Carnet n° 179 du 6 février 2012

« L’heure de la sortie »

En feuilletant, ce dimanche, mes notes et mes archives, j’ai retrouvé une citation du Marquis de Vauvenargue, vieille de près de 300 ans, une citation qui sied toujours parfaitement au monde en ce début de 21ème siècle et plus précisément en ce début de 2012 :

« Le monde est un grand bal où chacun est masqué ».

Masqué, bien sûr en France, M. Sarkozy en campagne sous son masque de Président de la République,

masquée, aussi une Mme Le Pen sous le masque de l’agneau qu’aurait passé le loup de la fable de M. de la Fontaine…,

masqué, M. Bayrou pour faire croire à la droite qu’il pourrait être leur candidat « alternatif » tout en essayant de ne pas perdre ses soutiens à gauche,

masquée, Mme Joly qui n’arrive pas à enlever un masque qui la rend invisible,

masqué enfin, M. Hollande condamné à concilier les rêves nécessaires pour séduire et les réalités économiques et financières qu’il a du mal d’essayer de vraiment remettre en cause.

Et on voudrait que les citoyens, confrontés à la rigueur et, pour beaucoup, à la cruauté des temps, s’y retrouvent ?

C’est peu de dire que tout reste possible d’ici mai prochain quand on sait le niveau d’incertitude mélangée à de la colère… d’une majorité d’électeurs potentiels.

« Le monde est un grand bal où chacun est masqué »…,

à Villeneuve d’Ascq aussi où M. Stievenard, aidé de « ses amis » socialistes pour certains complices de ses médiocres turpitudes…, s’est plu à réécrire l’histoire, de son élection au forceps au 2ème tour de la partielle de février 1976 en passant par Matignon qui l’avait transformé en « premier adjoint-fantôme » sans oublier sa période « régionale » du début des années 90… jusqu’à sa désignation, de justesse, en 2001 suivie le 18 juin 2002 par mon lynchage pour cause de « lèse majesté » avec en finale une juste et sans appel défaite chiffrée à 27% (à la tête, pourtant, d’une liste de très large union ; pour un maire sortant, c’est sans doute un fait unique dans les anales électorales) et ce, avant un atterrissage professionnel en lien avec les « technosphères politiques » (sic)…

Comme disait ma grand-mère, moi qui n’ai jamais su avancer masqué dans ce grand bal qu’est le monde de la vie politique, :

« Je ne suis pas rancunier mais je n’oublie pas et je ne pardonne pas ».

Et, en particulier, je n’oublie pas l’état dans lequel j’ai retrouvé la situation de notre ville en mars 2008.

Puisqu’il faut le faire, j’en ferai le bilan détaillé pour éviter que, parce que bien relayés, des oublis ou des mensonges ne se transforment en « vérités » par une habile et complaisante communication.

Je rappellerai :

les évolutions budgétaires avec des dépenses de fonctionnement de la ville bien supérieures aux recettes qui nous menaient à la catastrophe, les dépenses de cabinet et de fonctionnement autour du maire, certes parfaitement légales (collaborateurs-trices, voiture de fonction, indemnité, frais) mais qu’il a fallu réduire de manière drastique pour commencer à retrouver nos équilibres,

un nombre d’agents municipaux supérieur en mars 2008 à ce qu’il était en mars 2001 malgré une baisse du nombre d’habitants, des transferts de compétences à LMCU et « l’externalisation » de certains services publics.

Je rappellerai aussi un EHPAD, au Moulin d’Ascq, menacé de fermeture car ouvert précipitamment par M. Stievenard sans moyens suffisants dont un manque de 11 postes pour assurer son fonctionnement, un foyer JB Clément transformé « sur le papier » en EHPAD tout début 2008 sans budget ni calendrier ni même de solutions d’hébergement pour les résidents en place durant les travaux nécessaires.

Je n’oublierai pas, malgré son mandat de 7 ans, le peu d’interventions (et c’est peu dire) sur notre patrimoine communal (écoles, crèches, équipements sportifs…).

Et je rappellerai que rien ne s’est fait sur l’ex-ville nouvelle malgré la décision prise déjà en 2001 d’un programme « Ville Nouvelle Renouvelée ».

Quant au Grand Stade, déjà lui aussi décidé 5 semaines avant les municipales, il m’a fallu, en bon élu républicain que je suis, essayer d’obtenir des améliorations en termes d’accès (autoroutiers et autres) de parkings et de travaux sur les voiries et espaces villeneuvois en limite de l’opération communautaire du stade tout en instruisant au mieux un permis de construire conformément aux obligations faites au maire que j’étais redevenu.

Je passerai rapidement sur le manque récurrent de propreté de nos rues, espaces publics et parcs malgré « des opérations coup de poing » pré-électoraux, et le peu d’écoute aux problèmes quotidiens des Villeneuvois.

Voilà aujourd’hui quelques éléments d’un bilan que je rendrai public, non pas pour « régler des comptes » mais pour montrer le chemin parcouru depuis, malgré la crise et l’assèchement de nos finances (et autres moyens), et ce, grâce à la mobilisation de nos services, le travail acharné d’élus proches et l’enthousiasme toujours intact de beaucoup de nos concitoyens villeneuvois.

« Le monde est un grand bal où chacun est masqué ».

Chacun, peut être, en particulier dans le monde politique et c’est ce qui a fait, sans doute, ma force et, bien sûr, ma faiblesse de n’avoir jamais su ni voulu être masqué.

Pour moi, l’action publique et politique n’a de sens qu’au service de valeurs, d’idées, de projets et surtout des citoyens.

Pour moi, il faut choisir et décider… sans jouer au « Monopoly ».

Pour moi, le choix, mon choix a toujours été Villeneuve d’Ascq et les Villeneuvois.

J’y ai consacré l’essentiel de ma vie et j’ai, pour cela, sacrifié l’essentiel du reste…

Mais comme la semaine écoulée ne saurait se résumer à l’heure de la sortie de M. Stievenard,

on m’autorisera à parler aussi du froid, de la neige et de leurs conséquences sur les plus fragiles de nos concitoyens, du travail de nos services et de nos agents à la tâche dans un froid glacial, de l’écoute et de la mobilisation de nos élues, en particulier de Maryvonne Girard à la tâche quasiment 24h/24h, de Chantal Flinois en lien avec Yvonne Willem pour l’intervention sociale et de Valérie Damaye-Quesne pour nos aînés et personnes âgées.

On m’autorisera aussi peut être à rappeler l’étape franchie cette semaine à LMCU avec le vote à la quasi unanimité d’un projet de Plan Local de l’Habitat 2012 – 2018 pour davantage de logements sociaux, de meilleure qualité, mieux répartis pour tous les âges et tous les budgets.

Des centaines sinon de milliers d’heures de travail… (ailleurs que dans les cocktails culturels et autres voyages d’affaire).

On l’aura compris, à ce stade de ma vie, ce n’est pas demain que je sortirai masqué. Et qu’on se rassure, quand je sortirai, je le ferai sur la pointe des pieds comme en mars 2001 de la mairie, comme en décembre 2001 du PS, comme en juin 2004 du parlement européen….

Je n’ai pas et je n’ai jamais eu le goût des mises en scène ni d’une communication de type « barbe à papa »…

J’ai toujours su en payer le prix.

Une seule chose m’a toujours importé, le soutien et l’amitié de celles et ceux pour qui je me suis toujours battu.

Ce sont eux et eux seuls qui sonneront l’heure de ma sortie… demain ou après demain.

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