Carnet n° 249 du 10 juin 2013

« La force de l’expérience »

On comprendra qu’en ce lundi 10 juin 2013 je revienne en ouverture de mon 249ème carnet sur le décès de Pierre Mauroy à qui j’ai rendu hommage, dès son annonce vendredi matin, en redisant sa puissance, sa capacité d’analyse, son énergie, sa volonté et son autorité naturelle, des termes utilisés dans mon petit ouvrage de 2006 « Comm’ des p’tits coquelicots… » (toujours en ligne) à un moment où, pourtant, mes relations avec lui et avec le PS n’était pas « faciles », ce qui m’avait d’ailleurs conduit à ajouter que « comme beaucoup de chefs, il méprisait ceux qui ne savaient pas lui résister et il savait écraser ses adversaires… »

avec, en conséquence ce constat :

« ma vie non loin de lui avait toujours été un combat ».

Il n’empêche que c’est l’un des grands d’une génération politique qui disparaît et avec cette génération une certaine façon d’être et de faire de la politique où les valeurs, les idées et l’éthique l’emportaient encore largement sur toute autre considération en particulier de programmation et de calendrier de carrière….

Avec cette génération, de Léon Blum à François Mitterrand, même si on n’y arrivait pas toujours, on n’oubliait pas qu’on était là pour essayer de « changer la vie » au service du peuple, des plus fragiles, par davantage de justice et pas uniquement pour gérer au mieux un système dont on condamnait les effets.

Oui si on n’y arrivait pas toujours, au moins, on essayait !

Autres temps, autres mœurs, autres hommes et femmes… me dira-t-on…

Sans doute, mais on ne m’empêchera pas de les regretter.

Si on ajoute à cela un sens de l’humain qui lui a fait écrire ces mots si beaux et si forts

« La fin de vie, c’est comme lorsque j’ai vu la mer pour la première fois, quelque chose qui s’impose à vous majestueusement avec solennité, beaucoup de force et une très grande beauté »,

une merveilleuse image qui me rappelle « ma première fois », c’était à Fort-Mahon le 1er juillet 1952, vers 18 heures…

J’aimerais moi aussi, lorsque « la deuxième fois » arrivera, éprouver la même sensation.

Avec François Mitterrand, un autre « très grand » qui nous a quitté le 8 janvier 1996, il y a déjà 17 ans, dont Pierre Mauroy avait été le premier « Premier Ministre », il a pris congé de nous avec « le sentiment d’un travail accompli » tandis que le Président, dont le tempérament le poussait à ne jamais vraiment renoncer, était parti après des mots restés célèbres prononcés le 31 décembre 1994 et qui m’émeuvent toujours :

« Je crois aux forces de l’esprit. Je ne vous quitterai pas ».

Si personnellement, je crois aussi aux forces de l’esprit, mon propre tempérament me poussera plutôt, le moment venu, à des mots dans l’esprit de ceux de Pierre Mauroy.

Difficile, à ce stade de ce 249ème carnet, alors que mes écrits, depuis qu’internet existe, repris sur 3 sites et maintenant surtout sur mon blog ont passé le seuil du million de visiteurs, difficile oui, de replonger dans le quotidien.

Mais s’il est un message qu’aussi bien Pierre Mauroy que François Mitterrand nous ont laissé, c’est qu’il faut continuer !

Et comme l’a écrit Louis Pauwels :

« Il n’y a qu’une morale : vaincre tous les obstacles qui nous empêchent de nous surpasser »

avec en ajout cette citation d’Albert Camus :

« Le chemin importe peu, la volonté d’arriver suffit à tout ».

Et dans le monde d’aujourd’hui violent et agité dans tous les sens des termes, il nous faut nous battre contre toutes les formes de violence, d’intégrisme de tous poils, d’intolérances de toutes formes, physiques, verbales, écrites et comportementales sur tout et à toutes occasions.

Il en va de la vie même de nos enfants !

Et tant qu’on en a la force on n’a pas le droit de déserter ce combat.

Après, en effet, des manifestations en mai qui, dans un climat délétère, ont exacerbé des paroles de haine et conduit à des « proximités et porosités dangereuses », certains sont passés aux actes ajoutant du malheur au malheur :

  • aujourd’hui un militant d’extrême gauche littéralement massacré par des militants d’extrême droite,

  • hier un intégriste religieux s’attaquant à un jeune militaire qui assurait notre sécurité,

  • avant hier d’autres terroristes s’en prenant à des militaires et à des enfants.

« La spirale de l’innommable » est en marche. Il appartient à tous nos responsables de tout faire pour l’arrêter y compris en refusant « certains bénéfices politiciens à court terme » …

D’où, sans doute, la sympathie que retrouve François Bayrou voire même celles qu’ont moins perdu des hommes comme Alain Juppé et François Fillon et cela même quand on ne partage pas toutes leurs idées.

D’où la fin peut être de la chute dans les sondages de l’exécutif en place.

Ma volonté de rassemblement de celles et ceux, à tous les niveaux et dans tous les domaines, avec qui je partage des valeurs communes républicaines (sans nier nos différences voire même certaines divergences),

oui, cette volonté s’en trouve renforcée pour préparer bien sûr le premier tour des élections municipales 2014, un éventuel deuxième tour sans oublier les modes de gestion, une fois l’élection passée (si, bien sûr, je suis de par la volonté des villeneuvois en position de le faire).

Cela imposera à chacun des efforts, voire même des sacrifices, mais c’est vital si on veut être cohérent avec l’analyse que je fais des périls qui nous guettent...

Oui la période n’est pas simple, les difficultés sont nombreuses et l’horizon économique, social et sociétal est bien sombre.

Heureusement, à Villeneuve d’Ascq, le ciel est plus dégagé et le soleil a souvent été au rendez-vous ces derniers jours avec une vie villeneuvoise toujours aussi active et bouillonnante à travers quelques exemples :

  • les écoles en fête, avec leurs fêtes annuelles mais aussi trois matinées chantantes à la Rose des Vents d’un millier d’élèves, deux milles autres élèves au Stadium pour du rugby avec Soletanche, des chants ici, des danses là, du théâtre à Pierre et Marie Curie et à la Rose des Vents encore,

  • un beau meeting d’athlétisme avec l’ACVA-VAFA,

  • la Poste en fête, des vides greniers, le gala de Thalès toujours aussi réussi à Concorde,

  • l’inauguration d’un bel hôtel près du Grand Stade,

  • le souvenir de l’Indochine ce samedi au Breucq,

et bien sûr le bilan annuel du « Conseil des jeunes » après une année de travail citoyen.

Si, même à Villeneuve d’Ascq, l’angoisse face à la délinquance est là et les perspectives financières de l’État ne nous rassurent pas, les villeneuvois ne manquent pas d’énergie et de volonté, et, s’ils le souhaitent, je peux encore mettre à leur disposition « la force de l’expérience » que j’ai en moi.

C’est aussi ma manière de rendre hommage à celles et ceux qui m’ont précédé dans le service des autres.

Et comme, selon les circonstances, la musique exacerbe ou apaise les angoisses, après avoir posé mon stylo plume, j’écouterai, pour les apaiser, ce qui restera toujours pour moi « un air fétiche » :

« Somebody to love » de Fredy Mercury et le groupe Queen.

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