Carnet n° 470 du 2 octobre 2017

« La grève ne fait plaisir à personne… »

 

En réfléchissant, comme chaque week-end, au thème et au titre de mon carnet du lundi, j’avais retrouvé un texte de François Mitterrand sur le sens et le rôle d’une grève, un texte qu’il me semblait intéressant de retenir à l’heure de la multiplication des mouvements sociaux.

Ce qui s’est passé ce dimanche en Catalogne avec des images d’un État central Espagnol comme on n’en avait pas connu depuis des décennies,

le double assassinat terroriste au couteau sur deux jeunes femmes à Marseille,

et, en ce moment même où j’écris, une fusillade à Las Vegas au cours d’un concert,

a failli m’en faire changer au profit d’un texte d’ouverture sur la violence.

 

J’y ai finalement renoncé, considérant que les inégalités qui touchent et blessent des millions de nos compatriotes au bénéfice de quelques milliers « d’hypers riches » est une forme de violence que vivent, au quotidien, ces millions, sinon ces dizaines de millions, de Françaises et de Français au chômage, mal payés ou en retraite.

 

Oui c’est donc bien François Mitterrand qui écrivit un jour, je le cite :

 

« La grève ne fait plaisir à personne. Elle atteint d’abord ceux qui n’ont plus que ce moyen là pour défendre leur droit de vivre.

La perte du salaire, la crainte du chômage, les gênes provoquées et donc le danger d’être mal compris par d’autres catégories de travailleurs, tout cela il faut que les grévistes le supportent tandis que les maîtres spéculent sur leur lassitude ».

 

Si j’ajoute à ce texte, une autre citation du même François Mitterrand :

« Les grandes fortunes ne se font pas sur les chemins de vertu » (ni d’ailleurs, du travail et de l’intelligence), (qui peut en effet imaginer qu’en une vie on puisse ainsi accumuler des milliards d’euros de fortune par son simple travail ou ses simples compétences ?),

c’est donc tout naturellement que je déboucherai sur une citation de Pierre Mendès France (« un grand parmi les grands » que j’ai eu l’honneur de saluer une fois en mai 1981 lors de l’installation de François Mitterrand à l’Élysée) :

« L’heure est venue de substituer au dogme du « laissez faire » le statut économique de l’avenir, celui de l’État contre l’argent fort »

 

Tout était dit… mais tout reste à faire quand on voit ce qui se passe dans le monde, en Europe et en France aujourd’hui !

 

Et si je peux « entendre », sans l’accepter, le raisonnement de notre Président et de son gouvernement selon lesquels les « anciennes recettes n’ont pas vraiment marché » faut-il vraiment en rechercher de plus anciennes encore en remontant au 19ème siècle où les plus riches considéraient qu’il leur fallait s’enrichir encore davantage pour laisser « ruisseler quelques menues monnaies » sur les plus pauvres ?

 

Un budget 2018 pour les riches ou non ?

La réponse est évidente : sur les 7 milliards de baisses d’impôts, 4,5 milliards d’impôts de moins pour les plus riches (dont 3,2 milliards d’euros de moins pour l’ISF),

autant que notre gouvernement l’assume comme « un pari sur l’avenir » plutôt que d’essayer d’expliquer que l’on peut mettre sur le même plan quelques euros de plus gagnés mensuellement par certains salariés avec des millions d’euros gagnés par les tenants de grandes fortunes.

 

C’est la théorie du ruissellement qui n’a jamais marché pas plus en Grande Bretagne avec ses millions de travailleurs pauvres qu’en Allemagne avec ses millions de retraités condamnés, pour vivre, à avoir « des petits boulots ».

 

Face à cela, il ne suffit pas d’enlever sa cravate, ou, comme notre député Ugo Bernalicis, de se prêter à un concert de casseroles samedi à Lille (comme en 1961 à Alger de la part des pieds noirs favorables à l’Algérie Française…)

 

Il faut tout faire pour faire renaître une grande force sociale-démocrate pour éviter le tête à tête entre les « sociaux libéraux » et les Insoumis, un tête à tête qui les confortent tous les deux dans leurs postures, certitudes et prés carrés !

 

En attendant « les appareils politiques traditionnels » LR-UDI, PS et FN continuent à se déliter,

les « nouveaux appareils » REM et FI ont commencé à « couver des serpents en leurs seins »,

le PCF campe intelligemment sur ces dernières positions

les Verts ont disparu au profit « médiatique » éphémère de celles et ceux qui les ont coulé,

tandis que les Radicaux s’apprêtent à retourner en 1901.

 

Peut-on encore, tel François Mitterrand, proclamer : « Je crois, pour demain comme hier, à la victoire de la gauche à condition qu’elle reste elle-même » ?

 

Je dirai oui, sous réserve de parler « du Camp du Progrès » et de revenir à un schéma de type FGDSE (Fédération de la Gauche Démocrate, socialiste et écologique) pour engager le processus de renaissance.

 

C’est important, pour ne pas dire vital, dans un monde de tous les dangers et à 8 mois du 50ème anniversaire de « mai 68 »….

 

En attendant, oui, la menace terroriste est prégnante, ce qui devrait convaincre celles et ceux qui parlent de sécurité « à tout bout de champ » pour une voiture mal garée, un groupe de jeunes un peu bruyant ou un abri de jardin cambriolé… et même pire, de relativiser les enjeux, les urgences et les risques.

 

Au demeurant, certains comprendront mieux, je l’espère, le besoin de nos policiers municipaux de se voir dotés d’un moyen de défense supplémentaire.

 

En attendant, et heureusement, la vie continue à « Villeneuve d’Ascq, une ville en mouvement » avec, entre autres, cette semaine :

  • La présentation lundi de l’équipe de l’ESBVA pour la saison 2017-2018
  • La remise d’un prix de « Mères pour la Paix », ce mardi au Château, à une journaliste namibienne Gwen Lister
  • La présentation, mercredi, de l’équipe première du HBCV (avec laquelle je me suis fait photographier arborant le maillot de l’équipe)
  • Un « job dating » à V2, jeudi, pour aider des jeunes à trouver un emploi
  • Une visite d’une exposition très intéressante  » De Picasso à Séraphine » au Lam jeudi soir
  • Un bureau de la MEL vendredi et en soirée une expo pédagogique de l’UNC sur la première guerre mondiale,
  • Et, durant le week-end, un match du LOSC à Amiens qui a failli tourner au drame,
  • une belle victoire de nos rugby women contre Bobigny au Stadium qui les fait caracoler à la première place
  • Une belle braderie à Ascq….

(et je n’évoque là que la partie visible de l’iceberg de mon travail municipal de Maire)

Oui heureusement qu’il y a aussi tout cela pour faire la vie !

 

Ce qui me fait dire, pour conclure, comme Léon Blum

« Je le crois parce que je l’espère ».

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