Carnet n° 218 du 5 novembre 2012

« Il ne faut pas jouer avec le feu… »

Mon moral d’homme public, je l’avoue, en ce lundi 5 novembre 2012, est à l’image du temps, « froid, gris et pluvieux ».

La semaine dernière déjà, évoquant le « débat politique » actuel, je parlais de « jeu de dupes »… en le regrettant amèrement….

Quelques 7 jours plus tard, les choses ne s’arrangeant pas, je serais tenté par une formule beaucoup plus brutale en parlant « de bal des… » (chacun pouvant la compléter à sa guise).

Notre pays n’est certes pas en bonne posture. Mais à qui la faute ? A ceux qui sont « aux manettes » depuis 5 mois ou à ceux qui ont régné sans partage pendant 10 ans ?

Qui a creusé les déficits ? Qui a fait plonger notre endettement ? Avec qui le chômage a-t-il atteint des niveaux jamais atteints à ce jour ? Qui a détruit la compétitivité de la France ?

Je ne dirai pas que ces dirigeants de l’UMP, anciens ministres, voire premier ministre, en sont les seuls responsables (la crise n’est pas que Française), mais de là à les entendre, à longueurs de journée, jeter l’anathème sur une équipe et un président qui depuis 5 mois essaient d’écoper le navire France qui prend l’eau de toutes part depuis des années,

il y a de quoi dire son irritation voire sa colère.

On me dira que ce n’est pas mieux ailleurs… sans doute, mais cela ne me console pas !

Et franchement je m’interroge sur les raisons profondes qui les poussent à un tel comportement que les perspectives des municipales dans un an et demi et des présidentielles dans 4 ans et demi ne suffisent pas à expliquer…

Rêvent-ils « du pouvoir de la rue » aux côtés de forces plus extrémistes encore ?

Ce qui s’est passé à Hellemmes à propos des Roms m’interpelle et m’angoisse…, quand on sait que c’est un gouvernement UMP qui a laissé des populations ROMS s’installer chez nous par dizaines de milliers, sans règles ni respect de notre droit, et que les villages d’insertion étaient financés par leur gouvernement avant de tomber à cours d’argent…

Si j’ajoute à cela les déclarations que je qualifierai pudiquement « d’inouïes » de nos évêques appelant à propos d’un projet de loi réorganisant les conditions du mariage civil à faire pression sur les élus… et à descendre dans la rue et ce, avec les mêmes qui, aujourd’hui, défendent le PACS qu’ils avaient combattu avec une même vigueur… j’hallucine… !

On peut penser ce que l’on veut du mariage. On peut, dans une religion, en faire un sacrement… ou toute autre chose.

C’est une affaire de conscience et chacun est libre en la matière.

Mais le mariage civil est tout autre et ses règles n’ont rien de religieuses.

La preuve en est, c’est qu’il peut être rompu, ce que n’autorise pas la religion.

Les prêtres, imans et rabbins pourront de toutes façons continuer à marier qui ils veulent comme ils l’ont toujours fait, selon leurs règles et leurs rites.

Mais au nom de quoi pourraient-ils les imposer à la République laïque qu’est la France ?

Où est donc « la supercherie Monseigneur Vingt Trois » ?

Je vous pose la question avec le respect que je vous dois mais aussi avec le droit qui est le mien de modeste citoyen, de défendre notre République laïque et ses valeurs.

Non vraiment, je le redis à tous, « il ne faut pas jouer avec le feu » dans un monde plus que fragile, où notre avenir planétaire en termes de pollutions, de matières premières, d’énergies, d’eau et d’aliments se mesure non plus en siècles mais en décennies…

Et je ne parle pas des violences, des intégrismes et des risques mondiaux de guerre.

Faut-il, à ce point, avoir la mémoire courte, oublier tout ce qui a conduit notre monde et notre Europe aux pires désastres du 20ème siècle et oublier ce qu’ont dit et fait à cette époque certaines de nos grandes institutions… ?

Oui, je l’avoue, en regardant et en écoutant ces agitations et discours, en ce lundi 5 novembre 2012, mon moral est à l’image du temps et j’ai bien besoin de me remémorer mes heures villeneuvoises pour ne pas sombrer dans des tentations d’ermitage…

Des villeneuvois rencontrés lors d’une Agora à l’hôtel de ville et dans nos 4 cimetières à l’occasion de la Toussaint, des pompiers dans leur caserne et beaucoup d’autres pour leur championnat de France de Hand Ball, des Cyclos qui courent pour « les Restos du Cœur »,

et surtout ce samedi dans le quartier de la Résidence, l’inauguration d’une Résidence d’étudiants et la pose d’une première pierre de logements pour aînés.

Somme toute, heureusement, à Villeneuve d’Ascq, la vie continue et c’est ce qui, envers et contre toutes les difficultés, les charges et les angoisses, font le charme du métier de Maire et d’élu(e) local(e) pour celles et ceux qui l’ont compris et qui savent qu’il est inutile de confondre le débat politique national qui exacerbe les divergences avec le travail au quotidien local qui privilégie les convergences.

Et si chacun(e) faisait sien(ne) cette formule de Jean Paul Sartre :

« On peut toujours faire quelque chose de ce que la vie a fait de nous »

on peut rêver, non ?…

Et justement, pour terminer, … à l’intention des rêveurs, ces mots extraits d’une poésie que m’a remis, avec des mots aimables, un citoyen, ce dimanche à Flers-Bourg, au moment où j’achetais mes journaux dominicaux, à propos du sourire :

« Il enrichit celui qui le reçoit sans appauvrir celui qui le donne »

« Il ne dure qu’un instant mais son souvenir est parfois immortel »

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