Carnet n°621 du 24 août 2020

« Cézanne peint… »

Entre canicule et COVID19, si l’été 2020 n’aura vraiment pas été « Un été comme les autres », j’aurais néanmoins pu vivre un peu plus de 3 semaines comme j’en vis chaque année en juillet ou en août « tout autour de la France Profonde » avec, cette année, d’abord la Haute-Savoie où j’ai pu rencontrer des jeunes Villeneuvois à Habère-Poche, la Drôme, l’Ardèche, les Pyrénées, la Dordogne, la Loire et la Seine-Maritime avant un retour à Villeneuve d’Ascq samedi prochain, le 29 août. 

   Pour autant, si on peut comprendre que ce périple de plus de 3 000 km, ses images, ses paysages, ses couleurs, ses végétations, ses atmosphères… inspirent l’amoureux des mots, des verbes, des sons et des odeurs que je suis, on est en droit de s’interroger sur le sens du titre de mon 621 -ème carnet puisque, ayant évité la Provence beaucoup trop encombrée à mon goût en août, je n’ai donc pas pu y « sentir » l’âme de Cézanne que cette Provence lui a tant inspiré. 

  Les raisons pourtant en sont simples : la redécouverte d’un film peu connu sur sa vie, « Cézanne et moi » un soir à la télé, la musique d’une chanson de France Gall qui m’est revenue en tête et ses paroles relues qui illustrent bien les photos que j’ai prises tout au long de mon parcours : « Sur les branches immobiles, les arbres font des rayons et des ombres subtiles… sous son chapeau de paille ,Cézanne peint et il éclaire le monde pour nos yeux qui n’voient rien », que l’on soit en Savoie, en Ardèche, dans les Pyrénées, en Dordogne sur la Loire ou en Seine-Maritime… car oui, c’est cela notre France dans une diversité qui fait quand même son unité et sa beauté.

  Trois semaines et trois jours en « rupture » dont j’avais bien besoin après deux ans et demi humainement douloureux, des choix difficiles à faire « quand l’horizon se rapproche », celui ,entre autres, d’engager et de faire une dernière campagne électorale pour un 7ème mandat de Maire et ainsi pour clore, en 2026, si tout va bien, un demi-siècle de mandats villeneuvois, moi qui, au début des années 70, n’aurais jamais imaginé être un jour élu…,

et bien sûr, « cerise sur le gâteau » si j’ose dire, en cette année 2020, faire face du mieux possible à l’épidémie du coronavirus et ses conséquences sanitaires, humaines, économiques, sociales, sociétales et comportementales en termes de douleurs pour les uns, d’égoïsme pour certains autres, de violences physiques et verbales, de perte de bon sens… J’en passe et des pires… chaque jour, je peux lire des messages internet qui l’illustrent….

  Jamais je n’aurais, moi non plus, imaginé vivre cela, convaincu néanmoins que je suis que si c’était à refaire, je serais encore déchiré entre le choix entre y être confronté avec toutes ces duretés égoïstes, injustes et cruelles et la conviction solidement ancrée en moi que je n’avais ni n’aurais le droit d’essayer d’y échapper…

  « Un été donc, entre canicule et COVID » durant lequel j’aurai beaucoup voyagé en moi-même, beaucoup revécu de souvenirs, beaucoup réfléchi à l’avenir, à celui de mes proches, de mes amis et de mes concitoyens. Un été où j’aurai beaucoup écrit sur tout cela et sur mes projets pour le mandat 2020-2026, entre un nouvel urbanisme « végétalisé » et une participation citoyenne généralisée, des services publics à adapter aux besoins nouveaux, la problématique du logement pour tous, celles des transports et des déplacements… sans oublier des réponses fermes à obtenir de l’Etat aux violences et actes de délinquances, sans pour autant sombrer dans une société autoritaire dont on sent les prémices dans les moyens de lutte contre l’épidémie et leurs conséquences…avec des surenchères qui me font repenser aux années 30 du 20 -ème siècle.

  Rien n’est simple et les amples fluctuations des cotes de popularité du Président de la République et de son Premier Ministre en sont l’illustration.

 On notera et je noterai à ce stade une lueur d’optimisme consécutive à l’épidémie. 

Chaque année on mesure en effet la date à laquelle l’humanité a consommé les ressources que les écosystèmes de notre planète peuvent produire en un an. Si cette date était en 1970… le 29 décembre (!), le 4 novembre en 1980, le 11 octobre en 1990, le 23 septembre en 2000, et le 2 août en 2019… elle sera, en 2020, remontée au 22 août… (avec donc un gain de 3 semaines entre 2020 et 2019). Si on ajoute à cela une baisse en 2020 de 14,5 % de « l’empreinte carbone », de 9,5 % de la consommation d’énergie mondiale et de 12,5 % des émissions de gaz nocifs à notre environnement, sans aller jusqu’à « se féliciter » de l’épidémie, il faut réfléchir à… et mettre en œuvre « des jours d’après » fondamentalement différents « des jours d’avant »…, d’où mes réflexions rappelées durant tout ce mois d’août sur l’urbanisme, les déplacements, les loisirs, la place de la nature et les proximités de tous ordres…, d’où l’importance de la dimension nourricière de nos villes, métropoles et campagnes revivifiées.

  Villeneuve d’Ascq en fera, plus que jamais, son étendard et son « objectif premier » sachant qu’on a commencé à nous en donner les moyens il y a déjà quatre décennies, qu’on est en pointe sur tout avec « nos 1 000 hectares  « … , qu’on a donc les potentiels, des forces citoyennes pour cela, mon énergie et ma détermination en la matière avec une équipe et des élu(e)s qui les partagent !

 Rappelons en effet que Villeneuve d’Ascq, c’est 1 000 hectares d’espaces verts, de nature, de cultures, de jardins, de bois, de forêts et de lacs (sur une surface totale de la ville de 2 600 hectares)

avec, selon un inventaire « à la Prévert » concernant sa dimension nourricière, 300 hectares de terres agricoles publiques et plus d’une centaine d’hectares privés, un verger conservatoire de 12 hectares, plus de 400 « jardins familiaux » associatifs gérés par 4 associations, des activités de cultures dans nos Fermes municipales du Héron et d’En-Haut, des jardins dans un nombre croissant d’écoles, la Serre des Prés et le Jardin de Cocagne qui conjuguent « nourricier et insertion », des activités de même  nature gérées par des structures pour handicapés, onze vergers urbains de « glanage »… pour le plaisir de tous, des dizaines de bacs potagers pour particuliers, des projets sur les « délaissés » existants encore dans les quartiers, la plantation d’arbres fruitiers, la Ferme urbaine Mulliez, le jardin partagé derrière et avec la Maison des Aînés et bien sûr nos 3 marchés hebdomadaires, celui dénommé CIVAM au Héron, Vascq’ Amap en lien avec la Ferme d’En-Haut…

voilà pour l’essentiel même si je sais que j’en oublie… dont beaucoup sont « d’initiative citoyennes »… individuelles ou associatives

Mais je m’en voudrais de ne pas citer la famille Bonvarlet et ses chevaux sur nos terres autour du lac du Héron ni ne pas voir des bovins ici et là… (j’en ai vu récemment au Recueil…), et le tout avec notre engagement « zéro phyto »…

Si on arrive à développer encore toutes ces actions et à servir d’exemple à la MEL, oui (et rapidement) « les jours d’après » seront fondamentalement différents des « jours d’avant »,

avec une même logique « vivre mieux » en vivant plus simplement … au plus près de chez nous pour nous nourrir, nous divertir, y habiter, étudier, travailler…

  Demain, il faudra que tous les projets « passent à l’aune » de ces nécessités…

ce qui suppose certes de la volonté de la part des Maires et élus locaux, mais aussi de moyens législatifs nouveaux de la part de l’État.

 Reste cependant à tenir compte d’un contexte épidémique pour le moins « préoccupant » et une gestion à la godille de nos dirigeants… avec par exemple les « perspectives de rentrée scolaire » sous le scénario maintenant bien connu : « le Ministre de l’Éducation décide (?) et les maires n’ont plus qu’à faire… » pour adapter, en quelques jours, les écoles, les cantines et les garderies avec leurs moyens budgétaires et en personnel… Fermez le ban !…

  Restent aussi les poussées de violences auquel l’Etat ne sait pas non plus faire face… et qui pourrissent la vie des Maires.

 Je ne sais si j’arriverai à contenir mes colères encore longtemps ni non plus si je ne finirai pas par « jeter l’éponge » après tant de coups reçus.

 Au demeurant et même si ce n’est pas une mince affaire que de gérer le présent en construisant l’Avenir dans de telles conditions et vu, qu’en la matière, on n’a pas vraiment le choix, l’idée que l’on doive construire un nouveau monde qui ne soit pas le monde de « l’avant COVID » mais un monde qui retrouve aussi les saveurs d’un passé, ses valeurs ,ses respects ainsi queses paysages et ses odeurs que l’on voit si bien chez Cézanne et que l’on entend dans les paroles de la chanson de France Gall rappelées en début de mon carnet, cette idée et cet espoir méritent bien ce titre : « Cézanne peint ».

  Ce carnet est donc en quelque sorte « une bouteille à la mer » que je voulais l’y jeter en ce 24 août 2020…..

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