Carnet n° 586 du 23 décembre 2019

« La ligne bleue des Vosges »

Si le « voile bleu » que j’ai souvent aperçu depuis mon bureau au 8ème étage du Parlement Européen, où j’ai eu l’honneur et le bonheur de siéger, serait dû, selon certaines sources, à « l’expulsion d’aérosols par des arbres »,

l’expression telle qu’elle est encore connue du grand public représente symboliquement « la frontière naturelle » derrière laquelle se trouvait l’Alsace et la Moselle (et non la Lorraine) après qu’elles furent conquises par les Allemands en 1870 avant de redevenir françaises en 1918 jusqu’en 1940 et bien sûr depuis 1945 après « l’horreur nazie ».

Si ce n’est pas, bien sûr, pour cette raison historique que je suis venu m’y reposer quelques jours à l’occasion de Noël, ni même pour la lueur bleue masquée en ce moment par des pluies battantes,

pour autant cette expression (empruntée au testament de Jules Ferry) reste dans ma tête une belle image en même temps qu’un symbole, celui des frontières avec ce qu’elles ont « d’illusions » (ou non), de protection et de réduction des libertés de déplacements humains.

Si l’Union Européenne, en supprimant nos frontières intérieures, nous a « protégés en son sein » en rompant le « cycle infernal » des guerres européennes avec, entre autres, les allemands,

elle peine aujourd’hui à nous protéger, faute de réelles frontières extérieures, des agressions économiques et financières, voire pires, et ce, contrairement aux autres grandes puissances mondiales que sont les États-Unis, la Chine, la Russie, et cela même, si en termes de nombres d’habitants et de « richesses » nous sommes largement devant les État-Unis et la Russie…

Tout cela pour dire que si je suis venu quelques jours au pied des Vosges dans un parc boisé plein de calme et de sérénité, c’était pour « y poser mon sac », me ressourcer,  réfléchir encore… avant une période de deux mois et demi qu’on peut imaginer pour le moins agitée et craindre tendue sinon pire…,

après une dernière semaine à Villeneuve d’Ascq « hyper chargée » faite de goûters et de repas de Noël, de marchés multicolores et odorants, de concerts, de quelques réunions à la MEL, de dossiers à « boucler en urgence » et même un Conseil Municipal, consacré à l’orientation budgétaire que je qualifierai de « calme » à défaut d’être « serein » (ce qu’on appelle souvent « un calme avant la tempête »).

Pour autant, même à 500 kms de Villeneuve d’Ascq, ce carnet, mes expressions sur mon blog, mon site de campagne et mes messageries en sont la preuve : je ne suis pas « coupé du reste du monde »…

A Villeneuve d’Ascq, concernant la préparation des élections municipales, c’est « à l’ouest rien de nouveau » (pour rester sur des images militaires).

Quoi qu’ils et elles en disent, à droite, chez les LREM, les LR et au Modem… c’est toujours « la grande vadrouille » (je trouve cette expression qui a titré un film inoubliable avec Louis de Funès plus sympa que « grande pagaille »).

À l’extrême gauche et chez les verts… c’est sans doute encore l’heure « des recherches », des incertitudes ou des doutes.

Mais je peux me tromper peut-être simplement « fourbissent-ils leurs armes ».

Autour de moi avec « Villeneuve en tête » et EPVA 2020 (Ensemble pour Villeneuve d’Ascq 2020), la campagne est quasiment bouclée, 2 séries d’affiches sont collées, un deuxième journal sera distribué en janvier, le projet 2020/2026 est en cours de finalisation,

le tout avec une équipe qui sera connue durant la deuxième quinzaine de janvier, construite autour de la majorité municipale actuelle avec ce qu’il faut de renouvellement-élargissement sans se priver des expériences acquises et qui ont fait leurs preuves depuis 12 ou 6 ans.

« Après et d’ici là », pour moi…, le problème est de trouver « les justes équilibres » entre celles et ceux qui partiront plus ou moins volontairement et celles et ceux qui rentreront…

Pas simple, compte tenu « de notre (et mon) attractivité ».

À Villeneuve d’Ascq donc…. « le train » continue d’avancer sans soubresauts ni arrêts intempestifs… sur les bons rails que nous avons posés durant les années passées, une « machine » en bon état de marche (personne ne le nie) et surtout avec, à l’horizon, des objectifs pour faire encore plus et mieux, à condition que l’État, son Président, son Gouvernement et sa majorité nous en laissent les moyens en cessant de nous garrotter !

De ce côté-là, la manière dont le Président Macron « gère » la crise et les désordres consécutifs à son projet de « retraite à points » pourtant, si on en croit les sondages, rejeté par 66% des Françaises et des Français, n’a pas de quoi nous rassurer.

Son obstination va coûter cher à la France, aux Français et donc aux moyens qui resteront, en particulier au niveau des communes…

Dans ce conflit majeur, « il joue le pourrissement et la lassitude ».

Cela peut certes « marcher » mais rien n’est moins sûr.

N’est pas Margaret Thatcher qui veut !

Je pense aux « socialistes », sans bien sûr les plaindre, qui se sont « vendus » (et qui, pour certains, non loin de chez nous, continuent à le faire).

Comment peuvent-ils à ce point renier les valeurs de solidarité sur lesquelles, à maintes reprises pour certains, ils se sont fait élire et réélire ?

J’avoue ne pas comprendre même si j’ai quitté « ce triste monde politique » il y a 18 ans en démissionnant du PS un certain 2 décembre 2001.

Quant au Président Macron, un air me trotte dans la tête : « Que reste-t’-il de tout cela ? Dites le moi… » avec peut-être un verbe à changer : « que cherche-t’-il… ».

Peut-être simplement, et quel qu’en soit le prix à nous faire payer, en « cassant le système actuel des retraites » introduire une forme de capitalisation et ouvrir la porte à la capitalisation demain appliquée à la santé et à tous les autres systèmes encore aujourd’hui basés sur la solidarité.

Somme toute, avec lui, on passe aussi d’une vieille chanson de Charles Trenet « Douce France, cher pays de mon enfance » à une autre que M. Macron et ses scribes sont en train d’écrire : « triste France… ».

Avec encore sur l’air d’une chanson de Barbara, « Dis, quand reviendras-tu ? », en en changeant le verbe… « Dis, quand comprendras-tu ? ».

Et pour terminer ce 586ème carnet en chansons après avoir goûté, avec délice samedi soir, une émission consacrée aux 30 ans des Restos du Cœur de Coluche, 30 ans revisités par 30 chansons extraites de 30 spectacles des « Enfoirées »,

j’évoquerai pour ce qui me concerne encore aujourd’hui en ce 23 décembre 2019, une chanson de Julien Clerc de 1992 :

« Je veux être utile »

« Je veux être utile à vivre et à rêver,

je veux être utile à ceux qui m’ont aimé,

à ceux qui m’aimeront et à ceux qui m’aimaient »,

en pensant à toutes celles et tous ceux qui, il y a longtemps, moins longtemps et très récemment, … à toutes celles et à tous ceux qui nous ont et qui vous ont quittés.

Pour conclure, une question qui taraude mon cœur de plus en plus souvent quand « je me penche sur mon passé » : «  Qui a le droit ? », une question qui a titré une chanson émouvante de Patrick Bruelde 1991,

une question suivie d’une citation d’Epictète, un philosophe grec qui vécut de 50 à 135 après JC : « Tout est changement, non pour ne plus être mais pour devenir ce qui n’est pas encore ».

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