Carnet n° 202 du 16 juillet 2012

« Le sens de la vie »

Entre deux averses et trois manifestations, je me suis plu, ce week-end, à relire quelques pages d’André Malraux et je suis tombé sur quelques mots qui ne sont, certes pas, les plus représentatifs de ce grand personnage mais qui sont tellement justes :

« Dans un univers passablement injuste, il y a quelque chose qui n’est pas injuste, c’est ce que l’on peut faire pour les autres ».

Ils résument parfaitement ce que je ressens de la vie et de ma vie au moment où j’arrive à ce stade de mon existence…

S’il est une question que je n’ai jamais cessé de me poser, à laquelle j’ai toujours essayé de répondre, qui me tient encore debout et qui m’incite encore à continuer, c’est bien celle là :

« Qu’est ce que je peux faire pour les autres ? ».

Et j’y trouve là la première, sinon l’unique explication, à un engagement sans faille depuis plusieurs décennies au service de ma ville et de ses habitants au détriment de bien d’autres sollicitations voire « d’offres publiques d’achat, OPA ».

Quel bonheur en effet de pouvoir concevoir, construire, écouter mes concitoyens, essayer de les aider, leur permettre de sourire voire de s’extasier comme en cette soirée du 13 juillet avec le cortège festif derrière un gigantesque insecte doré au milieu de milliers de mes concitoyens qui, comme moi, vivaient comme dans un conte, un rêve éveillé et magique… avant que de plonger dans l’univers étincelant d’un grand Feu d’artifice au son des Rolling Stones…

En une période où, un peu à l’image du temps, la vie de nos concitoyens est maussade et grise, porteuse d’inquiétudes, de lassitude et d’angoisses, à l’heure où le gouvernement essaie de concilier ses promesses avec les réalités, aidé en cela par celles et ceux qui s’y sont engagés pour se faire élire au Sénat et à l’Assemblée Nationale,

à l’heure donc ou l’élu local, conseiller, adjoint au maire, première adjointe essuient au coin des places et des rues l’expression des premières déceptions,

qu’il est bon de pouvoir se dire qu’on a sacrifié tout le reste pour pouvoir avec ses faibles moyens faire le maximum au quotidien et au plus près pour ses concitoyens !

Alors oui, durant les 18 mois qui, en septembre, nous conduiront à la fin du mandat en cours, j’essaierai de conseiller nos gouvernants, de m’exprimer sans langue de bois, de défendre ou de regretter les mesures prises pour essayer de contribuer à réussir le changement nécessaire pour plus de justice, plus de sécurité, plus de solidarité, plus de morale dans la vie publique,

mais je m’emploierai surtout à terminer le travail municipal, engagé depuis quatre ans et demi, dont les résultats sont bien visibles, tout en préparant le prochain mandat 2014 / 2020, notre projet pour les Villeneuvois et l’équipe chargée de le mettre en œuvre.

Alors certes, la vie politique est ainsi faite qui va exacerber les tensions, les affrontements, les combats des chefs et les combats de coqs….

Mais pour ce qui me concerne, avec celles et ceux qui le voudront, je me cramponnerai à cette idée qui est au cœur de mon engagement :

Plus les temps sont durs, plus il faut rassembler et moins il faut diviser, convaincu davantage encore aujourd’hui qu’hier :

« Qu’il n’est pas nécessaire d’être d’accord sur tout pour bien travailler ensemble au service de tous ».

Il suffit « simplement » d’avoir en commun les mêmes valeurs Démocratiques, Laïques et Républicaines,

il faut être d’accord sur le fait qu’en toute chose et sur tous les dossiers c’est le droit qui prime,

le droit et la loi, toute la loi et rien que la loi,

que ce soit en termes d’urbanisme, pour un mac do ou pour les désordres provoqués par les populations de culture Roms ou des voisins agités.

Quant au reste, oui il faut défendre l’Europe 70 ans après le drame de « la rafle du Vel d’Hiv », une honte pour beaucoup de français de l’époque.

Oui il faut refuser un monde où l’entreprise (tel PSA) et la finance font fi de l’humain ;

oui, il ne faut pas fermer les yeux face à ce qui se passe en Afghanistan, au Mali ou en Syrie sous peine de le vivre et d’en mourir un jour prochain chez nous…

Mon éclectisme bien connu, après Malraux, m’a fait aussi re-feuilleter Christian Jacq et son ouvrage « Barrage sur le Nil » écrit il y a près de 20 ans,

à relire aujourd’hui après l’arrivée au pouvoir de la Confrérie des Frères Musulmans…

Il m’a conduit à réécouter Mélina Mercouri, « La Grèce me blesse », un cri d’amour pour son pays que j’aurais aimé savoir écrire et pousser pour ma ville.

Mon éclectisme, enfin, m’a rappelé ces paroles de Vaclav Havel déjà citées :

« L’élément tragique de l’homme moderne, ce n’est pas qu’il ignore le sens de la vie mais que cela le dérange de moins en moins ».

Qu’il est difficile en ce lundi 16 juillet 2012 de trouver un rayon de soleil au sens comme au figuré….

Alors en forme d’acte de foi, je me force à « croire au miracle de la vie pour rendre l’avenir possible »,

avec, pour ce qui me concerne plus personnellement, autre preuve d’éclectisme, ces lignes de Bernard de Clairvaux découvertes à l’Abbaye Notre Dame d’Aiguebelle :

« Malheur à celui qui est seul ! S’il vient à tomber il n’aura personne pour le relever ».

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