Carnet n°885 du 22 septembre 2025

LE TEMOIN ET L’HISTORIEN

Aujourd’hui lundi 22 septembre , 1er jour de l’automne 2025 , arrivant à mon 885ème carnet, après donc  plus de 5 000 pages d’écriture fine à l’encre bleue 

885 carnets qui tiendraient dans 15 livres de 250 pages et qui comptabilisent sur mon blog et sur le site « Rassemblement Citoyen » plus de 10 millions de connexions depuis août 2009, 

j’avoue que je m’interroge , une fois encore, sur l’utilité de continuer à commenter chaque semaine une actualité qui ne va qu’en se détériorant .

C’est pourquoi , aujourd’hui , je vais davantage « m’essayer » sur un mode  « témoignage », 

fort de ma longue expérience , pour essayer d’aider peut-être  de plus jeunes à comprendre  , pour agir , le présent d’événements  avant d’en connaître les suites et toutes leurs conséquences…

C’est sans doute d’ailleurs ce que je ferai systématiquement quand, dans quelques mois sûrement,  je me serai éloigné de la vie publique active…

Aurai-je encore alors des lecteurs ?… peut m’importe… j’écris d’abord pour mon plaisir …

Aujourd’hui donc , c’est la différence qui existe, par rapport aux événements historiques  ou personnels, entre « le témoin » et « l’historien » (même si leurs démarches sont complémentaires), qui constituera le coeur de mon carnet , une différence que j’ai déjà parfois évoqué en filigrane dans d’autres carnets et que je vais essayer d’illustrer à partir d’événements présents en référence à d’autres événements passés 

et ce, après avoir d’abord rappelé que si « l’historien » écrit l’histoire quand elle est terminée, sans souvent d’ailleurs l’avoir vécu et en en connaissant son début , ses causes, son déroulé et sa fin avec surtout le nom du (ou des) gagnant(s (en particulier des vainqueurs en cas de guerre), en n’oubliant jamais , non plus, que l’Histoire est le plus souvent « écrit par les vainqueurs »…, 

le témoin , lui , vit l’événement sans en connaître les suites et les résultats,

ce que chacun peut constater pour lui-même ou à travers les témoignages de proches qui en ont vécus d’autres avant lui…

Je vais pour cela, avant de commencer aujourd’hui avec des exemples que j’ai vécu ou que m’ont transmis mes parents, raconter ce que m’avait raconté ma grand-mère, à propos de la guerre de Crimée (1853 à 1866) que son grand-père avait fait, et qui parlait de Napoléon III en ces termes :

« Napoléon 3  était inhumain vis-à-vis de ses soldats en les obligeant à se désaltérer dans les flaques d’eau créées par les pas des chevaux » (cela ne s’invente pas)…, et rien d’autre sur le reste de cette guerre …

ma grand-mère qui , avec mon grand-père , vivait à Lesquielles St Germain près de Guise et qui m’avait appris très jeune que tous les Français rapidement occupés en 1914 « par les Prussiens » étaient traités comme des prisonniers de guerre  civils au service des Allemands…ce qu’on ignore trop souvent encore..

Revenons maintenant à quelques exemples d’événements plus récents dont je fus, ou je suis, témoin ou dont ont été témoins mes parents…

C’est peu de dire qu’ils sont nombreux et que j’en ai des dizaines dans la tête sinon davantage et qu’il me faudra donc plusieurs carnets pour les évoquer.

Le premier exemple que je veux citer m’est personnel et concerne la guerre d’Algérie que beaucoup de mes amis et cousins , un peu plus âgés que moi, ont du faire. 

(J’y ai échappé avec les accords d’Évian du 22 mars 1962 suivi de l’indépendance le 5 juillet, car je n’avais alors que 17 ans… un an de plus et j’aurais du « faire mes 30 mois de guerre » ).

Cet exemple concerne le 1er novembre 1954 quand j’avais alors 9 ans et que nous avons appris qu’un couple de coopérants français de 24 ans en visite dans les Aurès où ils venaient enseigner avaient été attaqués « par des terroristes » qui avaient assassiné l’homme, Monsieur Monnerot, blessé sa femme et abattu le caïd HADJ SADOK, ancien lieutenant de l’armée française.

Qui aurait cru et dit à l’époque que c’était une guerre d’indépendance qui commençait ?

Dans le même esprit, qui aurait pu imaginer le 7 octobre 2023 quand, en Israël, une attaque des terroristes du Hamas faisait 1609 tués et 291 otages civils… 

que 3 ans plus tard le Président de la République Française gratifierait pour cela le Hamas en reconnaissant à l’ONU, en ce 22 septembre 2025, « un État Palestinien » qui n’existe pas et que le Hamas lui-même refuse en n’ayant comme objectif que la destruction d’Israël et le massacre de tous les juifs ?

Après avoir conditionné il y a 4 mois cette reconnaissance par la libération des 47 derniers otages (dont 25 morts)… ,

M. Macron, fait maintenant de cette libération des otages une simple condition d’installation d’une ambassade à Gaza. 

J’hallucine…. !.

Un troisième exemple avec une question que beaucoup aujourd’hui se posent à travers tout ce dont nous sommes les témoins en Ukraine ( et « à la marge » en Pologne, en Roumanie, en Estonie).

Sommes-nous déjà entrés dans la 3ème guerre mondiale même si elle n’est pas encore aujourd’hui sur notre sol ?

Le « témoin indirect » que je suis par mes parents qui ont vécu 1938 et 1939 avant l’invasion de la France le 10 mai 1940, craint malheureusement que OUI… 

quand je constate les ressemblances entre le début de l’invasion de l’Ukraine par Poutine le 24 février 2022 et l’invasion par Hitler de la Bohème et de la Moldavie le 15 mars 1939 suivie de la Pologne le 1er septembre 1939…, des invasions qui avaient suivi les accords de Munich du 30 septembre 1938 (qui scellèrent le sort de la Tchécoslovaquie) et le pacte germano-soviétique du 23 août 1939 qui fit de l’URSS l’allié d’Hitler jusqu’au 28 juin 1941 quand les nazis le rompirent en envahissant l’URSS…

J’aurai l’occasion de revenir bientôt sur les « collabos » qui suivirent  entre 1940 et 1944 parmi lesquels d’anciens socialistes comme Marcel DÉAT et Pierre LAVAL… 

« pour comparaison » et en écho de certains « Islamo Poutisnistes » aujourd’hui dont les noms sont d’en toutes les têtes… 

sans oublier ceux qui, aujourd’hui, accusent Israël de Génocide alors que l’attaque de Gaza, certes terrible pour les civils gazaouis qui ne soutiennent pas le Hamas, 

en oubliant que pour libérer la France et l’Europe des nazis, 600 000 civils allemands périrent dans les bombardements de leurs villes.

En clair, si les alliés avaient été repoussés et battus , les nazis les auraient sans doute accusé de « Génocide » ….malgré la Shoa et les 6 millions de juifs martyrisés…

J’espère qu’à travers ces premiers exemples, on comprendra mieux pourquoi je distingue clairement le témoin (direct ou indirect) ….de l’historien.

Je pense que cela peut servir quand aujourd’hui on vit de graves événements dont on ignore la suite et les conséquences.

Je pense en effet au début du COVID en Chine le 16 novembre 2019… et les ricanements de certains alors…

Je pense à l’attitude de beaucoup de politiciens aujourd’hui , les yeux rivés sur « leurs » prochaines élections , qui  ignorent tout ce qui peut nous arriver d’ici là… 

  à cause d’eux d’ailleurs… souvent.

Je pense aux politiciens très connus d’avant 1939 , de gauche comme de droite , qui ne furent pas ensuite très nombreux dans la résistance (à part bien sûr Léon Blum et quelques autres )… 

alors que beaucoup plus nombreux furent ceux alors qui rejoindront Pétain.

Je pense d’ailleurs déjà pouvoir deviner dans le monde politique d’aujourd’hui des noms de ceux qui formeraient un gouvernement de collaboration avec les ennemis vainqueurs Poutinistes ou Islamistes…

J’arrête là pour aujourd’hui … avec quand même localement le rappel du « témoin » que je fus en 1975 de la crise municipale qui s’ouvrit dans le Conseil Municipal du Maire d’alors Jean Desmarets, 

une crise qui déboucha sur l’élection d’une liste de gauche… que j’avais mené victorieusement faute d’autre candidat à gauche pour cela… 

alors que, un tel parcours politique et de vie n’avait jamais été dans mes intentions.

Avis « aux manœuvriers  » en action pour les prochaines municipales !

Somme toute, à l’intention de tous mes lecteurs en cette fin de carnet 885 qui ouvre la porte à d’autres exemples… 

je citerai la fin d’une chanson de Jean Gabin « Je sais ».

« Il y a 60 coups (80 pour ce qui me concerne) qui ont sonné à l’horloge.

J’suis encore à ma fenêtre, je regarde et je  m’interroge.

Maintenant, JE SAIS, JE SAIS QU’ON NE SAIT JAMAIS ! ».

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