Carnet n° 215 du 15 octobre 2012

« C’est comme lorsque j’ai vu la mer pour la première fois »

Je ne doute pas que certains de mes lecteurs fidèles ou non s’interrogeront sur les raisons profondes des 2 citations qui aujourd’hui ouvriront et fermeront mon 215ème carnet.

Inutile donc de trop chercher, voire pour certain(e)s de fantasmer, je les ai choisis tout simplement parce qu’elles sont belles et profondément humaines.

La première est de Pierre Mauroy, un grand homme politique que j’ai toujours reconnu comme tel, un des plus grands, sans doute, que j’ai connu dans ma vie et cela, même si nos relations n’ont jamais vraiment été bonnes, voire pires parfois, depuis son OPA de 1977 sur Villeneuve d’Ascq où j’étais candidat,… et ce, sans même m’en prévenir, jusqu’aux paroles odieuses (et je pèse mes mots) prononcées contre moi en 2002 depuis l’hôtel de ville de Villeneuve d’Ascq… (sans doute dans un moment d’égarement).

Pour autant, cela ne m’empêchera jamais d’exprimer à son égard du respect pour le socialiste qu’il a toujours été, de l’admiration pour l’élu visionnaire au service de sa ville et de la reconnaissance pour « le politique d’une race ancienne » qui savait garder une cohérence entre ses discours et ses actions, ses idées et sa manière d’être.

Ses paroles prononcées sur France Bleue Nord sont à son image et à son honneur et j’aimerais, quand le moment en sera venu, être capable et digne de les prononcer :

« La fin de la vie, c’est comme lorsque j’ai vu la mer pour la première fois, quelque chose qui s’impose à vous majestueusement avec solennité, beaucoup de force et une très grande beauté »

(moi, la mer, je l’ai vue pour la première fois en 1952, à Fort-Mahon… il était 18h30, nous venions d’y arriver par le train, j’avais 7 ans).

Et Pierre Mauroy d’ajouter (je cite toujours)

« Et pour la politique, l’essentiel, c’est d’avoir des idées, faire des réformes, transformer, avec en plus, être heureux de sa vie, de ses combats, des résultats obtenus, tout en se souvenant de toutes les difficultés. »

Voilà, bien résumée, une leçon de vie et d’éthique en politique que devraient méditer certain(e)s jeunes politicien(ne)s d’aujourd’hui toujours plus enclins à se montrer, à se distancier, à en rajouter… à un moment où, pour faire face aux périls qui nous menacent, il faudrait dans chaque camp faire passer ce qui unit avant ce qui divise avant de le faire entre les camps eux mêmes…

Comment peut-on, aujourd’hui, déjà préparer les échéances politiques de 2014, 2015 et de 2017 alors que l’important pour chaque citoyen, c’est d’avoir les moyens de vivre en cet automne 2012 et d’espérer les garanties de pouvoir vivre encore à peu près normalement en 2013.

Si tout le monde est d’accord pour retourner à l’équilibre des comptes publics, il faut savoir, tous, accepter des sacrifices pour y arriver.

Si tous sont d’accord pour retrouver de la croissance et de l’emploi, il faut savoir prendre les bonnes mesures pour cela.

Si on est conscient que la grande majorité de nos concitoyens sont d’abord préoccupés d’avoir un emploi et un minimum de revenus pour vivre, il faut cesser « d’agiter des épouvantails » qui exacerbent les divisions dont ne profiteront finalement que les extrémistes…

Quoi que cela puisse encore me coûter, si d’ailleurs j’ai encore quelque chose à perdre…,

je ne sortirai jamais de là, je ne dirai jamais autre chose.

Et c’est ce que je continue à faire, à croire et à promettre pour Villeneuve d’Ascq :

Faire au mieux avec les moyens que l’on a en sachant relativiser les problèmes et les enjeux avec lucidité et bon sens.

Répondre à l’immédiat tout en préparant l’avenir pour que les citoyens aient aujourd’hui ce qu’ils sont en droit d’attendre de la municipalité tout en participant avec elle au projet de voir leur ville être un des 2 ou 3 grands pôles rayonnant de Lille Métropole.

Qui peut dire honnêtement aujourd’hui que sur ces 2 plans, nous n’avons pas tenu l’essentiel de nos engagements malgré la dureté d’une crise qui n’a pas malheureusement fini de nous secouer ?

Alors que, pour le moins, les dirigeants à tous les niveaux et de toutes couleurs, cessent de faire passer leurs « pulsions personnelles » avant l’intérêt général bien compris !

Heureusement, j’en connais encore à gauche comme à droite qui en sont capables, à la Présidence, au gouvernement et même dans l’opposition, même s’ils sont peu audibles dans un monde médiatique où seule passe « la petite phrase courte et brutale » dans un sens comme dans l’autre…

Dans un monde et à un moment de ma vie où j’aime à parler courage, clairvoyance, honnêteté, détermination et « dernière croisade » sans être sûr de rien ni même d’avoir les moyens de la conduire selon les vœux de mes concitoyens, on m’autorisera une dernière citation, reçue hier d’un de mes fidèles lecteurs, pionnier villeneuvois exigeant et pugnace. C’est, m’a-t-il dit, un proverbe espagnol :

« Devant l’amour et devant la mort, il ne sert à rien d’être fort »

Une citation que je mettrai ce matin en parallèle avec ce moment subliminal vécu, jeudi dernier au Palais Rameau, sous la baguette magique de Jean-Claude Casadesus, la 9ème symphonie de Beethoven, son Ode à la joie… une ode à l’éternité… un moment où le temps s’est arrêté.

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