assad pavane, l’Iran exulte, Poutine gonfle le torse, la ligue arabe s’inquiète, Israël se tait…

 

On peut certes comprendre les hésitations.

Une guerre n’est jamais facile à décider et ses résultats ne sont jamais connus à l’avance (cf. l’Irak et l’Afghanistan).

 

C’est Antoine de Saint Saint-Saint-Exupéry qui écrivait :

 

« La guerre n’est pas une aventure. La guerre est une maladie comme le typhus. »

 

Reste que si des menaces ne sont pas suivies d’effets, si une « ligne rouge » peut être franchie impunément, si l’innommable est finalement considéré comme acceptable, on se retrouve dans la situation de « l’après Munich » de septembre 1938 où les Démocraties avaient capitulé devant Adolf Hitler, ce qui avait conduit Winston Churchill a    écrire à Chamberlain, co-responsable avec Daladier de ce désastre :

 

« Vous aviez à choisir entre la guerre et le déshonneur. Vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre. »

 

Et même quand on demande, avec raison, un mandat de l’ONU, il ne faut pas oublier qu’avec les droits de véto au Conseil de Sécurité, si l’ONU avait existé sous cette forme entre 1933 et 1944, l’Allemagne d’Adolf Hitler n’aurait jamais été condamnée ni pour ses invasions de 1939-1940, ni pour ses millions de déportés exécutés et autres massacrés.

 

Puisse être trouvée rapidement une issue à ce casse tête qui évite une lâcheté aveugle et coupable sans entrer dans une spirale pire peut être que les maux que nous prétendions vouloir guérir.

Le Moyen Orient est une poudrière où tout peut arriver.

 

Avec, pour en « finir provisoirement » avec ce sujet brûlant, ces mots de Charles de Gaulle dont j’ignorais un tel d’humour :

 

« La guerre, c’est comme la chasse sauf qu’à la guerre les lapins tirent. »

 

Si donc cette dernière semaine du mois d’août a été largement dominée par la guerre civile syrienne et les hésitations occidentales, elle l’a été aussi en France par ce qu’on appelle ‘le ras-le-bol fiscal » consécutif à l’arrivée dans nos boîtes aux lettres de nos feuilles d’impôts sur le revenu en forte hausse (à revenus constants), par rapport à l’année dernière (déjà en hausse par rapport à l’année précédente et aux années antérieures.)

 

Autre mauvaise nouvelle, l’augmentation des cotisations retraites, ce qu’il reste à court et moyen terme d’une réforme « renvoyée aux Calendes Grecques » Mais pouvait-il en être autrement quand on mesure les incertitudes des années 20 et 30 du 21ème siècle où l’état de nos régimes de retraite dépendra d’abord de celui de la croissance, de l’emploi et donc du nombre de cotisants au regard du nombre de bénéficiaires dans le régime de répartition qui est le notre ?

 

Autre sujet de débat et de discorde, la délinquance, les mesures prises pour lutter contre des crimes et délits qui touchent d’abord les plus pauvres et les plus fragiles.

Débats et discordes entre la gauche et la droite mais aussi à l’intérieur de la gauche, voire du gouvernement.

 

On sait que je suis de ceux qui, en matière de délinquance comme sur le dossier Roms, dénonce toutes les formes de laxisme qui conduisent à la détérioration sociétale.

Je partage, en la matière, les positions de Manuel Valls qui malheureusement n’a pas été conforté dans son « débat » avec Madame Taubira.

 

Les socialistes risquent de le payer très cher en mars 2014 au moment des municipales et, avec eux, ceux et celles qui se seront tus. Je n’en suis pas, sans pour autant ignorer des militants et des élus socialistes de qualité dont je me sens proche et avec qui j’ai envie de continuer à travailler avec d’autres militants et élus qui, pour moi, représentent « le camp du progrès ».

 

Quant aux européennes de juin 2014, c’est le désastre annoncé pour les socialistes européens et donc « au bout du bout » un Parlement européen et une Commission européenne encore plus éloignés de notre et de ma vision de l’Europe.

 

En perspective pour la rentrée scolaire 2013 de demain, la réforme des rythmes scolaires là où, bien sûr, elle a déjà été décidée et sa mise en débat là où, comme à Villeneuve d’Ascq, le report en septembre 2014 en a été décidé.

 

On se serait bien passé de cette réforme, j’ose le dire, à un moment où la nécessité, à tous les niveaux, « d’aligner les dépenses sur les recettes » s’accommode mal de dépenses nouvelles conséquentes et non financées à ce jour !

 

Et ce, surtout si, campagne électorale oblige, toutes les propositions démagogiques sont de mise… à tous les niveaux…

Le gestionnaire réaliste que je suis ne s’y laissera pas entraîner et ce, quoi qu’il risque de m’en coûter électoralement et cela même si en matière de rythmes scolaires, les décisions seront prises démocratiquement par les élus d’après mars 2014.

 

Heureusement, pour conclure ce 261ème carnet qui est loin d’être euphorique, qu’à Lille on a eu la braderie, ses moules et ses agapes, (repas que les premiers chrétiens faisaient en commun dans les églises, des repas repris depuis par toutes « les formes d’églises » de notre société d’aujourd’hui…)

 

Une braderie d’automne où on a annoncé des participants en millions, même quand comme cette année, malgré un temps clément, on n’a pas eu le sentiment de foules nocturnes compactes…

La crise est là… là aussi…

 

Au demeurant la rentrée est arrivée et la période qui s’ouvre sera chargée et difficile.

 

Sorti de l’été « regonflé » et en forme, je saurai faire face à toutes mes responsabilités car je le dois aux citoyens qui me font confiance et qui comptent encore sur moi, même si c’est difficile…, et j’ajouterai surtout si c’est difficile.

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