Carnet n° 256 du 29 juillet 2013

« Partager son enthousiasme »

 

Si Bill Gates a pu écrire un jour :

« Ce que je sais faire le mieux, c’est partager mon enthousiasme »,

plus modestement sans doute, personnellement je dirai : « ce que j’ai le plus envie et le plus besoin de faire, c’est partager mon enthousiasme ».

Un enthousiasme que j’ai toujours eu pour ma ville, une ville à laquelle j’aurai finalement consacré l’essentiel de ma vie, une ville et ses citoyens que j’ai toujours essayé de servir avec enthousiasme, une ville dans toute sa diversité, sa complexité et ses différences qui m’aura toujours enthousiasmé, un enthousiasme que j’aurai toujours essayé de faire partager, un enthousiasme, enfin, que je retrouve quotidiennement chez des villeneuvois(es) qui ont pour Villeneuve d’Ascq ce même enthousiasme.

J’en parlai, samedi, au Stadium, au Président de la fédération française de football américain qui découvrait notre ville avec enthousiasme en lui résumant son histoire, sa naissance au forceps par fusion de 3 communes, dont  les habitants n’en avaient pourtant pas vraiment envie, l’imposition d’une des 9 Villes Nouvelles Françaises décidés par le pouvoir central de l’époque dont les inconvénients multiples étaient immédiatement plus sensibles (expropriations, hausses d’impôts etc…) que ses avantages à venir.

Heureusement, les élus de l’époque ont su le faire.

Mais heureusement aussi, nous avons su, dès 1977, reprendre le pouvoir sur les techniciens et l’État pour réduire l’ampleur quantitative voulue par l’État pour garder à notre ville une dimension humaine et surtout mettre de l’humain au cœur de tout, développer nos services publics et notre vie associative, faire de chaque villeneuvois (ou presque) un acteur et un ambassadeur de sa ville.

 

Qui connaît aujourd’hui en France une ville qui compte plus de 45% de logements sociaux, sans avoir de quartiers en grande difficulté et ce, malgré la crise économique et sociale doublée d’une crise sociétale où les violences de toutes natures explosent ?

 

Cela ne veut pas dire que la vie de notre ville soit « un long fleuve tranquille », que nous n’avons pas d’incivilités et de délinquance, des Roms en trop grand nombre et des tentatives récurrentes d’implantations illicites de Roms ou de gens du voyage, mais nous tenons bons, nous contrôlons les situations et nous réussissons à éviter le pire.

C’est ce qui me fait me reconnaître dans le discours de Manuel Valls pour qui « être de gauche » ne signifie pas être laxiste.

C’est ce qui, avec Maryvonne Girard, ma première adjointe, et les élu(e)s de mon équipe, me fait privilégier la vie quotidienne comme le socle solide indispensable à la mise en œuvre de nos ambitions pour notre ville.

C’est ce qui nous a toujours conduit à développer nos politiques pour l’enfance, la jeunesse, la vie associative, la vie sportive, la culture et les fêtes populaires, l’accompagnement en terme de logements adaptés et de service au vieillissement qui, à un moment donné, nous concerne tous.

 

C’est ce qui nous a conduit à faire des différences, par exemple consécutives aux handicaps, une richesse et un atout.

C’est ce qui nous conduit en permanence à accompagner le pouvoir et le devoir de décision de celles et ceux qui, en Démocratie, sont élu(e)s pour cela d’une concertation participative permanente d’un maximum de citoyen(ne)s.

Car, je le répète une fois encore :

« Il n’est de richesse que dans l’humain »

dans un cadre philosophique cher à Hubert Reeves que je partage :

« L’homme porte le mystère de la vie qui porte le mystère du monde ».

Seule façon sans doute de concilier la tourmente que provoque dans nos têtes la cohabitation du sentiment d’une vie très brève avec une mort infinie et mystérieuse …

Et c’est pourquoi malgré une crise, qui réduit nos ressources et accroît nos charges, nous ne réduirons jamais ce qui fait la force de l’humain, de l’apprentissage de la citoyenneté et du meilleur exercice possible d’une vie citoyenne tout au long de sa vie.

Et il faut bien le dire, cette réussite de notre ville accroît encore son attractivité et donc des activités économiques nouvelles qui génèrent des ressources qui nous aident à continuer nos politiques.

Encore faut-il que l’État ne nous fasse pas trop payer le prix de ses excès passés en terme de déficits publics (et de ses réductions rendues nécessaires), qu’il assure notre sécurité intérieure et extérieure, qu’il fasse respecter partout et par tous notre DROIT et la justice dans notre cadre républicain et laïc.

Qu’il cesse enfin de « produire » des réformes et de prendre des décisions qui pèsent directement sur nous sans même nous avoir consulté (par exemple celle sur les rythmes scolaires, une source de dépenses nouvelles dont on se serait bien passé en ce moment) ce qui par ailleurs accroît les inégalités entre les communes riches et les autres.

Qu’on nous laisse les pouvoirs qui sont les nôtres : gérer au plus près des citoyens, aborder sans langue de bois les questions de sécurité et de vidéo protection, prouver que des logements sociaux de qualité sont une chance s’ils sont bien gérés par leurs bailleurs, que la jeunesse n’est pas un problème pour une ville mais une force, que le respect des droits individuels légitimes ne doit pas se faire au détriment des droits collectifs (et vice versa).

On ne sortira pas autrement de la crise car tout est affaire d’équilibre et pas d’imprécations aux parfums douteux qui conduisent aux pires dérives en passant des slogans simplistes et inefficaces à la recherche de boucs-émissaires.

Puisse l’Europe aussi en 2014 sortir de sa spirale mortelle technocratique et financière et même si je doute que les élections européennes soient en France autre chose qu’un vote – sanction brutale de la politique gouvernementale !

Puisse le bassin méditerranéen sortir de ces alternatives consécutives aux « printemps arabes » : guerre contre les terrorismes et intégrismes ou guerres civiles ?

« Comme dirait l’autre, c’est pas gagné… »

Et il faut bien dire que la généralisation partout dans le monde des « chaînes télévisuelles d’infos continues » accompagnés des réseaux « dits sociaux » sur internet n’arrangent rien en terme d’éducation citoyenne.

Aucune information n’est plus ni hiérarchisée ni relativisée. Son impact et sa durée dépendent d’abord du nombre d’infos à placer dans le créneau.

L’émotionnel et le voyeurisme dominent.

Même en matière de météo, toute période prévue agitée fait figure du « jour d’après »…

Ce n’est pas ainsi qu’on se prépare à affronter des périls militaires, sociétaux, économiques ou environnementaux beaucoup plus graves pour l’avenir de nos enfants ! … au contraire.

J’en resterai là pour aujourd’hui avec une conviction quel que soit le regard pessimiste que je porte sur l’évolution de notre monde :

« Le pire n’est jamais certain car la vie trouve toujours son chemin »

tout est affaire de temps et de prix à payer…

C’est ce que je me disais assis dans la cathédrale de Tournai séduit par une audition d’orgue rencontrée de manière impromptue

« La musique, selon les circonstances exacerbe les angoisses ou les apaise »

 

Hier, à Tournai, les grandes orgues m’ont apaisé….

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