Carnet n°696 du 31 janvier 2022

« Il est grand temps de rallumer les étoiles »

Si j’ai voulu aujourd’hui reprendre en titre de mon 696ème carnet cette citation de Guillaume Apollinaire figurant pourtant déjà dans un de mes carnets passés, c’est parce que, pour moi, elle illustre, 104 ans après la mort de son auteur à l’âge de 38 ans, l’état de la France et du monde en ce début 2022 ainsi que mon état d’esprit sinon mes états d’âme.

Guillaume Apollinaire est, je le rappelle une fois encore, un de nos plus grands poètes du 20ème siècle, né sujet polonais de l’empire Russe avant de devenir le poète et écrivain Français, combattant de la première guerre mondiale 14/18 déclaré  » mort pour la France  » en raison de son engagement sur le front bien que mort de la grippe espagnole. 

(quelle leçon pour certains  » excités du bocage  » qui encombrent nos médias  en ce moment ! ).

               oui « il est grand temps de rallumer les étoiles ».

Que dire de mieux ? et quel cri plus pertinent pourrais-je pousser aujourd’hui après une semaine écoulée qui a clos le premier mois de 2022, une semaine à l’image d’un ciel bien noir derrière de gros nuages où on cherche des étoiles symboles d’espoir sinon d’éternité et d’infinité…

Et pourtant, l’éternel combattant que je pense être en termes d’humanité, de valeurs, de projets, de solidarité et d’espérance qui s’accroche à cette pensée de Sénèque :   

   « C’est quand on n’a plus rien à espérer qu’il ne faut désespérer de rien », 

se retrouve parfaitement dans cet appel de Guillaume Apollinaire d’autant plus que toutes les recherches et les découvertes récentes sur la nature de l’Univers et ses mystères nous angoissent tout en étant autant de lueurs d’espoir sur la nature et le sens de la vie humaine dans sa brièveté visible et son infinité possible.

Une semaine noire écoulée, disais-je, sans beaucoup d’espoir sinon de croire, toujours comme Guillaume Apollinaire, que l’espoir est dans l’avenir « comme une petite lueur au loin dans la forêt ».

Comment ne pas être dans cet état d’esprit,

–       A l’heure où la crise épidémique continue à nous étreindre sinon à nous éteindre sous les coups  » d’informations « , de chiffres et d’analyses de la part de soi-disant spécialistes en la matière et surtout «  de princes qui nous gouvernent » qui, d’un jour sur l’autre, nous disent le tout et son contraire par la bouche présidentielle de M. Macron (ex PS et collaborateur  » éminent  » de F. Hollande), Olivier Véran (membre et élu du PS jusqu’en 2017) et Gabriel Attal (membre du PS de 2006 à 2016 et du cabinet de Mme Touraine, ministre sous F. Hollande de 2012 à 2017)…, un Gabriel Attal qui, quoiqu’on pense de la campagne Présidentielle, a osé comparer les candidats, en dehors bien sûr de son  » mentor adoré « , à des « morts-vivants »…

A l’image de son mentor, disais-je, adepte de ce type d’expression outrancière, il a dépassé toutes les limites de la décence,

ce qui, à ce train-là, s’ils continuent tous sur cette voie, pourrait conduire à l’élection d’un(e) autre candidat(e) au profil qui ne serait certainement pas beaucoup mieux que le Président actuel vu l’émiettement mortel de la gauche et du camp du progrès.

Au demeurant une chose est sûre pour moi : on ne me refera pas le coup de 2017 !

Je ne serai ni une voiture balai pour Mme Taubira ni un  » escabeau  » pour Yannick Jadot dont le verbe, ce dimanche à Lyon, m’a trop rappelé ses copain(e)s locaux, et encore moins un partisan de Jean-Luc Mélenchon ni surtout de beaucoup des « siens aux dents longues » qu’on sent  bien décidés à accéder au pouvoir à n’importe quel prix…

Quant aux autres candidat(e)s aujourd’hui en lice, je préfère ne rien en dire, sinon concernant Fabien Roussel, que j’apprécie son style humain, son courage et son bon sens populaire.

Sans doute aura-t-il un rôle à jouer quand il s’agira de reconstruire  » le camp du progrès  » s’il arrive en avril prochain à dépasser les 5%  quand  » Il sera plus que temps de rallumer les étoiles  » :

–       A l’heure aussi où la pandémie déstabilisatrice en France et au-delà, en Europe et dans le monde avec toutes ses conséquences,

     aggrave une vie et une société politique qu’Albert Camus qualifiait déjà de  » machine à désespérer les hommes « ,

une pandémie, disais-je qui, d’ailleurs pense-t-on , a durement meurtri la Russie ce qui pousse sans doute M. Poutine à jouer avec  » le feu de guerre  » aux frontières de l’Ukraine à deux heures d’avion de Paris,

et aussi peut-être aussi M. Joe Biden aux États-Unis à essayer de  » se refaire une santé  » 

et ce, tout en confirmant la faiblesse de l’Union Européenne et son incapacité à gérer son destin.

Là encore il est temps de  » rallumer les 12 étoiles «  du  drapeau européen plutôt que de discuter  » de manière imbécile  » sur leurs origines et leurs liens supposés avec  » la vierge marie « …

En revenant maintenant plus près de nous, il est temps aussi  » de rallumer les étoiles  » dans le ciel obscur du vieillissement après la dénonciation de la situation cruelle de certains (et nombreux) EHPAD et surtout de ceux qui sont suspectés d’être d’abord des « machines à faire du fric ».

Je me souviens, sur ce sujet, de mes discussions parfois difficiles avec François Mitterrand qui pourtant, avec juste raison, disait déjà que « la vieillesse n’est pas une question de mort, c’est une question de santé puisque la mort est certaine ».

La manière dont on traite les citoyen(ne)s âgé(e)s et très âgé(e)s est bien à l’image et une triste illustration de l’évolution de nos sociétés dites modernes 

(cf. « Soleil Vert » de Richard Fleischer, un film de 1970 adapté du roman éponyme d’Harry Harrison, dont j’ai souvent parlé et qui repasse actuellement sur des chaînes câblées).

Il en est de même des services publics sacrifiés par beaucoup de gouvernants et malheureusement parfois abimés par certain(e)s de leurs porteurs…

Là aussi, il faudra bien sans tarder  » rallumer les étoiles  » et ne pas avoir peur de dire le pourquoi et le comment quand , à l’instar d’Albert Camus,

je répète et je répèterai toujours, même si c’est difficile, mal compris et mal interprété, que 

« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde. Ne pas nommer les choses c’est nier notre humanité »

Car pour Albert Camus aussi,

« Là où le mensonge prolifère,  la tyrannie s’annonce ou se perpétue ».

J’arrêterai là ma litanie d’exemples qui illustrent mon titre d’aujourd’hui et la citation de Guillaume Apollinaire sans avoir parlé de la « party gate » de Boris Johnson, des mensonges sur le  » reste à vivre « , improprement nommé « niveau de vie », en chute libre d’un grand nombre de Français(e)s, du feuilleton des  » ralliements  politiciens  » à l’extrême droite, des recettes générées pour l’État (qui pourtant les nie) par les hausses de prix de l’essence, du gaz et de l’électricité qui plombent les budgets des plus modestes, des malheurs cachés d’un côté de notre société et des girouettes qui tournent plus vite que le vent de l’autre.

Pour autant et pour en terminer en ce 31 janvier 2022, avec Guillaume Apollinaire je veux encore essayer de contribuer « à rallumer les étoiles »,

avec Sénèque, convaincu que même si on n’a plus rien à espérer… « il ne faut désespérer de rien »,

et enfin avec René Char, poète et résistant français, en rappelant que :

                             « L’impossible, nous ne l’atteignons pas … il nous sert de lanterne »

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