Carnet n° 196 du 4 juin 2012

« Un solide esprit prend sa source dans le cœur »

Au lendemain d’un premier week-end de juin qui m’aura vu, en tant que maire, et qui aura vu, non loin de moi, plusieurs des membres de mon équipe (conformément aux engagements pris en 2008 de rester des citoyens à part entière au contact des autres citoyens villeneuvois),

oui, au lendemain d’un week-end qui m’aura vu à plus d’une quinzaine de lieux et de manifestations diverses (après les multiples rencontres de vendredi entre voisins).

  • J’en tire en tant qu’élu l’immense fierté d’avoir contribué à l’animation d’une ville qui rayonne de vitalité.

  • J’en tire en tant que « politique », celle d’avoir toujours su faire de la politique autrement au service de mes concitoyens sans en tirer d’avantages ni gloire personnelle.

  • J’en tire en tant qu’homme tout simplement le sentiment d’une vie accomplie dans le respect des engagements pris.

Cela ne suffit sans doute pas à effacer les doutes qui nous angoissent, « les peurs de la nuit », les sentiments d’échecs parfois, les insatisfactions de ne pouvoir faire davantage,

mais finalement ce n’est peut être pas déjà pas si mal…

Et quand je regarde autour de moi la manière de « vivre la politique » de beaucoup de politiciens(ne)s qui oublient très vite les engagements pris, qui gèrent leurs mandats comme des pièces sur un échiquier et qui privilégient l’image, le verbe et « la belle formule » sur le service concret à leurs concitoyens,

je me dit que, au moins, je pourrai toujours me regarder dans une glace sans rougir de ce que j’ai fait !

Et je repense, à ce stade, aux paroles de Jean-Paul Sartre :

« L’important n’est pas ce qu’on a fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu’on a fait de nous ».

Et il est vrai que je n’ai pas honte de ce que j’ai fait moi-même de ce que mes origines, la vie et la société avaient fait de moi …

Je pense d’ailleurs que la raison principale tient dans une citation du Marquis de Vauvenargues au 18ème siècle :

« Il n’y a de solide esprit que celui qui prend sa source dans le cœur »

Je serais, à ce stade de mes propos presque tenté d’en rester là.

Mais ce serait faire montre d’égoïsme au regard de celles et ceux qui attendent encore quelque chose de nous et de moi :

  • pour parfaire notre ville, ses équipements et ses services… malgré la crise,

  • pour apporter notre soutien aux combats nationaux, européens et mondiaux pour la paix, la liberté et la croissance,

en n’oubliant jamais ces mots de Léon Blum :

« Toute société qui prétend assurer aux hommes la Liberté doit commencer à leur garantir l’existence ».

D’où mes dizaines d’heures de travail hebdomadaires sur les dossiers de Villeneuve d’Ascq, des heures « à rallonge » car plus les temps sont durs, plus les finances s’assèchent, plus il faut du travail, de la réflexion et de l’imagination pour trouver la meilleure voie possible dans le sens de la mise en œuvre des engagements pris (sauf à décider que, faute de moyens, on arrête tout).

D’où le soutien que j’ai apporté et que j’apporte à François Hollande et à Jean-Marc Ayrault aux côtés de Martine Aubry.

D’où le vote personnel pour Audrey Linkenheld que je ferai dimanche prochain pour contribuer :

  • à leur assurer une majorité cohérente nécessaire (sinon suffisante) pour affronter la crise,

  • à « rénover la politique » en donnant davantage leur juste place aux femmes en politique,

  • à défendre ma ville en lien avec Lille Métropole, le Département, les communes voisines et leurs élu(e)s.

Tel sera mon vote personnel ; j’ai bien dit un vote personnel et pas un appel…. car si les villeneuvois m’ont régulièrement donné mandat pour conduire les affaires de notre ville, ils ne m’ont donné ni mandat, ni même compétence, pour leur dire ce qu’ils doivent faire dans l’isoloir à l’occasion des autres élections….

Cela aussi fait partie de mon éthique républicaine.

On m’autorisera à en rester là aujourd’hui au terme d’un 196ème carnet un peu plus court que d’habitude avec une citation de Jean Mermoz en forme de conseil et de réconfort à l’intention de celles et ceux qui vont connaître la défaite les 10 et 17 juin prochains :

« Ce sont les échecs bien supportés qui donnent le droit de réussir »

(c’est ce que j’ai démontré après mon échec de 2002)

et en bonus, comme on le dit parfois, un conseil que j’ose encore me donner à ce stade de ma vie :

« Il faudrait essayer d’être heureux ne serait-ce que pour donner l’exemple »

(Jacques Prevert)


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