(à l’issue du conseil, la délibération proposée sera voté à l’unanimité du Conseil municipal)
Le débat auquel nous sommes conviés en ce mercredi 18 octobre 2017 s’inscrit dans un contexte global qu’il convient de rappeler.
La sécurité est, et a toujours été, une priorité de notre collectivité comme en témoignent nos différentes politiques publiques, et ce à la demande d’une grande majorité de nos concitoyens.
Je n’ignore pas, bien sûr, la tentation forte de réduire les actions d’une collectivité en la matière, aux moyens qu’elle met en place au travers de sa police municipale.
Au demeurant, limiter l’action que nous menons en termes de sécurité, au débat sur la police municipale et donc sur ses moyens nécessaires de défense serait réducteur. C’est pourquoi, il m’apparait important de prendre un peu de temps, ce soir, pour rappeler les nombreuses actions municipales menées, qui concourent, directement ou indirectement, à entretenir un climat de sécurité dans notre ville.
La liste est longue et même trop longue pour en faire un inventaire exhaustif. Je me contenterai donc de faire un focus sur quelques actions à travers nos différentes politiques.
« Ouvrez des écoles, vous fermerez des prisons » disait Victor Hugo…il aurait pu aussi dire « faites de la Culture, faites du Sport, faites voyager vos jeunes et moins jeunes …et vous fermerez les prisons » ! Car avant toute répression, il faut faire de la prévention et c’est bien ce à quoi s’attachent nos actions municipales.
Tout d’abord, avec des supports ludiques et pédagogiques qui visent à favoriser les mixités sociales et inter-quartiers, au titre desquelles je citerai :
1/ les centres municipaux d’initiations sportives : ce sont près de 200 jeunes de 6 à 11 ans qui y sont accueillis sur plus de 14 créneaux répartis sur l’entièreté du territoire.
2/ les accueils de loisirs à dominante sportive : pour les jeunes de 3 à 16 ans permettant la découverte de la pratique sportive dans un cadre de vacances (dispositif organisé du lundi au vendredi et durant du temps extra-scolaire)
Cela représente près de 10 000 « journées – enfants » pendant la période estivale et près de 4 500 « journées – enfants » pendant les petites vacances.
3/ les animations sportives de proximité (le Sport action)
Pour les jeunes de 11 à 16 ans (créneau de 17h à 19 h du mardi au dimanche soit : 15 créneaux hebdomadaires) et pour les plus de 16 ans (de 19h à 21h) sur des pratiques du futsal, du basketball et plus récemment un créneau spécifique dénommé sport au féminin où l’on pratique des parcours d’obstacles et des sports collectifs.
Nous touchons ainsi toutes les tranches d’âge. Notre action participe à prévenir l’oisiveté propice aux dérives… Tout le territoire est maillé, grâce aussi au grand nombre d’équipements sportifs mis à disposition et à nos personnels municipaux dont les compétences ne sont plus à démontrer.
Notre ville est riche de sa Jeunesse et là également notre action vise à lui donner la place qu’elle mérite.
C’est François Mitterrand qui disait : « Si la jeunesse n’a pas toujours raison, la société qui la méconnaît et qui la frappe a toujours tort. ».
Nous y veillons avec :
1/ la Maison de la Jeunesse qui travaille sur les addictions, le harcèlement à l’école, l’acceptation des différences, le mieux vivre ensemble, les dangers du numérique en lien avec les collèges et lycées
2/ le Conseil des Jeunes qui interviendra d’ailleurs lors d’un prochain Conseil municipal pour rendre compte de son action
3/ les bourses aux jeunes qui facilitent l’accès à la pratique sportive des populations plus fragiles
4/ le dispositif d’accompagnement et d’orientation de la jeunesse
5/ toutes les actions associatives : de l’OMJC, des centres sociaux, du club de prévention, des associations thématiques.
Il faut d’ailleurs à ce stade, rendre un hommage appuyé au monde associatif qui œuvre à nos côtés pour prévenir toutes formes de délinquance et permettre ainsi à nos jeunes de devenir des citoyens bien dans leur tête et bien dans leur peau.
6/ avec le dispositif de réussite éducative grâce auquel 210 enfants et adolescents bénéficient d’un parcours personnalisé en 2017. Depuis sa création, ce sont 925 enfants et adolescents qui en ont bénéficié.
Dois-je encore, à ce stade, citer nos Centres de Vacances ? Ce sont encore près de 450 jeunes qui y ont participé cette année. Cela étant, l’importance de cette fréquentation ne doit pas occulter le fait que la formule a peut être un peu vieilli et je pense qu’il nous faut y réfléchir pour proposer de nouveaux modes d’éloignement ou d’activités, sans doute plus en adéquation avec l’évolution de nos modes de vie.
J’aurais encore tant d’actions à citer… mais j’ai peur de vous lasser et, en même temps, je crains la frustration de tous ceux qui œuvrent à cette politique de prévention et dont l’action n’aura pas été soulignée dans mon propos !
Alors, citons encore nos structures municipales de proximité pour les 11/17 ans que sont
CADCO : à la Cousinerie
DOREMI : à Résidence
Ou encore au Pont-de-Bois
Citons toutes nos actions hors les murs, avec les animations en collèges, les manifestations citoyennes et les fêtes de quartier.
Citons enfin une nouvelle fois le monde scolaire et éducatif qui impacte la vie de milliers d’enfants et de jeunes villeneuvois en écoles, collèges et lycées…
J’ajoute que la prévention c’est aussi veiller à la qualité du cadre de vie. Mieux l’espace de vie et l’environnement sont entretenus et préservés, et plus ils sont respectés.
Par exemple, effacer les tags dès leur apparition est pour nous une priorité qui participe à la sécurité et au sentiment partagé d’être en sécurité.
Entretenir nos espaces verts participe aussi à ce sentiment.
Veiller à la propreté des espaces publics participe à notre besoin de sécurité.
Et je veux saluer tous les agents du service public qui y concourent !
En termes de prévention toujours et plus ciblée, nous avons mis en place un service municipal dédié avec des éducateurs spécialisés.
Ce sont ainsi plus de 700 jeunes de 8 à 25 ans qui sont accompagnés par notre service et par l’association Avance.
Ce sont, je le rappelle, plus de 1 600 heures réalisées au titre de l’accueil des TIG (travaux d’intérêt généraux) permettant des réinsertions.
Je ne peux, non plus, manquer de citer le dispositif de médiation mis en place avec les bailleurs en partenariat avec INA, LMH, Villogia, la Médiation également avec Citéo (2 postes dans les collèges Simone de Beauvoir et Triolo), et 2 adultes relais affectés aux Maisons de Quartier Jacques Brel et Genêts.
Sans oublier le dispositif « citoyens vigilants » encadré par un protocole mis en place par une délibération du 26 mai 2015.
La Sécurité, c’est aussi la Sécurité routière.
Nos concitoyens y sont particulièrement sensibles, même si certains oublient parfois leurs propres responsabilités en la matière.
C’est pourquoi je citerai la récente opération « Cartons rouges » preuve de notre préoccupation d’inculquer dès le plus jeune âge, les fondamentaux de la citoyenneté, et la semaine de la sécurité routière dans laquelle notre service jeunesse intervient.
Notre police municipale est également à citer avec un exemple récent rue des Techniques où la verbalisation n’est intervenue qu’après une longue période de pédagogie et de prévention.
Enfin notre action, rappelons-le toujours, se fait dans un cadre relationnel très étroit avec les services préfectoraux et la Police nationale. C’est une collaboration de tous les instants que nous menons et je remercie ma première Adjointe de sa disponibilité à cet égard. Elle me représente avec toute sa rigueur dans toutes ces instances.
Des outils supplémentaires viennent, en cette fin d’année 2017, compléter notre dispositif avec la mise en place tout au long de ce dernier trimestre et au cours de l’année 2018 de la vidéo protection et de notre Centre de Supervision Urbaine. Vous connaissez mon avis sur le sujet m’étant déjà largement exprimé sur ce dispositif :
Il a un effet dissuasif. Il permet plus d’interpeller les auteurs de méfaits …mais on en connait aussi les limites… si l’on en juge des résultats mitigés dans des pays et des villes qui l’ont expérimenté sur grande échelle comme à Londres ou à Nice …
On le comprendra, la sécurité méritait cette approche globale, car c’est ainsi qu’elle est inscrite dans les gènes de notre Collectivité et c’est en usant de tous ces leviers qu’on peut améliorer notre efficacité dans un contexte sociétal qui, lui, se dégrade…
C’est pour moi la base d’un vivre ensemble qui dépasse les concepts philosophiques et politiciens.
Nous menons depuis toujours une politique adaptée à notre Ville, faite de prévention d’abord et de sanction quand c’est nécessaire.
Bien entendu, il nous faut nous adapter, en permanence, pour toujours mieux continuer à nous mobiliser. Notre ville, dans ce domaine aussi, est en mouvement…
Notre Police municipale a toujours évolué depuis sa création en juillet 2009.
Les effectifs ont été renforcés avec 42 agents d’ici fin 2017 (29 policiers municipaux, 10 agents de surveillance de la voie publique et 3 agents administratifs). Nous devrions poursuivre notre effort en 2018.
Le débat que j’ai proposé ce soir s’inscrit au regard d’une revendication forte de nos policiers municipaux d’être dotés d’équipements de protection et de défense supplémentaires, mieux adaptés aux risques qu’ils courent dans l’exercice de leurs fonctions et dont plus personne ne peut nier la réalité…
Notre Police municipale est déjà équipée de tonfas, de bombes lacrymogènes et de gilets pare-balles. Il convient de prolonger et de renforcer notre action à leur égard. Sans faire preuve de défaillance par excès d’angélisme, par posture philosophique, ou par posture politique.
Il en va de la vie de tous les jours de personnes à qui nous confions notre sécurité.
Loin de « jouer » les shérifs, et je suis sûr que personne n’osera leur faire et donc me faire un tel procès d’intention, nos policiers ont souhaité pouvoir être dotés de moyens de défense et de protection supplémentaires.
J’invite chacun, en conscience, à répondre à cette légitime demande.
Je conclurai en ouvrant le débat de ce soir et en soulignant que ce moment illustre bien l’esprit de dialogue qui prévaut à Villeneuve d’Ascq même si, in fine, la décision me revient car elle est de la seule responsabilité du Maire que je suis.
Gérard CAUDRON
Le 18 octobre 2017
Tout au long de ma vie, j’ai aimé écrire et ce, depuis 1960.