Discours de Gérard Caudron prononcé lors de la cérémonie du 11 novembre 2023 au pied du Monument aux Morts d’Ascq

Mesdames et Messieurs les anciens combattants que je veux saluer en premier, vous qui êtes toujours présents à nos commémorations patriotiques,

Messieurs les porte-drapeaux, toujours fidèles autour de nos 4 Monuments aux Morts Villeneuvois et, en cet instant, devant celui d’Ascq, 

Mesdames et Messieurs les acteurs de la vie Villeneuvoise, associative, sportive, culturelle, sociale et citoyenne,

Mesdames et Messieurs les musiciens dont la présence est particulièrement appréciée en ce qu’elle apporte de solennité et d’humanité à nos commémorations,

Mesdames et Messieurs les représentants des Corps Constitués, nationaux, régionaux, départementaux, métropolitains et villeneuvois, de la Gendarmerie, des Médaillés Militaires, de la Légion d’Honneur, de l’Ordre National du Mérite, de la Police Nationale, de la Police Municipale, des Sapeurs- Pompiers et des secouristes,

Mesdames et Messieurs les élus municipaux de Villeneuve d’Ascq, élus de la Métropole Européenne de Lille, élus départementaux et élus régionaux,

Mesdames et Messieurs les Conseillers de quartiers, membres du Conseil des jeunes et du Conseil des Aînés Villeneuvois

Mesdames et Messieurs, mes chers concitoyens,

Mesdames, Messieurs,

Célébrer le 11 Novembre, fêter l’Armistice de 1918, chaque année et en cette année 2023 plus que jamais, c’est d’abord commémorer la fin d’un conflit qui fût, on ne le répètera jamais assez, au début du 20ème siècle, le plus meurtrier de l’Histoire du Monde avec plus de 40 millions de victimes civiles et militaires dont plus de 19 millions de morts et de 21 millions de blessés, parmi lesquels 1 697 800 français tués et 4 266 000 blessés recensés.

Célébrer le 11 Novembre, c’est, en effet, fêter chaque année le jour où cette tuerie s’était arrêtée, le jour où on pouvait être tout à la joie de la fin de cette « Grande Guerre Européenne », le jour où on ne savait pas encore qu’elle ne faisait malheureusement que s’interrompre et que l’horreur recommencerait deux décennies à peine plus tard.

Oui, le 11 Novembre 1918, il y a 105 ans, fut un jour de joie pour les Français(es) , pour les citoyens des pays alliés mais aussi, je le répète tous les ans, une joie altérée, sinon brisée par les millions de victimes, décédées, blessées ou infirmes.

J’ajoute que cette guerre, ne l’oublions jamais non plus, fut un premier coup terrible porté à l’Europe, prélude d’un second qui, 20 ans plus tard, devait sonner le début de la fin de ce qui restait alors de la primauté de l’Europe dans le Monde.

Aujourd’hui, « la Grande Guerre de 1914 », comme on l’a longtemps dénommée, est entrée dans l’Histoire depuis que le dernier de ses combattants a pris « le même chemin » que ses camarades d’alors.

Depuis, la loi inexorable du temps a fait que cela a donné aux générations qui ont suivi, toujours plus de responsabilités.

Il nous appartient, et je ne cesse de le répéter, d’entretenir le souvenir de toutes ces victimes et de leurs familles dont les vies se sont brisées sur tous les champs de batailles et dans de multiples circonstances, des circonstances pas toujours encore aujourd’hui reconnues dans toutes leurs cruautés des circonstances que d’autres vivent en Ukraine et au Moyen – Orient.

Et nous savons bien que ne suffisent pas pour cela les très longues listes de noms gravés dans la pierre de nos Monuments aux Morts de nos villages et de nos villes, même si leur lecture est riche d’enseignements sur ce qu’était la France et l’Europe il y a un peu plus d’un siècle.

Il nous appartient donc toujours d’aller plus loin, d’associer le souvenir des victimes et la connaissance des causes, des circonstances et des conséquences de cette guerre.

C’est un devoir pour notre mémoire collective et donc pour l’avenir de nos enfants.

Il est, en effet, toujours nécessaire en ces temps de guerre à l’Est de l’Europe et au moyen Orient, plus que jamais, d’expliciter en quoi la connaissance du mécanisme diabolique qui a mené de conflits nationalistes locaux à un conflit mondial est vitale pour comprendre notre temps présent, ses incertitudes et ses risques pour l’avenir…sans oublier un antisémitisme jamais éteint.

Il est nécessaire d’expliquer en quoi la compréhension des dérives qui menèrent d’un légitime patriotisme à sa caricature nationaliste peut nous aider aujourd’hui et dans l’avenir à gérer les risques de nouveaux et terribles drames comme celui commencé le 24 février 2022 en Ukraine. 

Il est plus que jamais nécessaire de rappeler les horreurs générées, ceux qui s’en sont rendus coupables, ceux qui en ont été les complices et ceux qui, aujourd’hui, s’en rendent coupables ou s’en font les complices que ce soit en Ukraine ou au Moyen Orient. 

Comme beaucoup d’entre nous aujourd’hui, je fais partie de ces générations qui avait eu l’ineffable chance d’arriver à mon âge sans connaître personnellement une telle guerre avant que les armées de Vladimir Poutine n’envahissent l’Ukraine et qu’aujourd’hui les terroristes sanguinaires du Hamas n’embrasent le Moyen Orient.

Cela nous donne et cela me donne des responsabilités particulières à l’égard des générations qui, les unes après les autres, ont vu leurs rangs décimés par les guerres du 20ème siècle et aujourd’hui avec de nouvelles qui risquent maintenant de connaître la même chose au 21èmesiècle.

Cela me donne et cela nous donne aussi collectivement des responsabilités particulières à l’égard de celles et ceux de nos concitoyen(ne)s qui, chaque jour encore, risquent leur vie et qui, pour certain(e)s, la perdent en France et hors de France pour notre sécurité, pour nos valeurs Républicaines et pour la Paix.

Combattant(e)s de la Paix, combattant(e)s de notre sécurité, ils et elles souffrent et pour certain(e)s meurent au nom de la France et des Français prenant ainsi place dans cette douloureuse continuité des victimes que nous célébrons une fois encore aujourd’hui. 

Car c’est aujourd’hui en nous battant pour une Paix juste et contre des terroristes que nous sommes fidèles à la mémoire de ceux dont les noms sont gravés dans notre souvenir,

Car c’est aujourd’hui, plus que jamais, en nous battant pour la sécurité quotidienne de nos concitoyens contre les extrémismes sanguinaires et les populismes dangereux que nous défendons à notre tour, en nous en donnant tous les moyens, ce pour quoi nos aînés ont donné leur vie.

Mesdames et Messieurs, nous sommes aujourd’hui ce matin nombreux au pied du Monument aux Morts d’Ascq pour le 105ème anniversaire de l’Armistice de 1918.

Alors, comme chaque année, en ce 11 novembre 2023 disons-le, proclamons-le et crions-le…  Car c’est plus que jamais nécessaire …sinon de plus en plus jour après jour…

Vive la France, notre Patrie, une patrie qu’on aime, une patrie où, quand on y vit , on n’a pas le droit de la haïr ! .

Vive notre République et ses valeurs démocratiques de Liberté, d’Egalité, de Fraternité et de Laïcité !

Et qu’enfin revive la Paix ! 

Tel doit être plus que jamais notre serment et tel est mon serment en ce jour de 11 novembre 2023, comme chaque année depuis que j’ai l’honneur d’être Maire, et surtout depuis 2022 quand une guerre a repris en Europe avant de s’élargir sous différentes formes sur d’autres continents.

Oui, donc Mesdames, Messieurs, mes chers concitoyens,

Vive la République et vive la France!

Gérard Caudron

Maire 11 novembre 2023

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