Discours de Gérard Caudron pour la Commémoration de la Journée Nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation du Dimanche 28 avril 2024

Journée nationale du souvenir des victimes

de la Déportation

28 avril 2024

Mesdames et Messieurs les représentants des associations d’Anciens Combattants,

Messieurs les porte-drapeaux, toujours fidèles,

Mesdames et Messieurs les Responsables et militants d’associations villeneuvoises,

Mesdames et Messieurs les membres des Conseils de quartiers, du Conseil des Jeunes et du Conseil des Aînés,

Mesdames et Messieurs les représentants des Corps Constitués de l’État et des collectivités territoriales, 

Monsieur le représentant de l’Ordre de la Légion d’Honneur et Madame la représentante de l’Ordre National du Mérite,

Mesdames et Messieurs les membres de toutes nos forces de sécurité intérieures et extérieures dont on mesure quotidiennement en France et en Europe l’impérieuse nécessité qu’il y a de les renforcer,

Mesdames et Messieurs les élus municipaux de Villeneuve d’Ascq, conseillers de la MEL, du Conseil Départemental et du Conseil Régional,

Mesdames, Messieurs, mes chers concitoyens, 

C’est le 14 avril 1954, il y a donc 70 ans, que par une loi votée à l’unanimité, était décidé de faire du dernier dimanche d’avril la Journée d’Hommage aux Déportés.

Je veux, en ce matin du 28 avril 2024, près de 80 ans après l’ouverture du premier camp de concentration celui de MAJDANEK le 24 juillet 1944 avant celui d’AUSCHWITZ le 24 janvier 1945 et DACHAU, le 29 avril 1945, le répéter une nouvelle fois : 

la Journée Nationale du Souvenir des victimes de la déportation n’est pas et ne sera jamais une célébration comme les autres.

Et ce n’est pas, on le sait, par hasard que depuis de très nombreuses années nous avons choisi de nous réunir ici, Place Jean Moulin, pour cette cérémonie.

Devant l’Histoire, Jean Moulin personnifie en effet et incarne la Résistance aux côtés, bien sûr, de bien d’autres résistants connus ou anonymes.

Et c’est pourquoi, ici, sur la place qui porte son nom, nous rappelons, une fois encore, que les femmes, les hommes et les enfants à qui nous rendons hommage par notre rassemblement et qui n’ont pas, pour beaucoup, leurs noms gravés dans la pierre d’un monument, ont toutes et tous leurs noms gravés dans notre Histoire, dans notre Mémoire et surtout dans nos cœurs.

Qu’ils aient été déportés parce que résistants combattants, déportés pour le fait d’être nés juifs

agents d’un réseau, militants d’une cause ou d’un parti politique, porteurs de messages, ou même déclarés coupables parce que désignés par des pouvoirs abjects comme « différents » et donc pas dignes de vivre. 

ils sont tous les victimes du nazisme, des fascismes, de tous leurs complices et de ceux, plus nombreux qu’on ne le dit, qui les ont laissé faire.

C’est pourquoi, nous réunir Place Jean Moulin, c’est donc bien rendre un hommage vibrant à ces femmes et à ces hommes qui ont donné la seule définition qui vaille à une Nation : 

un ensemble d’êtres humains qui veulent vivre ensemble selon des règles Humaines, Laïques et Républicaines.

C’est pourquoi aussi, nous réunir ici nous donne le devoir de parler de la Déportation, au risque peut être de se répéter… mais il est, dans ces domaines, toujours nécessaire de se répéter quand trop d’européens ont fait preuve de « mémoire courte » … avant qu’en 2022 un dictateur russe, en envahissant l’Ukraine, ne nous le rappelle.

Oui, Mesdames, Messieurs, il faut répéter que les camps de concentration et leurs millions de morts ne sont ni de simples dérapages, ni des « détails de l’Histoire », ni même de simples faits de guerre… mais qu’ils sont la conséquence mécanique et criminelle d’idées de haine, du discours nazi et des discours fascistes… qui surgissent aujourd’hui encore au fil d’un grand nombre de discours dans des dictatures.

En ce 28 avril 2024, je le redis une fois encore, comme Jean Ferrat, avec son talent, dans une de ses chansons, 

s’il y avait aujourd’hui encore une seule chance qu’un jeune ou qu’un moins jeune de plus, entende ce message, il faudrait, il me faudrait, 

il nous faudrait le lancer et le relancer par tous les moyens… c’est une question de survie dans le monde de ce début du 21ème siècle.

Et il faut donc, sans relâche, répéter que cette célébration n’est pas uniquement tournée vers l’Histoire mais bien vers notre présent, vers notre avenir, et surtout vers celui de nos enfants, que la dénonciation du fascisme et du nazisme, de leurs acteurs et de leurs complices masqués ou non, n’a de sens que si elle s’accompagne d’un combat acharné de chaque instant contre les formes actuelles de résurgence de ces idéologies.

Il faut en effet redire que la première fidélité à la mémoire de ceux à qui nous rendons hommage consiste à continuer leur combat.

Il faut le faire avec vigilance, force, détermination, pour qu’il ne soit pas à nouveau, un jour… trop tard… 

en espérant, en ce 28 avril 2024, qu’il n’est pas déjà trop tard,… ce que je n’ose ni ne veux penser…

Certains s’en souviennent peut-être encore malgré le temps qui passe: il était des démocrates avant 1940 qui considéraient qu’il ne fallait pas, à propos du fascisme, « crier au loup »… tandis que d’autres n’hésitaient pas à considérer que monsieur Hitler était tout à fait fréquentable… comme d’autres l’ont considéré pour Staline et, il y a à peine plus de 2 ans, …pour Vladimir Poutine.

La catastrophe qui suivit leur a, hélas très vite, donné tort… ne l’oublions jamais, comme ce fut le cas après et aujourd’hui… pour les 2 autres que j’ai cité.

À l’heure où une guerre a repris en Europe avec l’invasion de l’Ukraine par Poutine et ses troupes, qui voit à nouveau s’y multiplier des crimes de guerre…, ne tombons donc pas aujourd’hui en Europe dans le même piège et disons-le à nouveau à ceux qui ne s’en rendent pas compte… ou pire… qui l’acceptent…

Mesdames, Messieurs, je ne cesse de le répéter : Lucie Aubrac a eu un jour une expression que je n’oublierai jamais et qui est, en 2024 en Ukraine, en Europe, au Moyen Orient et ailleurs dans le monde, de plus en plus d’actualité, en affirmant que 

« Le verbe Résister doit toujours se conjuguer au présent ».

C’est pourquoi Mesdames, Messieurs, mes chers concitoyens, 

je vous remercie d’avoir par votre présence, permis une nouvelle fois ici, place Jean Moulin, en ce 28 avril 2024, 80 ans après l’ouverture du premier camp de la mort nazi  de rappeler à tous un moment odieux de notre histoire qui ne doit pas s’effacermalgré le temps qui passe et donc malgré des témoins directs de moins en moins nombreux.

En 2024, encore, toujours … et plus que jamais,

Nous le devons aux millions de déportés, femmes, enfants et hommes, 

nous le devons à l’Histoire,

nous le devons au Présent,

et nous le devons  à l’Avenir, le nôtre et surtout celui de nos enfants !

Alors ensemble, redisons-le : 

Vive la Paix, une Paix dans la justice, la liberté, la fraternité, la laïcité et donc dans le respect de nos règles Républicaines,

Vive la République et Vive la France!

                                                                                   Gérard CAUDRON                                                                             Maire

Le 28 avril 2024

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