Carnet n°753 du lundi 6 mars 2023

« C’est toujours par hasard qu’on construit son destin »

En ce 6 mars 2023, beaucoup s’étonneront sans doute du titre que j’ai choisi à la veille de la journée du 7 mars 2023 qui sera sans doute « un grand jour pas comme les autres… mais pas que…«   ,

et donc une « réalité à venir » qui aurait pu aussi constituer le titre de mon carnet d’aujourd’hui vues ses incertitudes et ses suites , craintes ou espérées.

La raison de mon choix , comme quasiment chaque semaine, tient aux réflexions qui se « forment dans ma tête » durant la nuit qui précède mes pages d’écriture, des réflexions dans lesquelles , la nuit dernière , se sont mélangés l’avenir immédiat avec la grande journée du 7 mars contre le projet de réforme des retraites de Mr Macron  et une réflexion de l’homme que je suis  qui avance en âge et donc sur qui et quoi , pour beaucoup, « les dés sont jetés dès la naissance » ce qu’on appelle le destin et ce qui nous arrive par hasard, un hasard face auquel on peut décider d’agir dans un sens ou dans un autre…

Si en effet « le destin » pour certaines et certains, semble être le « maître du jeu »  tout désigné dès le départ comme par exemple les destins politiques de François Mitterrand et Jacques Chirac dont les objectifs ont toujours été « l’Elysée », 

il est d’autres, comme Charles de Gaulle, où sans doute les « hasards » ont pesé davantage pour faire de lui un des grands Présidents Français du 20ème siècle après avoir été celui qui « inscrivit  » la France dans le camp des vainqueurs de la 2èmeGuerre Mondiale… et ce , malgré un  modeste mais brillant parcours militaire en tant que « Général de Brigade à titre temporaire » , ce qui ne fait qu’accroitre son mérite.

C’est finalement sur une citation de Guillaume Musso que je m’appuierai pour essayer d’expliquer cette contradiction : 

     « C’est le destin qui distribue les cartes mais c’est nous qui en jouons« .

Peut-être qu’à ce stade on me dira : et alors ?  quid de Nicolas Sarkozy, de François Hollande , voire aujourd’hui d’Emmanuel Macron ?

Pour les deux premiers, je dirai que c’est le hasard et non le destin qui les a amené à faire un mandat Présidentiel… 

Pour le Président actuel, Monsieur Macron, je dirai, à ce stade, qu’il a cru très vite en son destin et qu’il a contribué à « construire des hasards » qui l’ont fait ce qu’il est aujourd’hui… en adhérent au parti socialiste en 2006, en se rendant indispensable pour faire élire François Hollande en 2012 et ensuite en faisant « le nécessaire » pour l’amener à ne même pas pouvoir être candidat en 2017 pour défendre son bilan.

Avec beaucoup d’habilité  il a contribué ensuite à créer en 2017 et en 2022 des situations qui l’ont conduit à des victoires ainsi « facilitées » contre Madame Le Pen mais au prix aujourd’hui de faire du RN un victorieux possible en 2027… faute à leur tour d’adversaires crédibles

Somme toute, et j’en resterai là pour l’instant avec à nouveau Guillaume Musso et sa question :

   « Qui du hasard ou du destin est le Maître du Jeu ?« 

Une question qui me « taraude » à la veille d’un « jour qui peut conduire à tout » et que Monsieur Macron a voulu en essayant d’imposer une réforme des retraites inutile, dangereuse et rejetée par une large majorité de français(e)s et ce , dans un contexte économique particulièrement périlleux…je n’ose pas dire ici ma réponse…

J’ai connu deux grands jours de ce type : 

le 31 mai 1968 où une manifestation de près d’un million de gaullistes a « brisé le Mouvement de mai 68 », remis Charles de Gaulle « en scène » (sinon en selle), mais pour seulement un peu plus d’un an en raison de l’apparition durant  « les évènements  » d’une alternative « dénommée  Georges Pompidou « 

le 24 juin 1984 qui rassembla entre 850 000 manifestations (selon la police) et 2 millions (selon les organisateurs) contre la loi Savary sur l’enseignement privé qui conduisit François Mitterrand à la retirer (j’avais été de ceux qu’il avait « consulté » et qui lui avait »conseillé » cette décision ).

Dans un sens différent, j’évoquerai le 22 mars 1968 quand Daniel Cohn Bendit manifestait à la Sorbonne aux cotés de 200 manifestants (et moi , au même moment , à Clermont-Ferrand avec une petite centaine) et ce , moins de 2 mois avant le 13 mai 68 où ils furent 1 millions à Paris et nous 30 000 à Clermont-Ferrand…

Comme quoi… tout est possible… le pire comme le meilleur…, 

comme quoi , » tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse« …, et qu’ à prendre des vessies pour des lanterne… on se brûle« 

On en reparlera demain, après-demain et dans les jours et semaines qui suivront…

À ce stade de ce 753ème carnet, mes ami(e)s me pardonneront sans doute d’évoquer mon propre passé en terme de « dialogue entre destin et hasard », un passé sur lequel, en dehors de mes « carnets retrouvés » dont le nombre vient d’atteindre les 43, je reviendrai sûrement beaucoup plus longuement après mars 2026 quand je n’aurai plus que cela à faire…  » 

Très clairement pour moi si destin il y a… il n’est en rien « une prédestination  » mais seulement le fruit de la succession et de l’accumulation de hasards face auxquels on fait des choix… qui, mis bout à bout, à l’heure du « point final », constitueront ce que certains appelleront  « le destin »…

Si j’en reprend, le plus brièvement possible aujourd’hui, quelques exemples me concernant , 

on comprendra peut-être mieux mon raisonnement :

Quant à l’âge de 7 ans mes parents décident de quitter Royaucourt et Chailvet pour habiter Laon, cela m’évite sans doute d’aller dans ma petite école communale à classe unique jusqu’au « certificat d’études  » … mais en allant à Laon, d’entrer à 10 ans au lycée en 6ème où j’aurai mon Bac mathématiques- élémentaires à 17 ans.

Si j’avais pu faire ensuite des études supérieures en mathématiques, je ne serais pas entré travailler à la Trésorerie Générale de l’Aisne, y passer les concours de contrôleur et d’inspecteur du Trésor, être muté pour cela ensuite à Lille, y habiter avant d’aller à Clermont Ferrand y suivre Dinah Derycke qui devait y rejoindre l’École des Impôts, revenir en 1968 à Roubaix avant de passer un concours pour rejoindre l’Éducation Nationale ( un concours passé à Paris quand ,m’étant rendu compte que je m’était trompé de date  , j’aurais pu repartir plutôt que de  décider d’aller « plaider ma cause » auprès du jury qui accepta mes « excuses »), 

trouvé enfin en 1970 un logement à Villeneuve d’Ascq après d’ailleurs en avoir choisi un à Marcq-en-Barœul…,

Villeneuve d’Ascq où , en 1975 , une crise municipale dans le Conseil élu en 1971 provoquera une élection partielle où , faute de candidats PS pour mener une liste de 12 , « je lève le doigt » quand on sollicite les 20 militants présents. Je gagne le 24 février 1976 et je siège le 27 février  (le jour de mes 31 ans ) commençant ainsi, tout à fait par hasard, « une aventure d’élu villeneuvois«  qui comptera 50 ans d’âge en mars 2026…

J’arrête là ma litanie, me réservant pour d’autres exemples y compris avec leurs conséquences sur ma vie privée mais, en attendant, des exemples qui m’amènent toujours à donner ce conseil aux plus jeunes élus : « Ne sacrifiez jamais vos proches pour quelques carrières politiques que ce soient , les dégâts en sont trop considérables !« … car comme tout a une fin… un jour vous vous retrouverez seuls….

Au demeurant, si comme je le titre mon carnet « c’est toujours par hasard qu’on construit son destin« , c’est aussi sinon surtout par les décisions que l’on prend face à ces hasards… et cela je ne cesse de le répéter aux jeunes d’aujourd’hui trop souvent désespérés qui pensent que « les jeux sont faits pour eux ».

Je le dis d’ailleurs aussi à celles et ceux « qui naissent dans de bien meilleures conditions » avec ensuite tous les moyens et les espoirs d’une jeunesse plus facile… et qui peinent un jour à franchir les premiers obstacles de la vie quand des « hasards » les mettent dans des situations auxquelles elles et ils ne sont pas préparés aux moments de faire des choix…

Cela a toujours été vrai, de mon temps, durant les temps d’avant et maintenant surtout dans un monde sans doute moins facile encore à aborder et un avenir aux nuages beaucoup plus lourds que de mon temps.

C’est pourquoi j’ai voulu aujourd’hui faire une analyse sans doute « peu digeste«  … mais je la crois très utile car si la vieillesse réduit certaines capacités, elle donne deux atouts à transmettre : l’expérience et la liberté pour prendre des décisions…

Et le monde en a bien besoin aujourd’hui !

PS /    je ne saurais quand même pas clore ce 753-ème carnet sans reparler de la souffrance du Peuple Ukrainien et du sacrifice de ses combattants !

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