Carnet n°702 du 15 mars 2022

 » Le nationalisme, c’est la guerre « 

Au sortir de la  » 5ème vague  » d’un Covid déjà prêt à s’engouffrer dans  une  » 6ème vague  » que pourtant nos gouvernants espèrent encore ne voir s’amplifier qu’après les élections présidentielles des 10 et 24 avril  suite à leur décision, ce 14 mars, de supprimer la plupart des contraintes que nous subissons depuis 2 ans,

après 2 semaines, jeudi dernier, de ce que je qualifierai de « guerre de Poutine » contre l’ Ukraine, un Poutine qui, faute d’avoir réussi « sa guerre éclair « , multiplie des crimes de guerre qui à tout autre pays ne possédant pas une arme atomique auraient déjà valu une intervention militaire de défense du pays agressé décrétée par l’ONU avant un passage de son chef devant la Cour Pénale Internationale, 

avant donc de m’apprêter à faire face en tant que Maire aux conséquences d’un éventuel rebond de l’épidémie du Covid et, en espérant me tromper, avant de faire face en tant qu’homme à une « extension « , dans tous les sens du terme, de la guerre de Poutine, et peut l’être jusqu’au  » pire « … pour reprendre les termes du Président Macron, ce qui ne l’empêche pas d’ailleurs de continuer, nous dit-on, de tutoyer ce criminel lors de ses multiples entretiens téléphoniques, des entretiens qui, je le crains, ne font que renforcer Poutine dans son sentiment d’une Europe dépassée sinon impuissante, 

j’avais décidé d’aller, du vendredi 11 mars au lundi 14 mars, au Mont Saint Michel d’abord dont la fortification commença sous St Louis en 1254 et qui résista aux Anglais en 1420, Avranches ensuite, libérée en 1944 par le Général Patton, la ville de Caen quasiment rasée lors du débarquement allié de juin 1944, un débarquement qui libérera la France au prix, ne l’oublions pas, de plus de 2000 victimes civiles en Normandie,

le Tréport enfin après Dieppe, encore marqués  de quelques stigmates du raid anglo-canadien du 19 août 1942,

un périple dans une région normande aujourd’hui verte et sereine sous un agréable soleil printanier  (ce qui m’a fait le plus grand bien) sans oublier l’hôtel de Calais au Tréport où je descends régulièrement dont les murs accueillirent par 2 fois des soldats, des blessés et des réfugiés d’abord durant la « Première Guerre Européenne de 14/18 » et, 22 ans plus tard, durant les 5 semaines de campagne d’invasion de la France par Hitler en mai et juin 1940, deux fois donc, en espérant que la formule « jamais deux sans trois » ne s’appliquera pas dans les prochaines semaines ou mois,

un périple donc, un peu hors du temps, mais qui m’a fait me rappeler le discours du 15 janvier 1995 de François Mitterrand devant un hémicycle de députés européens (dont j’étais alors) , un discours dont personne n’a oublié ce cri poussé pour le conclure : « Le nationalisme c’est la guerre », un cri assorti d’un avertissement dont on mesure le poids 27 ans plus tard même s’il est moins connu : « La guerre, ce n’est pas seulement le passé, cela peut-être notre avenir. Et c’est vous qui êtes désormais les gardiens de notre paix et de notre sécurité ».

Au demeurant, malgré les terribles images reprises « à longueur de journées » par les télévisions du monde de la cruauté du dictateur Poutine et de ses troupes, un dictateur que je ne saurais assimiler, j’ose le dire, au peuple Russe, à l’âme russe, à tout ce que ce peuple et sa culture nous ont apporté et nous apportent encore, sans oublier son sacrifice pour aider nos alliés à battre Hitler et cela même si Staline , pour l’URSS d’alors ,avait signé avec Hitler le 23 août 1939 «  le pacte germano-soviétique » laissant ainsi  » le champ libre  » aux troupes nazis pour envahir l’ouest de l’Europe. (et donc la France) en mai et juin 1940… avant qu’Hitler, le 22 juin 1941, rompant ce pacte , franchisse les frontières soviétiques,

au demeurant, disais-je, pour ce qui est de l’Union Européenne, sa réaction ,sans doute pour beaucoup  » inespérée « , m’a rappelé cette citation d’un prix Nobel d’économie, A. Sem : « la vulnérabilité nous procure des capacités dans une dimension collective ».

C’est vrai pour ce qui est des sanctions et des livraisons d’armes à l’Ukraine décidées à l’unanimité des 27 en attendant la suite, si nécessaire, comme c’est vrai pour ce qui est de notre prise de conscience de nos fragilités et de nos dépendances dans tous les domaines,

ce qui devrait permettre enfin, si le pire est évité, de « changer l’Europe » pour en faire une grande puissance industrielle, autosuffisante sur les plans économiques, énergétiques et alimentaires ce qu’elle n’est plus depuis quelques décennies.

Si comme ma grand-mère aimait à le répéter « à quelque chose malheur est bon », ce qui veut dire que ceux que le malheur n’abat point, il les instruit et qu’on ne paie jamais trop cher une bonne leçon,

si « le pire » n’arrive pas et avec lui un désastre planétaire incommensurable, le fait d’avoir connu, et je l’espère surmonté, une pandémie mondiale et une guerre susceptible de  devenir mondiale  » nous aura fait gagner  » au moins 10 ans, un gain nous évitant alors ce que l’on pouvait craindre pour l’espèce humaine elle-même à l’horizon des années 2050 – 2060….

Somme toute après ( s’il y a un après ), ces terribles épreuves, nous pourrions comme l’a dit Gandhi « revivre tout simplement pour que d’autres puissent simplement vivre ».

En attendant, et je veux une nouvelle fois encore le répéter, toute crise majeure révèle la nature humaine et la nature de chaque être humain. Si certain(e)s se renferment dans leurs cocons , beaucoup d’autres se révèlent des combattants, des citoyens de la solidarité, du dévouement et de  » l’action pour les autres « .

C’est particulièrement vrai s’agissant de la solidarité par tous les moyens pour les Ukrainien(ne)s, leurs combattant(e)s et les familles de réfugiés .

Cela fait du bien au Maire que je suis de le constater quotidiennement, au-delà « des discours langues de bois » de certains de nos dirigeant(e)s, élu(e)s, candidat(e)s ou non les 10 et 24) avril… voire en juin lors d’élections législatives….

Comme quoi « La vie est (vraiment) comme un arc en ciel : il faut de la pluie et du soleil pour en voir les couleurs ».

C’est sur cette image positive que je terminerai un carnet de fait « titré par François Mitterrand » de manière rude « Le nationalisme c’est la guerre », une rudesse et une angoisse immédiatement adoucies par son rappel qu’il dépend toujours de chacun(e) d’entre nous de contribuer à  « ’éviter le pire », nous qui sommes aussi pour lui « les gardiens de notre paix et de notre sécurité ».

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