« Le coup passa si près… »
Quand j’ai écrit, hier lundi 20 mars au matin, mon 755ème carnet, nous étions à quelques heures d’un débat à l’Assemblée Nationale suivi de 2 votes sur 2 motions de censure, l’une déposée par le RN, l’autre par un petit groupe, le groupe LIOT, « Libertés, Indépendants, Outre-Mer et Territoires », un beau nom pour un groupe de 20 députés dont le représentant, Charles de Courson, marquera de son bon sens et de son talent un débat plutôt de meilleur niveau que ce que l’on pouvait craindre.
Même si on pouvait s’attendre à ce que la motion du RN recueille les 88 voix de son groupe et celle du groupe LIOT un nombre insuffisant pour atteindre les 287 voix requises pour renverser le gouvernement et donc rejeter son projet de report de l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans (et pas que…), la surprise vint du nombre de voix obtenues par les oppositions : 94 voix pour le RN, soit 6 de plus que le nombre de députés RN… et surtout les 278 voix pour la motion LIOT, à 9 voix donc du seuil fatidique des 287 grâce, entre autres, aux 19 voix LR (sur un groupe de 61) ce qui montre une nouvelle fois l’état de division de la droite LR écartelée entre ceux qui ont soutenu M. Macron et ceux ont voté une des 2 motions, voire les deux…
Le projet de M. Macron et de Mme Borne n’est donc pas aujourd’hui « juridiquement rejeté « , dans l’attente de l’avis du Conseil Constitutionnel , mais il est politiquement déjà « bien mal en point » !
Comme l’a écrit Victor Hugo dans son poème « La bataille », un poème bien connu dont certains vers ont déjà servi dès hier soir à des commentateurs du résultat des votes, … chacun ayant en tête
les tout premiers , » mon père, ce héros au regard si doux… »
les derniers (que j’ai repris pour titrer mon carnet d’aujourd’hui), » le coup passa si près que le chapeau tomba… » ,
une chose est sûre : quoiqu’il arrivera dans les prochains jours avec le Conseil Constitutionnel et surtout avec les mobilisations et les manifestions qui ont déjà commencé hier soir ( dont je souhaite qu’elles ne débouchent pas sur de la violence) et ce, avant la grande mobilisation prévue après-demain jeudi dans toute la France et toutes nos villes,
les jours de l’Assemblée Nationale élue il y a à peine 9 mois sont d’ores et déjà comptés (et je ne parle même pas « des jours qui restent » au gouvernement de Madame Borne…)
On saura demain mercredi à 13 heures, nous dit on, si le Président Macron saura faire preuve de bon sens dans l’analyse qu’il fera de la situation et dans les décisions qu’il annoncera… « peut-être »…, somme toute, qu’est-ce qui l’emportera chez lui entre « l’intérêt de la France » en ces temps particulièrement difficiles et son « obstination quelque peu infantile » …
J’ose encore espérer (sans trop y croire) qu’il saura éviter d’être responsable « d’une France à l’arrêt » en raison de la colère profonde d’une grande majorité de Françaises et de Français…
Je m’arrêterai là pour ce matin « en croisant les doigts » …
À suivre donc…
Tout au long de ma vie, j’ai aimé écrire et ce, depuis 1960.