Carnet n°703 du 21 mars 2022

« Quand la guerre éclate… »

C’est, une fois encore, avec une citation d’Albert Camus que je titrerai et que j’ouvrirai mon carnet n° 703 de ce jour :

« Quand la guerre éclate, les gens disent que ça ne durera pas car c’est trop bête, mais cela ne l’empêche pas de durer car la bêtise insiste toujours ».

Le 24 février dernier, une guerre a en effet éclaté en Europe avec l’invasion des troupes du dictateur Vladimir Poutine d’un beaucoup plus petit pays que la Russie, un pays démocratique et pacifique, l’Urkraine.

Il pensait qu’elle ne durerait pas, vue la supériorité numérique de son armée, tandis que beaucoup d’autres pays, au fond d’eux-mêmes sans doute, espéraient aussi qu’elle ne durerait pas, leur permettant ainsi de ne pas y être trop  » impliqués « .

Il se sont trompés car ils avaient, les uns et les autres, négligé le courage du peuple Ukrainien et de son Président bien décidés à défendre leurs libertés quel qu’en soit le prix pour eux.

Près de 4 semaines plus tard, le peuple Ukrainien tient bon malgré les terribles ruines que lui inflige Poutine et ses odieux crimes de guerres qui se multiplient contre des civils, femmes, hommes et enfants, des crimes dont il devra un jour rendre compte devant l’humanité toute entière, si malgré lui et sa folie paranoïaque, l’humanité existe alors encore.

Ce qui arrive à l’Europe d’abord et peut-être arrivera aussi au monde ensuite, m’a en effet rappelé un film de Stanley Kubrick de 1964 que seuls donc les plus anciens d’entre nous connaissent, Docteur Folamour, un film qui raconte le déclenchement d’une frappe nucléaire de 42 Bombardiers B52  par un général américain atteint d’une folie paranoïaque, un déclenchement qui même si un seul avion atteindra son but, provoquera une riposte automatique de par un système soviétique baptisé  » machine du jugement dernier  et  » machine de l’apocalypse  » avec de bien sombres et terribles images sur fond d’une musique  connue à l’époque « We’ll meet again ».

Certes « comparaison n’est pas raison » , mais la bêtise humaine et la folie de certains dirigeants restent les mêmes, d’Hitler à Poutine en passant par Staline voire plus près de chez nous Saddam Hussein ou Bachar el Assad… sauf que Poutine a, avec son armement atomique et ses missiles, la capacité de provoquer la disparition de l’espèce humaine, ce que d’ailleurs aurait pu commencer à faire Hitler , certes en moins grande ampleur en 1944, s’il avait réussi à mettre au point à temps sa bombe atomique, sachant qu’il n’en était pas loin et que ce sont d’ailleurs ses ingénieurs qui ont contribué à en doter les États-Unis d’abord et l’URSS ensuite ….

Si on analyse ce film considéré alors, avec ses dialogues et le talent de Peter Sellers qui y interprète 3 rôles, comme un film « comique »,

on peut, en le comparant avec la situation actuelle, y trouver bien des ressemblances.

J’en relèverai au moins une : la manière dont le Président des États-Unis d’alors s’adresse au premier secrétaire de l’URSS Dimitri Kissov en l’appelant d’une voix doucereuse  par son prénom  » allo Dimitri « , ce qui me rappelle M. Macron s’adressant en le tutoyant à  Vladimir …., sans pour autant, dans les deux cas, changer quoi que ce soit dans la poursuite et l’issue d’un processus qui mènera au pire.

On disait alors, (mais est-ce changé depuis ?) que Stanley Kubrick  y dénonçait  » l’incompétence des politiciens de tous bords » et l’absurdité criminelle des projets des complexes militaro-industriels.

Les temps que nous vivons et l’analyse que j’en fais depuis des semaines, sinon des mois, m’a fait me rappeler le discours d’un de mes prédécesseurs Maire Socialiste de Flers-Lez-Lille de 1924 à 1946 Alfred Dequesnes , daté du 11 novembre 1938, un discours « prémonitoire » après « les accords de Munich » signés avec Hitler qui ,comme Poutine, savait dire et signer n’importe quoi en faisant exactement le contraire sitôt l’accord passé… (Je l’ai mis dans son intégralité sur mon blog car il mérite d’être relu ).

Après les Sudètes et le dépeçage de la République Tchèque accepté par la France et la Grande Bretagne en 1938… il y eu, moins de 2 ans plus tard, le reste de l’Europe.

Si l’Ukraine était demain dépecée, depuis les pays baltes jusqu’à la Roumanie en passant par la Hongrie, la Pologne et la Moldavie aucun pays ne sera épargné !

Puissent ceux de nos responsables qui en doutent encore , qui sont fiers de leurs « contacts » téléphoniques ou qui font des « ronds de jambes » sur le thème du  » non-alignement « … enfin s’en rendre compte…

J’en resterai là pour aujourd’hui concernant la guerre en Ukraine en rappelant que Villeneuve d’Ascq et les Villeneuvois(es) sont mobilisés pour le peuple Ukrainien sans pour autant le  » claironner  » comme quelques autres… ce qui est aussi ,pour moi, le premier moyen de respecter ces compatriotes européens qui aujourd’hui font la fierté de l’Europe même s’ils ne sont pas encore dans l’Union.

J’en resterai donc là, disais-je, avec une citation de Nicolas Machiavel : « On fait la guerre quand on veut. On la termine quand on peut ».

Que dire de plus aujourd’hui sinon que la  » campagne  » des Présidentielles continue  » tant bien que mal  » vues les circonstances et la stratégie du Président- candidat  que je qualifierai de  » vraie-fausse campagne  » qui mêle habilement ses postures de Président et de candidat, ce qui semble aujourd’hui lui réussir tout en n’oubliant pas que les temps actuels peuvent encore tout bousculer en 3 semaines et que donc bien des surprises sont encore possibles (voir la réussite du rassemblement hier à Paris pour Mélenchon) et ce, malgré les ralliements à son clan de « socialistes » qui continuent « à aller à la soupe » comme celui de Bertrand Delanoë qui rejoint ainsi, entre autres, Véran et Attal

Si j’ajoute à cela une pandémie qui semble repartir avec plus de 100 000 contaminations par jour, ce qui risque de nous conduire dans quelques semaines à entendre M. Castex qui, après nous avoir dit que  » grâce à lui on pouvait lever les contraintes  » qu’il nous avait imposé avec M. Macronnous dira qu’il doit les rétablir  » du fait que les Français(es) n’ont pas été assez disciplinés et prudents « ….

C’est gros mais ça marchera comme cela a marché depuis 2 ans vus les moyens de communication dont « le pouvoir » dispose.

Un dernier mot sur le week-end écoulé à Villeneuve d’Ascq,riche de compétitions sportives, d’AG associatives et du « Salon du chocolat » à l’Espace Concorde,

pour m’arrêter sur les 60 ans commémorés des accords d’Evian voulu par le Général de Gaulle qui, le 19 mars 1962, sans mettre fin aux tueries (en particulier  le massacre des Harkis), ont entamé le processus « d’une fin de guerre » de 7 ans et 5 mois et celle d’une présence française en Algérie de 132 ans…,

une guerre qui a douloureusement marqué des millions de » jeunes appelés » et, bien sûr, les autres acteurs et victimes d’un conflit dont j’ai été  » un témoin  » durant ma jeunesse et qui fait qu’aujourd’hui encore ,en tout temps et en tout lieu, je fais toujours la différence entre  » les témoignages  » et  » les récits historiques  » , les premiers étant vécus ,les autres écrits une fois tout terminé…

Puissions-nous en ce 21 mars 2022, espérer que tout ce que nous avons vécu et tout ce que nous vivons nous servent de leçon pour « changer la vie », changer nos modes de vie, changer nos pensées et nos comportements et ce, pour nous permettre d’espérer avoir un avenir et donc d’avoir encore une vie.

Puissions-nous décider de cesser de gaspiller nos ressources à tous les niveaux, au nom de la mondialisation et d’un libéralisme exacerbé e« décérébré », au profit du court terme, au prix d’inégalités insondables entre individus, pays et continents, facteurs de tensions, de guerres, d’extrémismes, d’intégrismes et de fragilités mortifères.

Car comme j’aime aussi à le dire , « Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer » , en ces temps aux perspectives innommables , je me cramponne à cette devise que j’ai fait mienne pour mes enfants et pour les générations futures.

Et si tous  » les vieux politiciens  de mon âge » en faisaient tous autant plutôt que de « se vendre pour des plats de lentilles » en espérant ainsi pouvoir continuer à «  exister « , on aurait sans doute davantage de chances d’éviter « un pire » dont nous sommes pourtant tous responsables, au moins en partie !

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