Carnet n° 108 du 28 septembre 2010

Ne pas baisser la garde, et montrer ses forces

Contrairement aux trois premières semaines du mois de septembre où les réalités de la vie et le travail quotidien avaient été largement occultés par des agitations politiciennes aux conséquences médiatiques surdimensionnées, la semaine écoulée a été riche en évènements dans tous les domaines, des évènements tous importants :

• Un séminaire de l’exécutif LMCU, le 21 au matin, sous le thème : comment faire plus quand on n’a pas plus de moyens, sinon moins.

• La ré-inauguration du Musée d’Art Moderne, le LaM, 27 ans après sa première inauguration.

• Trois millions de citoyens dans les rues contre une réforme injuste des retraites.

• Un conseil municipal à l’image des autres, où l’opposition UMP se fait défenderesse permanente de ce que l’UMP ne fait pas, là où elle gère des collectivités, et là, bien sûr, où elle occupe tous les rouages de l’Etat.

• Un comité politique d’orientation de Rassemblement Citoyen qui a confirmé notre engagement sous nos couleurs aux prochaines cantonales.

• Des discussions et des débats sur les conséquences difficiles d’une décision trop hâtive, mal calibrée et non financée de transformation du foyer-logement Jean Baptiste Clément en EHPAD quelques semaines juste avant les dernières élections municipales.

• La cérémonie des Jubilaires où 9 couples ont fêté à l’hôtel de Ville 65 ans, 60 ans et 50 ans de mariage sous le titre « Rajouter de la vie aux années… » en voyageant dans le temps….

• Une Foire aux Associations particulièrement réussie et festive, la 28e, qui prouve, s’il le fallait, que notre Ville reste différente.

• Des milliers de visiteurs qui ont redécouvert les collections du Musée d’Art Moderne et découvert les œuvres d’Art Brut nouvellement présentées.

• Une séance de travail pour conforter l’avenir du Stadium Nord de Villeneuve d’Ascq.

• Une « première » pierre toute symbolique, voulue par LMCU, pour un Grand Stade qui en compte déjà quelques centaines de tonnes sinon plus….

Difficile donc, dans ce contexte, de choisir une citation d’ouverture adaptée à une telle richesse et à une telle diversité d’évènements.

À défaut donc d’une, je choisirai aujourd’hui une salve de quatre citations.

La première est signée Léon Blum :

« L’Homme libre est celui qui n’a pas peur d’aller jusqu’au bout de sa pensée ».

La deuxième est de Démocrite :

« Mieux vaut réfléchir avant d’agir que regretter après avoir agi ».

La troisième est d’Ésope :

« L’union fait la force ».

La quatrième nous vient des Essais de Michel de Montaigne :

« Mon métier et mon art, c’est vivre ».

Exit, en effet, l’agitation autour des Roms dont une des réalités nous a été confirmée, sur TF1, depuis leur pays d’origine où certains sont en transit (pas si inconfortable que cela) avant de “revenir faire leur marché chez nous“…,

Mais le retour à des réalités tangibles est ainsi :

• Comment tenir nos engagements communautaires, par exemple dans le domaine du logement, quand l’État se désengage financièrement ?

• Comment assurer la sécurité de nos concitoyens quand le gouvernement diminue ses effectifs de police ?

• Comment « rajouter de la vie aux années » pour les plus âgés d’entre nous quand l’État ne fait rien et que le Conseil Général traîne les pieds à reculons ?

Il ne suffit pas, pour nous rassurer, d’entendre le Premier ministre prendre ses distances avec M. Sarkozy.

Il partage et doit donc assumer les conséquences néfastes, dans quasiment tous les domaines, de ses actions et inactions depuis 3 ans.

Et quand j’entends une élue locale UMP me reprocher, je cite, « un manque de courage politique », j’en reste le souffle coupé devant une telle hargne de la part d’une élue qu’on n’a jamais entendu prendre la moindre distance vis-à-vis de son ou ses mentors UMP.

Cela lui a sans doute valu une bonne place aux Régionales et donc un nouveau mandat, comme pour les municipales mais cela ne nous rassure pas pour l’avenir où vraiment « jeunesse ne rime pas en politique avec modernité », !

Plus agréable, la ré-ouverture du LAM, 27 ans après deux inaugurations auxquelles j’avais déjà participé en tant que maire, une en mai 1983, l’autre en novembre de la même année. L’équipement, à l’époque, avait coûté 30 millions de francs avec une forte participation de l’État.

27 ans plus tard, le compteur s’est arrêté autour de 30 millions d’euros (soit près de 7 fois plus) essentiellement financés par LMCU.

N’en reste pas moins vrai que, cette semaine, ce sont plus de 8000 visiteurs qui l’ont découvert et redécouvert.

Si on ajoute, ce dimanche, les près de 5000 participants à notre grande Foire aux Associations, notre ville, malgré le temps pluvieux n’a vraiment pas manqué d’animation.

Cela redonne confiance, sourire et énergie surtout quand, entre deux, s’insinuent des moments de tendresse et d’émotions comme lors de la belle cérémonie des Jubilaires à l’Hôtel de Ville dimanche matin.

Mais si « la pose de la première pierre du Grand Stade » a confirmé le rayonnement et l’attractivité de notre ville au sein de Lille métropole, le quotidien, aussi, nous incite à la vigilance et au combat.

Ne pas baisser les bras, ne pas baisser la garde, montrer sa force pour ne pas avoir à s’en servir, voilà bien des règles récurrentes de l’Humanité en marche.

D’où, entre autres, notre décision, certes plus modeste, d’engager Rassemblement Citoyen lors des prochaines élections cantonales, des législatives et des municipales, sous nos couleurs aux premiers tours, pour concourir aux deuxièmes à de larges rassemblements du « camp du progrès ».

N’en déplaise à celles et ceux qui nous croyaient uniquement Villeneuvois, éphémères ou déjà ligotés par les uns ou par les autres, nous serons là avec nos idées, nos forces et nos différences, respectueux des autres mais décidés aussi à nous faire respecter.

Concernant le Conseil Général, s’il n’y avait que 2 raisons à notre engagement (et elles sont autrement plus nombreuses), elles sont claires et nettes :

• Accroître l’engagement du Conseil Général dans les domaines de lutte contre toutes les formes de misère et de spirales descendantes d’un grand nombre de nos concitoyens

• Faire plus et mieux pour aider les personnesvieillissantes, âgées et très âgées à rester des citoyens à part entière.

Somme toute : aider les citoyens à ne pas tomber et, quand ils ont chuté, à se relever.

Donner les moyens de rajouter de la vie aux années après avoir su rajouter des années à la vie.

Certes ce n’est pas nouveau, mais nous sommes aujourd’hui face à des échéances et donc face à des choix vitaux en la matière... et cela est beaucoup plus important que le départ « annoncé » de Bernard Derosier dont j’ai toujours salué l’énergie sans jamais nier nos différences voire nos désaccords.

J’arrêterai là un carnet dont la densité est à l’image d’une semaine particulièrement dense et qui a vu aussi des millions de Françaises et de Français « battre le pavé » de nos villes… pour dire leurs angoisses face à l’avenir.

Oui j’arrêterai ici ce 108e carnet par une citation sibylline, à méditer sans modération : elle est de Jacques-Benigne Bossuet :

« Il y a toujours quelque chose en nous que l’âge ne mûrit pas »,

Une citation que j’accompagnerai d’une autre qui l’est tout autant, sinon qu’elle a 2100 ans d’âge

« L’homme n’est jamais moins seul que lorsqu’il est seul »

Elle est de Cicéron.