Carnet n° 204 du 30 juillet 2012

« Voilà ce qu’est la réussite… »

 

La période estivale, même quand on ne prend pas vraiment de vacances, est néanmoins un moment de relative coupure propice à des réflexions sur son bilan personnel, sur son avenir voire tout simplement sur soi-même…

 

En cet été 2012, après une année politique particulièrement dense et riche d’évènements et avant une année 2013 décisive sur bien des plans,

 

je n’échappe pas, bien sûr, à ces réflexions estivales.

 

En me promenant dans ma ville, ses différents quartiers, ses espaces naturels et agricoles sans oublier des regards appuyés sur nos grands équipements, du Musée d’Art Moderne au Grand Stade, les occasions sont bien présentes pour faire les bilans de ce que l’on a fait et de ce que l’on n’a pas fait, de ce qu’on a réussit et de qu’on a moins réussit, des constructions réalisées et des grands espaces que l’on a eu « le feeling » de préserver à une époque où, pourtant, ce n’était pas la mode,

de la nature apprivoisée pour mieux être préservée, mais aussi des équipements et services collectifs pour tous et pour tous les âges qu’on a mis en oeuvre.

 

Les lieux, les faits, les images, les souvenirs ne manquent pas quand on a consacré à sa ville 35 ans de sa vie.

 

Si j’ajoute à cela des contacts permanents avec les citoyens rencontrés au détour d’un lac, à la caisse d’un supermarché, dans les allés d’un marché, dans un espace voué au sport, les rires  entendus des enfants dans les aires de jeux et les centres de loisirs, les yeux bleus des aînés qui revivent les temps passés,

voilà bien résumée la vie de l’élu local qu’est le Maire, le seul élu, sans doute, resté au contact permanent dans sa vie quotidienne de citoyen avec les autres citoyens sans compter les autres moyens que sont ses permanences, le courrier et surtout maintenant sa messagerie internet.

 

Alors certes c’est très prenant et pour certains problèmes récurrents, pesant…

 

Certes aussi, n’ayant pas de baguette magique, on génère des déceptions parfois même agressives davantage que des satisfactions immédiates.

 

Mais je persiste à penser que même lorsque la satisfaction n’est pas à l’arrivée, une fois la légitime déception passée, c’est déjà important pour les citoyens d’avoir au moins pu s’exprimer et être écouté.

 

Dans beaucoup de cas, ce « sentiment d’exister » est déjà un moyen et un point d’appui pour rebondir…

 

A un moment où il est devenu à la mode d’essayer d’être (sinon pour certains simplement d’apparaître), quand on est Président, Ministre, Député(e) ou Sénateur, « un citoyen ordinaire »,

le Maire que je suis n’a pas peur de rappeler qu’il a su toujours rester un citoyen ordinaire !

 

Alors oui, cela m’a toujours peut être valu de n’avoir que peu d’amis politiques en dehors, hier, de Jean Poperen, de François Mitterrand (avec bien sûr la nécessaire distance qu’imposait le personnage) et aujourd’hui Martine Aubry dont le caractère entier nous vaut parfois quelques colères… ;

 

Alors oui, cela m’a toujours éloigné des cœurs prestigieux du pouvoir ;

 

Alors oui, il faut accepter que des soutiens exprimés sans contre parties, ni négociations seront toujours considérés comme des signes de faiblesses qui renforceront vos faux amis dans leurs envies de jouer leurs cartes personnelles.

 

Mais qu’importe, si on a le sentiment d’avoir accompli et si on est bien dans sa tête et dans son cœur sans rupture aucune entre ce que l’on dit et ce que l’on pense, entre les valeurs que l’on défend et celles que l’on respecte soi même, entre ce que l’on a rêvé de faire de sa vie et ce que l’on a effectivement fait… avec, au bout, le sentiment d’une vie réussie.

 

Au demeurant, on est en droit de s’interroger sur le sens à donner à l’expression « vie réussie » et au mot « réussit ».

 

Un ami m’a, pour ce faire, rappelé une citation d’Antony Robbins, un « coach américain » né un 29 février 1960, (une année bissextile qui lui a valu en 2012 de fêter son 13 ème anniversaire au calendrier) :

 

« Rire souvent et beaucoup, mériter le respect des gens intelligents et l’affection des enfants, gagner l’estime des critiques honnêtes et endurer les trahisons de ceux qui ne sont pas de vrais amis, apprécier la beauté, trouver ce qu’il y a de mieux dans les autres, laisser derrière soi un monde un peu meilleur, par un bel enfant, un jardin fleuri ou une condition sociale moins dure, savoir qu’une vie seulement a respiré plus facilement grâce à vous, voilà ce qu’est la réussite »

 

Et bien oui, cette définition de la réussite me va bien

et, en effet, en m’appuyant sur elle je peux dire qu’à ce jour, j’ai le sentiment d’avoir réussi ma vie,

ce qui me donne la force de désirer continuer quelques temps encore si, bien sûr, mes concitoyens le souhaitent,

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