Discours du 1er Mai 2024 aux récipiendaires d’une médaille du travail et leurs accompagnants

Mesdames, Messieurs, mes cher(e)s concitoyen(ne)s

Bien entendu, on comprendra qu’en ce jour du 1er mai 2024, je m’adresse d’abord avec émotion à celles et à ceux qui sont mis ce matin à l’honneur par l’attribution d’une Médaille du Travail, et donc aux 83 récipiendaires échelon argent, 32 récipiendaires échelon vermeil, 23 récipiendaires échelon or et 30 récipiendaires échelon grand or.

Ce sont ainsi un total 168 récipiendaires qui , cette année, auront été invités et que je salue , accompagné pour cela par des collègues de notre conseil municipal que je veux citer:

Oui , Mesdames, Messieurs les Médaillés du Travail,

 c’est au nom du Gouvernement Français qu’avec le diplôme qui vous sera remis, vous êtes aujourd’hui mis à l’honneur pour une période de travail qui va de 20 ans à plus de 40 ans.

Pour certain(e)s, d’entre vous, cette décoration coïncide plus ou moins avec le terme d’une vie professionnelle.

Pour d’autres, la vie de travail continuera après cette distinction.

Aux premiers, je souhaite chaleureusement une retraite heureuse et surtout je souhaite que cette retraite constitue une nouvelle et belle étape dans vos vies de femmes et d’hommes malgré les temps troublés et incertains que nous vivons et les angoisses qu’ils génèrent pour nos enfants et petits-enfants.

Aux autres, je souhaite, tout aussi sincèrement, un environnement professionnel qui reconnaisse le travail accompli et qui vous donne la possibilité de vous réaliser dans ce cadre, et c’est peu dire en cette période de bouleversements économiques, sociaux et sociétaux consécutifs à des crises dont on ignore encore toutes les suites et toutes les conséquences.

A toutes et à tous enfin, je souhaite surtout que cette journée du 1er mai 2024 soit d’abord une occasion de vous réjouir et, si possible de le faire en famille.

Somme toute en effet , si cette médaille est aussi l’occasion pour quelques-uns(e)s de vos proches de vous manifester , par leurs présences , leur sympathie et leur amitié, elle sera sans aucun doute encore plus agréable à recevoir.

Au demeurant bien entendu , si vous fêtez et fêterez cette distinction de manière différente, c’est aussi parce que vous l’aurez reçue et considérée selon votre passé professionnel, selon votre propre conception de la vie au travail ou même selon votre propre conception de la vie.

C’est aussi cela la richesse humaine et votre richesse humaine, cette diversité qui vous et qui nous caractérise, une diversité qui forme notre société Française et donc la Nation Française dont je veux redire toute l’importance en cette période de doutes et de crises que nous vivons…,

Voilà, l’essentiel en cet instant pourrait avoir été dit mais on m’autorisera, comme chaque année, d’ajouter que le 1er mai est aussi la fête du travail et donc la fête des travailleurs…votre fête  .

En effet, dans la longue liste des fêtes et des manifestations qui jalonnent notre calendrier, celle du 1er mai est tout à fait particulière.

Depuis 1977, je répète chaque année une question qui mérite toujours d’être posée : faut-il, doit-on, ou peut-on fêter le travail ?

Il n’est en effet pas nécessaire de remonter très loin dans le passé ni de regarder très loin de nous aujourd’hui pour constater que pour beaucoup de salariés le travail est aussi une source de difficultés, voire de souffrances physiques ou morales.

Et « en même temps », (comme aime à le dire le Président Macron), nous savons tous , ou presque si j’en juge par certains discours ,que pour beaucoup de nos concitoyens, la première source de difficultés et la première souffrance, c’est bien soit l’absence de travail, soit la peur de le perdre.

C’est dire s’il nous faut en 2024 toujours y penser, reconnaître la valeur du travail et nous battre encore contre le chômage et la précarisation du travail en utilisant toutes les techniques, toutes les actions et en mobilisant toutes les énergies humaines pour cela.

C’est, bien sûr, l’affaire du monde politique, l’affaire du monde économique, l’affaire des associations qui agissent dans le domaine de la formation et dans celui de l’insertion. C’est l’affaire des administrations, de Pôle Emploi, de l’association ADéLIE, mais c’est surtout l’affaire des travailleurs eux-mêmes, de leurs organisations syndicales et donc l’affaire de tous les citoyens.

Mesdames, Messieurs, Mes chers concitoyens,

Je sais , bien sûr , que rien n’est ni simple, ni facile… pour personne et ce, quels que soient les discours…

 Je le dis et je l’ai redit tout au long de mes 48 mandats d’élu de Villeneuve d’Ascq dont 40 en tant que Maire . Je le vis douloureusement aujourd’hui quand il me faut gérer les conséquences liées aux crises que nous traversons… et les incompréhensions qu’elles génèrent trop souvent.

Mesdames, Messieurs, Mes chers concitoyen(ne)s,

    Ne l’oublions jamais, au-delà de ces crises,

le 1er mai, c’est enfin, l’occasion de repenser durant quelques instants à cette longue marche des travailleurs pour conquérir leurs et vos droits et , de plus en  plus , …pour les conserver.

Il nous appartient de mesurer combien d’obstacles il a fallu surmonter, combien de luttes il a fallu mener pour faire sortir le monde ouvrier d’un « non droit », pour lui faire acquérir et conserver la dignité de ses droits 

et combien de luttes il faudra, après les crises actuelles, pour éviter que ce soient les salariés qui continuent à être les premières victimes de leurs conséquences économiques , financières  et … autres…

Au moment où nous sommes réunis ici à l’Espace Concorde, pour fêter celles et ceux qui se voient remettre une Médaille du Travail, nous devons avoir ce moment de réflexion pour mesurer l’ampleur de cette marche vers davantage de justice et aussi pour rappeler la fragilité de notre monde et de nos sociétés, une fragilité dont on vit aujourd’hui douloureusement les conséquences ainsi que les angoisses pour l’avenir. 

J’ose espérer qu’en ce 1ermai 2024 nous puiserons dans nos mémoires de la détermination pour poursuivre, chacun à notre place, selon nos propres conceptions philosophiques ou politiques, le seul combat qui vaille, le combat pour une société plus juste, plus fraternelle, plus humaine et que nous saurons tirer toutes les conséquences de ce que nous vivons pour bâtir cette société différemment… somme toute, si je peux encore me permettre cette expression ,… pour « changer la vie ».

    Mesdames, Messieurs les récipiendaires, citoyennes et citoyens,

Ensemble en cette année 2024, redisons-le, malgré tout, envers tout et contre tout, avec lucidité, avec espoir , avec détermination et très simplement en 5 mots :   

QUE VIVE LE PREMIER MAI !

Gérard Caudron

Maire de Villeneuve d’Ascq

Le 1er mai 2024

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