Cérémonie de remise des médailles du travail : Mon intervention


Mesdames, Messieurs, Mes chers concitoyens,

Il me revient l’indicible honneur, en ouverture de cette cérémonie, en tant que Maire représentant donc  tous les Villeneuvois, de vous souhaiter la bienvenue ici à l’Espace Concorde, en mon nom personnel bien sûr et au nom de notre Conseil Municipal dont les membres siègent à mes côtés et que je veux citer :

Vous me permettrez d’ajouter que c’est pour moi, comme chaque année, depuis des décennies, en ce 1er mai 2018, un réel plaisir toujours assorti d’une non moins réelle émotion.

Bien entendu, si je ne veux oublier personne dans ces mots d’accueil, on comprendra que j’adresse mes paroles de bienvenue plus particulièrement à celles et à ceux d’entre vous qui, dans quelques minutes, seront mis à l’honneur par l’attribution d’une Médaille du Travail avec l’appel de 44 récipiendaires échelon argent, 48 récipiendaires échelon vermeil, 47 récipiendaires échelon or et 32 récipiendaires échelon grand or.

C’est donc à ces 171 récipiendaires invités, sachant qu’un certain nombre d’entre eux sont ou seront excusés, que je veux tout naturellement m’adresser en premier, tout en remerciant celles et ceux de leurs familles, de leurs amis et de leurs collègues qui ont bien voulu les accompagner en ce matin de 1er mai.

Mesdames, Messieurs les Médaillés du Travail, je vais donc avoir aujourd’hui l’honneur de vous remettre au nom du Gouvernement Français une médaille officielle qui honore une période qui va de 20 ans à plus de 40 ans de travail.

Pour certains d’entre vous, cette décoration coïncide plus ou moins avec le terme de votre vie professionnelle.

Pour d’autres, la vie de travail continuera après cette distinction.

Aux premiers, je souhaite donc très chaleureusement une retraite heureuse et surtout je vous souhaite que cette retraite constitue une nouvelle et belle ère dans vos vies de femmes et d’hommes.

Aux autres, je souhaite tout aussi sincèrement un environnement professionnel qui reconnaisse le travail accompli et qui vous donne la possibilité de vous réaliser dans ce cadre… et c’est peu dire en cette période de bouleversements économiques, sociaux et sociétaux, des bouleversements que je me dois de qualifier de particulièrement profonds en ce début de 21 ème siècle.

A toutes et à tous enfin,  je souhaite surtout que cette journée de 1er mai soit une occasion de vous réjouir et si possible de faire la fête.

Un certain nombre d’entre vous sont venus ce matin accompagnés de leurs familles et amis.

D’autres se retrouveront sans doute ailleurs et à un autre moment, pour fêter cette distinction qui va leur être remise.

Somme toute, si cette médaille était aussi l’occasion pour quelques uns de vos proches de vous manifester leur sympathie et leur amitié, elle serait encore plus agréable à recevoir.

Au demeurant, si vous fêterez cette distinction de manière différente les uns et les autres, c’est aussi parce que vous l’aurez, je m’en doute,  reçue différemment et considérée différemment, selon votre passé professionnel, selon votre propre conception de la vie au travail ou tout simplement selon votre conception de la vie.

C’est aussi cela « la » et « votre » richesse humaine…, cette diversité qui vous caractérise, une diversité qui, rassemblée, forme notre société Française et donc la Nation Française… dont je veux redire, à ce stade, toute l’importance en cette période de doutes que nous vivons.

Je vous adresse donc Mesdames, Messieurs, mes chers concitoyens, très simplement, à toutes et à tous, collectivement d’abord, avant de le faire individuellement, mes plus vives, mes plus sincères et mes plus amicales félicitations.

Voilà, l’essentiel en cet instant pourrait avoir été dit mais on m’autorisera, comme chaque année, d’ajouter que la cérémonie de ce matin est aussi l’occasion à Villeneuve d’Ascq de célébrer le 1er mai, la fête du travail, la fête des travailleurs, autrement dit votre et notre fête.

En effet, dans la longue liste des fêtes et des manifestations qui jalonnent notre calendrier, celle du 1er mai est tout à fait  particulière.

Car d’abord, et je le répète chaque année, une question mérite toujours d’être posée : « Faut-il, doit-on, ou peut-on  fêter le travail »?

Il n’est pas besoin de remonter très loin dans le passé ni de regarder très loin de nous aujourd’hui pour constater que, pour beaucoup, le travail, c’est aussi une source de difficultés, voire de souffrances physiques ou morales.

Et en même temps, nous savons tous que pour beaucoup de nos concitoyens, la première angoisse, la première source de difficultés et la première souffrance, c’est bien soit l’absence de travail, soit la peur de le perdre.

Individuellement comme collectivement, pour notre société, le chômage reste notre problème principal, un problème qui est à la source de bien d’autres problèmes.

C’est dire s’il nous faut en 2018 encore où ce chômage reste à un niveau très élevé quand on additionne toutes ses catégories sans « jouer » avec des chiffres et des pourcentages parfois discutables, oui, c’est dire s’il nous faut toujours considérer comme prioritaire la bataille pour l’emploi mais aussi, un emploi durable qui permette à chacune et à chacun de vivre et d’avoir des projets.

C’est dire s’il nous faut en 2018 encore, nous battre contre le chômage et par tous les moyens, en utilisant toutes les techniques, toutes les actions et en mobilisant toutes les énergies.

C’est l’affaire du monde politique, c’est l’affaire du monde économique, c’est l’affaire des Associations qui agissent dans le domaine de la formation et dans celui de l’insertion, c’est l’affaire des administrations, de Pôle Emploi, de l’association ADéLIE qui regroupe la Mission Locale, de la Maison de l’emploi et le PLIE et c’est bien sûr l’affaire des travailleurs eux-mêmes et de leurs organisations syndicales.

Mesdames, Messieurs, Mes chers concitoyens,

Je sais combien peut sembler vain cet appel récurrent à lutter contre le chômage et pour l’emploi mais aujourd’hui encore, à l’heure du désespoir pour tant de nos concitoyens et d’angoisses pour l’avenir de tant d’autres qu’ils soient jeunes en première recherche ou plus âgés quand le terme de « séniors » les en éloigne toujours davantage, peut-on rester muet en la matière un jour de 1er mai ?

Je sais bien sûr que rien n’est, ni simple, ni facile.

Je le dis et, je l’ai redis tout au long de mes années de mandat d’élu.

Mais je sais aussi que le premier danger sera toujours d’en venir à accepter le chômage comme une donnée incontournable, presque acceptable de notre société.

Je sais aussi que l’emploi salarié reste toujours considéré par beaucoup de dirigeants comme une « charge » alors que c’est le travail salarié qui crée des richesses dont ces mêmes dirigeants sont les premiers bénéficiaires.

Accepter de telles idées concernant le travail et les salariés, que l’on ne cesse d’entendre dans les milieux économique et certaines sphères politiques, serait accepter une société sans espoir pour les moins jeunes et sans avenir pour les plus jeunes avec, d’un côté, des très riches et des très puissants toujours plus riches et toujours plus puissants et, de l’autre, une misère quotidienne frappant des millions de nos concitoyens de tous âges.

Je le répète tous les ans, quelque soit le gouvernement en place… et tous les ans, c’est de plus en plus vrai.

Tous les chiffres officiels nous le prouvent. Je n’aurai donc pas ce matin besoin d’en citer. Ils sont tellement criants !

Mesdames, Messieurs, Mes chers concitoyens.

Le 1er mai, c’est enfin pour nous, l’occasion de repenser durant  quelques instants à cette longue marche des travailleurs pour conquérir leurs droits.

Si nous ne sommes pas ici dans une commémoration historique, il nous appartient de mesurer combien d’obstacles il a fallu surmonter, combien de luttes il a fallu mener pour faire sortir le monde ouvrier du « non droit » et pour lui faire acquérir la dignité de ses droits.

C’est bien une raison de plus de ne jamais l’oublier, de se méfier de certaines idées toujours à la mode et de refuser ce qui pourrait remettre en cause ces droits si chèrement acquis par nos parents et grands parents.

Au moment où nous sommes réunis pour fêter celles et ceux d’entre vous qui se voient remettre une médaille du travail, nous devons avoir ce moment de réflexion pour mesurer l’ampleur de cette marche vers plus de justice mais aussi pour en rappeler la fragilité quand ceux qui ne l’ont jamais accepté avancent sans jamais s’arrêter pour les remettre en cause.

J’ose espérer qu’en ce 1er mai 2018 nous  puiserons dans nos mémoires un peu plus de détermination pour poursuivre, chacun à notre place, selon nos propres conceptions philosophiques ou politiques, le seul combat qui vaille, le combat pour une société plus juste, plus fraternelle, en un mot plus humaine.

Mesdames, Messieurs les récipiendaires,

en vous renouvelant, pour conclure, mes sincères, cordiales, amicales et chaleureuses félicitations,

en vous redisant le plaisir et l’honneur de vous remettre maintenant individuellement votre distinction devant vos familles et vos amis, je terminerai par ces simples mots :

VIVE LE PREMIER MAI !

Gérard Caudron
Maire de Villeneuve d’Ascq
Le 1er mai 2018

 

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