Carnet n° 192 du 7 mai 2012

Et maintenant… place au courage !

« la première des qualités humaines » pour Aristote

On ne s’étonnera pas de lire dès sa première ligne que mon 192ème carnet, daté du 7 mai 2012, sera entièrement consacré à la belle victoire de François Hollande qui devient ainsi le 2ème président de la République Française de gauche et socialiste, 31 ans moins 4 jours après la première élection de François Mitterrand le 10 mai 1981.

Je l’ai dit hier soir à 20h15, depuis l’hôtel de ville de Villeneuve d’Ascq, avant d’aller rejoindre les citoyens en fête sur la grand place à Lille,

« je ne boude pas mon bonheur et je l’affiche haut et fort » !

Si j’ajoute à cela le fait que, malgré une intense et démocratique mobilisation de l’UMP dans ses « bureaux-bastions » Villeneuvois (exemple : bureau 110, 89,83% de participation et 78,46% pour N. Sarkozy)

à Villeneuve d’Ascq, le candidat du camp du Progrès, François Hollande, réalise un score qui dépasse de plus de 8% son score national.

On comprendra encore mieux ma satisfaction affichée hier soir devant plusieurs centaines de citoyens à l’étage officiel de notre « maison commune »…

Au demeurant, et chacun le sait bien, dans le contexte actuel de crise, avec devant nous « le mur de l’argent, de la finance, des marchés et des agences de notation », la tâche du nouveau Président, de celles et ceux qui l’entourent et de toutes celles et ceux qui le soutiennent ne s’annonce pas facile.

Qui pouvait en douter ?

Sûrement pas moi.

Je ne l’ai jamais caché et je n’ai rien dit d’autre quand j’ai annoncé mon soutien à François Hollande, un soutien, bien sûr, sans réserve mais un soutien exigeant pour que, une fois l’élection proclamée, la mise en œuvre du changement et d’une autre politique soit effectivement et très vite engagée.

Hier après midi, en préparant mon intervention du soir, je relisais les paroles de John Fitzgerald Kennedy tirées de son discours d’installation du 20 janvier 1961, à un moment où, pourtant, notre monde vivait dans l’euphorie de la croissance économique, ce qui n’est plus le cas 51 ans après,

« Nous ne pourrons pas tout faire dans les cent premiers jours, ni dans les mille premier jours, ni même pendant la durée de notre mandat,…

Mais commençons ! »

Ces mots bien connus ont du aussi vibrer aux oreilles de François Hollande à l’instant d’échanger depuis Tulle ses habits de candidat contre ceux de Président de la République et j’imagine son émotion, son bonheur mais aussi ses angoisses face à l’ampleur de la tâche qui l’attend.

Cela dit, je l’en sens capable, capable de rassembler largement, capable de privilégier l’humain sur les appareils, capable d’imposer la volonté humaine, l’énergie citoyenne, l’imagination au pouvoir, l’écoute axe d’une nouvelle gouvernance et le bon sens dans l’action.

Il a, en ce 7 mai, toutes les cartes en main… à lui de bien les utiliser.

Ces cartes ne seront pas rebattues et « le temps des états de grâce » n’est plus de mise ni d’actualité :

• Première étape : la mise en place de ses équipes dans un esprit de rassemblement.

• Deuxième étape: les échéances européennes pour commencer à « changer la donne ».

• Troisième étape : prendre les premières mesures qui montreront aux citoyens et à la France que les choses ont effectivement commencées à changer.

C’est en prenant en compte tous ces éléments et convaincu que je suis que nous n’avons pas le droit d’échouer, qu’hier soir aussi, dans mon intervention à l’hôtel de ville, j’ai confirmé que dès septembre 2012 j’allais commencer à préparer les élections municipales de 2014 sous le sigle de « Ensemble Pour Villeneuve d’Ascq 2014 » dans l’esprit de 2008, tout en élargissant davantage encore le rassemblement de 2008 avec la conviction et le sentiment profond qui est le mien « qu’il n’est pas nécessaire d’être d’accord sur tout pour bien travailler ensemble au service de TOUS » (sous réserve, bien sûr, de la nécessité d’un accord sur des valeurs communes et sur des méthodes de gouvernance qui privilégient la réflexion et l’action collective sur « toutes autres tentations »).

Dans le même esprit et pour les mêmes raisons, j’ai annoncé aussi que je ne serai pas candidat aux élections législatives de juin, certain que rien ne serait pire que d’ajouter ce qui serait vécu comme une division à une échéance et à des enjeux qui, pour le moins, ne seront pas, elles et ils non plus, particulièrement aisées… compte tenu des résultats de dimanche et surtout du contexte et de l’état d’esprit des Françaises et des Français.

C’est Aristote qui le disait déjà il y a près de 2400 ans :

« Le courage est la première des qualités humaines car elle garantit toutes les autres ».

François Hollande nous a montré tout au long de sa campagne qu’il n’en manquait pas.

A celles et ceuxqui l’ont entouré et qui, de plus loin, l’ont soutenu de montrer maintenant que cette « qualité » qui « garantit toutes les autres » est bien leur première qualité.