Mon intervention lors de la cérémonie des déportés

Ce Dimanche 29 avril 2018
JOURNÉE DU SOUVENIR DE LA DÉPORTATION ET DES DÉPORTES

Mesdames et Messieurs les Représentants des associations d’Anciens Combattants,

Messieurs les Porte drapeaux, toujours fidèles,

Mesdames et Messieurs les représentants des Corps Constitués de l’État et des collectivités territoriales,

Mesdames et Messieurs les Responsables d’Associations Villeneuvoises,

Mesdames et Messieurs les élus régionaux, départementaux et communaux,

Mesdames et Messieurs les adjoints et conseillers municipaux de Villeneuve d’Ascq, Conseillers de quartiers et Conseillers jeunes,

Monsieur le Maire honoraire,

Mesdames, Messieurs, chers ami(e)s, de l’Avenir Musical et de la Philharmonie d’Ascq toujours présents,

Mesdames, Messieurs, mes chers concitoyens,

 

Une nouvelle fois, en ce 29 avril 2018, nous nous retrouvons avec fierté et émotion sur la Place Jean Moulin, une place qui porte le nom de l’unificateur de la Résistance, Jean Moulin qui incarne le refus du déshonneur, le refus de la loi du plus fort, le refus de la barbarie, le courage de mourir pour ses valeurs humaines et républicaines.

C’est le 14 avril 1954 que, par une loi votée à l’unanimité, était décidé de faire du dernier dimanche d’avril la Journée d’Hommage aux Déportés.

Depuis, chaque année, dans beaucoup de communes de France, des citoyennes et des citoyens se retrouvent avec leurs élus pour se souvenir,

et ce, bien sûr, avec chaque année, de par la loi inexorable du temps, de moins en moins de témoins directs mais toujours avec une même émotion.

Chaque année, depuis que je suis élu, je vis ce moment avec intensité comme j’ai vécu, il y a cinq semaines encore, le Souvenir du Massacre de la Nuit des Rameaux à Ascq, à l’occasion de son 74 ème anniversaire,

et comme je vivrai, avec vous, dans 9 jours, le souvenir du 73 ème anniversaire du 8 mai 1945 qui vit la capitulation nazie.

Notre calendrier Républicain, Citoyen et Patriotique est heureusement toujours ainsi rythmé chaque année que la vie fait avec, pour chaque génération nouvelle, des devoirs chaque année réaffirmés,

le devoir de l’Hommage, le devoir du Témoignage, le devoir du Souvenir, le devoir de Mémoire.

Plus le temps passe, plus s’affirme la nécessaire transmission de ces devoirs pour que l’oubli ne nous condamne jamais à revivre les mêmes horreurs faute d’en avoir oublié les causes et les mécanismes qui l’y conduisent.

Mesdames, Messieurs, mes chers concitoyens, chaque année, comme certainement beaucoup d’entre vous, ces millions d’hommes, de femmes et d’enfants, raflés, arrêtés, emprisonnés, torturés, affamés, humiliés, gazés, massacrés… me hantent et m’appellent… du fond d’un univers où, sans doute, ils nous attendent.

Et, chaque année, je repense et nous repensons à cette barbarie et à cette honte pour l’Europe du 20 ème siècle, quand au nom d’une idéologie, d’une soi-disant race ou élite, de l’exclusion, de l’intolérance, de la haine et de la violence, de la recherche de boucs-émissaires,

autant d’êtres qu’on a peine à qualifier d’humains se sont conduits comme des démons venus du plus profond des enfers.  

Alors, une fois encore, 73 ans après l’ouverture des camps de concentration et des camps de la mort, de la découverte de monceaux de cadavres et de survivants décharnés,

je le redis :

Non, il ne faut pas oublier ces horreurs innommables !

Non il ne faut pas oublier l’holocauste !

Non, il ne faut pas nous taire ! que cela plaise ou non à certaines et à certains aujourd’hui, ici ou là…

Non, il ne faut pas oublier ces millions d’hommes, de femmes et d’enfants, conduits en rangs serrés aux portes de la mort, et surtout il ne faut pas nous taire !

Oui, en 2018, il ne faut pas non plus nous taire quand on sait que, depuis 1945, partout dans le monde, d’autres millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont subi et subissent la torture et la mort au nom d’idéologies de tous bords et de toutes couleurs, qui ont toutes en commun la haine des autres, l’intégrisme religieux ou non, la violence et la barbarie.

Mes chers concitoyens, il ne faut ni oublier ni nous taire, quand on entend ceux qui nient encore l’existence des camps et des exterminations.

Il ne faut ni oublier, ni nous taire, quand on entend certaines et certains un peu partout en Europe et dans le monde défendre les mêmes idées infâmes, des idées infâmes dont on sait qu’elles risquent ou qu’elles nous mènent à de mêmes horreurs.

Oui, Mesdames, Messieurs, mes chers concitoyens, 73 ans après, nous devons le souvenir aux déportés, mais nous leur devons surtout de tout faire pour que de tels drames ne recommencent jamais en Europe et qu’ils cessent  partout.

Pour cela, il faut plus que jamais une Europe Citoyenne, Démocratique et Pacifique, fière de ses valeurs et déterminée à les défendre.

C’est pourquoi, depuis toujours, je suis Européen malgré les défauts, les faiblesses, les erreurs et les fautes de l’Europe d’aujourd’hui.

Pour cela, il faut surtout une prise de conscience individuelle et collective de la gravité et du danger de certaines idées qui nous prouvent que la « bête immonde » n’est pas morte, qu’elle sommeille, toujours prête à bondir…

Il y a 73 ans, le Monde découvrait l’horreur qu’avaient connu les millions de victimes du nazisme, du fascisme et de leurs complices.

73 ans après, nous avons, plus que jamais, le devoir de le rappeler pour l’Histoire, pour les victimes et leurs familles, mais aussi pour l’Avenir, celui de nos enfants et celui de l’Espèce Humaine.

C’est ce qu’ensemble, aujourd’hui 29 avril 2018, une nouvelle fois place Jean Moulin,  dans l’unité et dans le recueillement,

c’est ce qu’ensemble, nous refaisons, ce matin, une fois encore.

Ces déportés… nous ne les oublierons jamais…

Et c’est pour eux aussi et en leurs noms que nous avons le Devoir de défendre la Démocratie et de combattre tous ceux qui lui portent atteinte.

C’est pour eux et en leurs noms que nous avons le Devoir, je le redis, de construire une Europe citoyenne, consciente de son histoire et fière de ses valeurs humaines.

C’est pour eux et en leurs noms que, partout dans le Monde, nous devons tout faire pour garantir la Paix, la Liberté et la Justice, par le dialogue, par le respect mutuel, par la diplomatie mais aussi, quand il le faut, par la force en n’oubliant jamais où nous a conduit nos lâchetés à Munich le 29 septembre 1938, il y aura donc bientôt 80 ans dans 5 mois quand les Démocraties française et britannique se sont couchées devant Hitler et Mussolini.

Mesdames et Messieurs, mes chers concitoyens, en vous remerciant une fois encore de votre présence, ensemble, répétons le :

Vive la Paix,
Vive la Liberté,
Vive la Démocratie,
Vive la France et Vive l’Europe !

Gérard CAUDRON
Le 29 avril 2018

 

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