Carnet n° 506 du 11 juin 2018

« Grattage et tirage »

 

Si chacun connaît ce slogan publicitaire célèbre, « une chance au grattage, une chance au tirage », et si le gouvernement actuel n’a pas été le premier à le pratiquer quand il s’agit d’accroître ses recettes fiscales et les revenus de ses taxes multiples et variées, il faut reconnaître que « la macronie » en a fait un outil de gouvernement habile, efficace et collectivement presque indolore.

Un loto destiné à financer le sauvetage de notre patrimoine « ne manquait déjà pas d’allure » même si j’ai encore des doutes quant à son rendement connaissant la médiocrité des retours des appels pourtant largement défiscalisés de la Fondation de France en la matière…

Mais avec cette méthode tous azimuts, « on est passé de l’artisanat à la grosse industrie », des clients du livret A aux bénéficiaires des profits des groupes du CAC 40.

Pour ce faire, en terme de « tirage », on supprime l’ISF pour satisfaire les très riches qui profitent ainsi de plus de 4 milliards d’euros de cadeau. On augmente la CSG de la grande majorité des retraités et on se prépare à limiter les opérations qui bénéficient du taux réduit de TVA avec de lourdes conséquences sur l’artisanat et les petites entreprises du secteur du bâtiment.

Mais, « en même temps » (pour reprendre une autre formule plus récemment célèbre), on va gratter un peu partout :

  • Taxes sur l’essence, le diesel et le tabac, (soi-disant pour notre santé)
  • Taxes sur l’énergie (soi-disant pour l’environnement)
  • Taxes sur certains produits alimentaires (pour des raisons à géométries variables qui conjuguent les deux premières séries de raisons).

On va dénicher dans les fiscalités et les taxations des « poches de recettes nouvelles » sans se soucier des raisons initiales de leur existence, rompant ainsi des engagements contractuels antérieurs.

Et je ne parle pas des frais bancaires et des mesures directement ou indirectement défavorables aux locataires…

En dehors de l’euphorie pudiquement cachée des très riches, dont les chiffres de leurs revenus et de leurs capitaux donnent le vertige à la plupart de nos concitoyens (dernier exemple en date avec ceux de l’ex PDG de Carrefour, des chiffres annoncés « en même temps » que ceux des milliers d’emplois supprimés dans ses magasins), tous les autres Français, à des degrés certes divers, sont impactés plus ou moins douloureusement par ces méthodes de « grattage et de tirage » qui conduisent à des mécontentements « multiples et variés » qui ont, au départ, peu de raisons de s’agréger mais qui connaîtront leur traduction dans les urnes lors des élections européennes de 2019 et des élections municipales de 2020.

Si on ajoute à ces mécontentements individuels « rejetés d’un revers de la main par les leaders d’En Marche avec une arrogance assumée », la réalité d’un pouvoir d’achat en baisse, sinon en berne, chez une majorité de nos concitoyens (les très riches enrichis par la suppression de l’ISF ne pouvant consommer davantage) se traduit par une baisse de la croissance au premier trimestre 2018 de plus de 100 % par rapport au dernier trimestre 2017 (0,3% contre 0,7%) avec, à la clef, des emplois en moins…

CQFD : « c’est ce qu’il fallait démontrer ».

Et de demander, à ce stade, aux élus et responsables « socialistes » qui, pour des raisons diverses, ont rejoint la majorité de droite actuelle, comment peuvent-ils accepter des mesures contraires à tout ce qu’ils ont dit durant « leur vie antérieure » sans pour autant de conséquences positives en terme de croissance et d’emploi ?

Certains ont, certes, pu rester députés, d’autres devenir sénateurs ou ministres, un dernier d’entre eux enfin ainsi conserver son siège de Député Européen… Mais les autres ?…

Pour avoir été de celles et ceux qui ont voté Emmanuel Macron pour nous éviter Madame Le Pen, et pour bien connaître d’autres qui ont espéré « autre chose » d’un nouveau et jeune Président, je ne veux « jeter la première pierre » à personne.

Si, en effet encore aujourd’hui, je comprends celles et ceux qui ne veulent pas combattre le pouvoir actuel en se disant qu’il faut lui laisser encore un peu de temps, je ne peux comprendre ces anciennes et anciens cadres socialistes qui persistent à juger positives des décisions qu’ils combattaient auparavant.

N’est ce pas mesdames et messieurs les élu(e)s et ex responsables du PS, vous qui, en d’autres temps, m’avez « traîné dans la boue », (sinon pire), parce que je m’étais opposé à Bernard Derosier et à Jean Michel Stievenard sans d’ailleurs avoir, comme vous l’avez fait, renié mes idées et mes valeurs ?

Sans doute avez-vous, ou espériez-vous, « gagner au grattage ou au tirage » de la vie politique… Mais quand même, vous pourriez au moins vous excuser auprès de vos électeurs de vous être (et de les avoir) trompés.

« Franchement, Madame et Messieurs, si j’étais à votre place, j’aurais des nuits d’insomnies et des problèmes avec ma conscience… » (si, contrairement aux gendarmes sur le marché de Brive la Gaillarde de Brassens « par bonheur vous en avez »).

Au demeurant, comme le PS est devenu ce qu’il est aujourd’hui… (avec des leaders aphones), il n’est pas étonnant que François Hollande reste « sur les cadrans des radars », avec une réelle habileté qui me fait penser au François Mitterrand des périodes de cohabitations… et même si je n’ai pas oublié ses parts de responsabilités dans la situation actuelle du PS et de la gauche.

Cela dit, et même si ce n’est pas une consolation, dans les droites LR, ex-LR, Modem et divers, ce n’est pas beaucoup mieux,… sinon que ces droites ont, contrairement à la gauche, des électorats plus stables qui attendent de leurs élu(e)s davantage « des actions de conservation » que des décisions de changements (sauf quand ces changements vont dans leur sens, ce que fait d’ailleurs plutôt bien à leur goût le Président Macron).

Certains me diront, y compris chez mes amis, qu’à parler aussi clairement je ne peux que me faire des adversaires supplémentaires.

Sans doute, mais outre le fait que je ne suis pas sûr d’être encore un jour candidat à une élection, ma philosophie en la matière est bien résumée par une citation d’Albert Camus :

« Mal nommer les choses c’est ajouter des malheurs au monde ».

A celles et ceux qui pensent encore pouvoir me faire plier en ce qui concerne ma ligne politique de Rassemblement pour le Progrès, d’un État fort contre l’argent fort, d’une Europe citoyenne, démocratique, unie et sociale contre une Europe ultra libérale et de laïcité dans notre République et dans nos villes, sans compromis ni lâchetés contre toutes les formes de communautarismes religieux, je rappellerai le souvenir de mon grand-père maternel polonais. Lui, qui, en 1916, porteur d’un tract indépendantiste polonais refusait d’avouer qu’il savait lire malgré 60 coups de fouet à billes d’acier infligés par les Russes (c’est pour cela qu’il n’a pas été exécuté.. et que donc je suis là) sans oublier mes oncles polonais, soldats français en 1939, après leur naturalisation en 1933 prisonniers des allemands en mai 1940, échappés des camps, passant par Londres pour rejoindre l’AFN puis l’Italie, la France et l’Allemagne sur tous les théâtres de notre Libération, mon père réfractaire au STO, (service de travail obligatoire) et, en terme de caractère, sa mère, ma grand-mère qui aimait à répéter :

« Je ne suis pas rancunière mais je n’oublie pas et je ne pardonne pas ».

Mes gènes sont là, en partie, pour expliquer ce qu’a été ma vie et ce qu’elle restera jusqu’à mon dernier souffle :

« Jamais je ne plierai devant quelques menaces que ce soient… d’où qu’elles viennent… qu’elles soient verbales ou physiques ».

Mes valeurs Républicaines et laïques ne sont ni discutables ni négociables.

L’Histoire nous montre que les petites lâchetés conduisent toujours à des grands malheurs.

J’aime beaucoup ces paroles de Gustave Flaubert né il y a près de 200 ans (en 1821) :

« L’homme de l’avenir aura peut être des joies immenses. Il voyagera dans les étoiles avec des pilules d’air dans sa poche. Nous sommes venus ou trop tôt ou trop tard. Nous aurons fait ce qu’il y a de plus difficile et de moins glorieux : la transition ».

Il était visionnaire pour lui et les gens de son temps.

J’ai le sentiment qu’aujourd’hui nous sommes rentrés dans « une autre période de transition » vers une autre période et un autre temps qui ne portera plus de joies immenses pour nous qui sommes de « l’ancien monde », un peu à l’image de la fin de l’Empire Romain qu’on date généralement du 4 septembre 476 (date d’abdication de Romulus Augustule), mais qui est sans doute le résultat de causes multiples qui se sont conjuguées durant 2 siècles au moins (on a, paraît-il, recensé 210 théories sur les causes de cette chute).

D’ici là… on aura, nous et les générations qui nous suivrons, « bien du pain sur la planche » pour éviter à notre pays, à l’Europe et à notre planète un sort par trop funeste !

Ce n’est pas gagné mais chacun le sait, « ne sont perdus (de manière sûre et certaine) que les combats qu’on se refuse à mener ».

Je pense avoir montré durant ma vie et encore aujourd’hui que ce n’est pas mon cas !

En attendant dans « ce vaste cadre », on notera en vrac durant la semaine des faits qui l’illustreront :

  • Un G7 au Canada sur l’air du « Seul (D. Trump) contre tous » (mais est-ce si sûr ?) et une sortie du Président Américain complètement folle alors qu’il allait retrouver le dictateur Nord-Coréen. En matière « de  grattage et de tirage », il en est lui aussi un champion
  • Un premier Ministre espagnol socialiste à la tête d’un gouvernement « très féminin » après le renversement de Mariano Rajoy sans véritable majorité
  • Laurent Berger réélu à la tête de la CFDT sur une ligne réformiste
  • Des soupçons de problèmes de financement de campagne électorale mis sur la place publique par des médias
  • Netanyahou à Paris après Poutine et Trump. (Le moins que l’on puisse dire, à Paris, à Versailles et « à coups de voyages à l’étranger » : la France a le cœur et le portefeuille bien ouverts)
  • La « Réforme » de la SNCF adoptée par la droite sénatoriale après la droite de l’Assemblée Nationale
  • La « feuille de route » annoncée par le gouvernement extrême droite/populiste qui en fait sans doute rêver plus d’une et plus d’un en France tout en désespérant les vrais européens dont je suis.
  • La plainte de l’Union Européenne contre les États-Unis devant l’OMC (office mondial du commerce) à propos des lourdes taxes aux importations décrétées par D Trump… ( une démarche sans doute de pure forme).

 

Heureusement qu’un gala de catch organisé par notre Office Municipal des Sports ce samedi soir au Palacium m’a fait bien rire en pensant à la vie politique nationale et internationale,

que deux braderies m’ont montré que même usagés, des produits et idées pouvaient être réutilisés…

Et surtout que nos parcs ont résonné de cris de joie et de musique à la Ferme Petitprès-Quanta, avec EntreLacs, Asnapio (1700 visiteurs) et au Musée de Plein Air sans oublier les compétitions handisport, les galas de danse et les concerts chorales et orchestraux.

Les Villeneuvois et leurs voisins de la MEL se sont ainsi retrouvés par dizaines de milliers au sein de nos parcs, espaces naturels et de nos salles municipales signes, s’il faut encore le démontrer, que Villeneuve d’Ascq est bien une Ville en mouvement.

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