Carnet n° 212 du 24 septembre 2012

« Être libre, c’est vouloir ce que l’on peut »

En ce samedi 22 septembre, le calendrier, la saison, le temps et l’atmosphère générale au niveau de la vie politique se sont retrouvés comme pour illustrer parfaitement ces vers de Paul Verlaine :

« Les sanglots longs des violons de l’automne blessent mon cœur d’une langueur monotone »

Il faut dire que la fraîcheur est là, mêlée de vent et d’averses, mais surtout que le doute s’est installé chez beaucoup de nos concitoyens face à une crise qui, à minima, en dehors des plus riches, réduit les revenus disponibles de chacun, angoisse celles et ceux qui ont peur de perdre leur emploi et désespère celles et ceux qui en recherchent.

Le gouvernement et le Président en font les frais en terme de popularité, ce qui ne serait pas trop grave, si leur feuille de route était bien lisible par tous, et, bien sûr, si ceux qui ont obtenu les moyens, les mandats et les places pour les soutenir n’étaient pas les premiers à les attaquer.

Que l’UMP le fasse, c’est dans la logique des choses.

Que des membres de la majorité au pouvoir et même des socialistes, députés et sénateurs qui ont des ministres autour de Jean-Marc Ayrault s’y prêtent, c’est moralement beaucoup plus discutable et politiquement incompréhensible sinon suicidaire.

« On ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre »…

On comprendra mieux, aujourd’hui, que nombreux sont celles et ceux qui ont soutenu François Hollande et les candidats socialistes aux législatives sans rien obtenir, pas même un peu d’estime, s’interrogent et pour beaucoup au centre rejoignent le mouvement de Jean Louis Borloo.

Quand le PS fait battre un François Bayrou qui pourtant avait voté François Hollande, comment s’étonner que ses amis en tirent toutes les conséquences ?

Quand les Verts qui n’ont, quasiment, de députés et de sénateurs que grâce aux largesses du PS n’ont pas de mots assez durs, cela fait réfléchir les autres !

Quand, au sein même du PS, les grandes manœuvres sont reparties pour, par avance, se partager un gâteau qui n’existera peut être plus dans quelques mois…

Oui, « les sanglots longs des violons de l’automne blessent mon cœur » (et non « bercent », comme souvent écrit ou chanté).

Au moins, le Front de Gauche est cohérent dans sa démarche et je le dis même si je désapprouve ses façons de faire sur certaines questions comme celle des bidonvilles Roms et si je n’aime pas quand l’imprécation l’emporte sur la démonstration.

Heureusement, dans le partage des dépouilles, l’UMP n’est pas beaucoup plus attrayante.

Quand la politique est dominée par le partage des fruits de la victoire d’un côté et celui des miettes qui restent de l’autre, il n’est pas étonnant de voir nos concitoyens désorientés.

Si on ajoute à cela l’agitation violente dans le monde où la violence des uns répond à la bêtise des autres…, oui vraiment il y a là matière à se sentir blessé, inquiet et angoissé en ce début d’automne 2012.

A ce stade de mon carnet, de la modeste place qui est la mienne avec une voix qui reste bien inaudible au delà de ma sphère locale,

j’ose dire à notre Président, qui, de plus en plus, sera confronté à des choix entre les exigences des marchés financiers et les cris du peuple, qu’il devra prioriser ses actions en direction de la vie quotidienne plutôt que des mesures sociétales, certes importantes, mais qui ne touchent pas l’essentiel d’un peuple qui souffre,

que face aux violences, à l’insécurité et aux intégrismes, il devra faire preuve d’extrême fermeté.

Avec en tête ces mots de Confucius :

«  Il n’est pas nécessaire d’aller vite, le tout est de ne pas s’arrêter »

Et je le redis, le travail et les actions des élus locaux de tous bords sont souvent des exemples à méditer qui font avancer leurs dossiers contre vents et marées, en tenant compte des réalités et de la dureté des temps, parfois plus lentement mais sans jamais s’arrêter.

C’est ce que je fais à Villeneuve d’Ascq, depuis longtemps déjà, avec toujours la même envie,

avec une semaine qui a connu un Conseil Municipal apaisé après des joutes avec l’UMP à coups de communiqués dont certains termes m’ont fait sourire et d’autres m’ont questionnés…

Sourire de m’entendre dire que j’aurai passé mon temps à me soumettre… Qui peut croire cela parmi les Villeneuvois qui savent que si j’avais été ainsi il y a bien longtemps que Villeneuve d’Ascq n’existerait plus ?

Interrogatif quand je m’entend reprocher d’aimer me cultiver en aimant les livres et en consultant dictionnaires et encyclopédies…

Et de dire à celle qui pense ainsi pouvoir se moquer, voire se gausser, ce proverbe japonais : « On commence à vieillir quand on finit d’apprendre »

Et il est vrai que jusqu’au dernier instant de ma vie, je n’aurai jamais fini d’apprendre pas plus que jusqu’au dernier instant de mon mandat de Maire je n’aurai fini de rencontrer et de discuter avec mes concitoyens à tous moments, en tous lieux et sur tous les sujets…

C’est autre chose que de se contenter, à défaut de présence auprès d’eux, de leur distribuer un questionnaire de propagande où chaque question appelle « la réponse attendue par celle qui l’a posée »…

« Non vraiment », comme le dit une pub ancienne connue, « on n’a pas les mêmes valeurs » et surtout pas la même conception du rôle d’un maire.

Et je sais qu’aujourd’hui nombreux sont encore des concitoyennes et des concitoyens qui ont envie de faire encore avec moi un bout de chemin sous le signe du « coquelicot » au service de notre ville, sans sectarisme et dans un esprit de Rassemblement entre citoyens qui acceptent de faire passer leurs convergences avant leurs divergences et donc en acceptant leurs différences.

Ce sera le thème et le cœur de ma campagne en vue des municipales 2014, ce qui laisse donc la porte ouverte à celles et ceux qui se retrouvent dans cette démarche.

Avec pour conclure ce 212ème carnet ces mots de Jean-Paul Sartre qui cernent bien ma conception de la Liberté :

« Etre libre, ce n’est point faire ce que l’on veut, mais c’est vouloir ce que l’on peut ».

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