Carnet n° 463 du 14 Août 2017

« Gouverner, ce n’est pas plaire » (François Mitterrand)

 

Quand, au détour de mes lectures estivales facilitées par une météo qui, elle, ne l’est pas, je redécouvre ces mots de François Mitterrand, un fin connaisseur en la matière.

Je me dis que si Nicolas Sarkozy a mis du temps « à commencer à gouverner » et que si François Hollande avait déjà été plus rapide, Emmanuel Macron a, lui, « démarré sur les chapeaux de roue », en tenant ainsi ses promesses, (qu’on le veuille ou non), validées par le vote en mai dernier des 2/3 des électeurs et le « tsunami parlementaire » le 18 juin, il y a donc à peine entre 2 et 3 mois…

On peut se dire que c’est le résultat de l’accélération de l’information « à jets continus » et de l’excitation des réseaux internet (improprement dénommés « réseaux sociaux » alors qu’ils ne sont que des « défouloirs » d’ailleurs plus individuels que collectifs et ce, dans tous les domaines, y compris les plus personnels et les plus intimes….

C’est sans doute en partie vrai mais c’est, à mon sens, plus profond et il suffit pour cela de relire ce que disait Honoré de Balzac qui vécu entre 1799 et 1850, il y a donc plus d’un siècle et demi, depuis l’Empire de Napoléon 1, sa chute, la Restauration de Louis XVIII suivi de Charles X, l’arrivée du « Roi des Français » Louis Philippe et son abdication le 24 Février1848 suite à une insurrection révolutionnaire.

Oui il suffit de relire ces paroles d’Honoré de Balzac,

« La France est un pays qui adore changer de gouvernement à condition que ce soit le même », des paroles, je le répète, vieilles de plus d’un siècle et demi, pour comprendre pourquoi et comment on peut rejeter sans ménagement (n’est-ce pas Monsieur Hollande ?)  « un prince qui nous gouverne » en plébiscitant massivement un autre avant de commencer à le rejeter très vite en regrettant pour partie le précédent, tout en lui reprochant de faire ce sur quoi il a été pourtant massivement élu…

Si j’ajoute à cela ces mots de Victor Hugo datant aussi d’un siècle et demi,

« Etre contesté, c’est être constaté »,

avec une prédiction de Coluche, éphémère candidat en 1980, « avant moi la France était coupée en 2, avec moi elle sera pliée en 4 », une prédiction aujourd’hui réalisée (FN- LR- REM- FI),

on se dit « qu’il n’y a rien de vraiment nouveau sous le ciel de France »…

et que peut être, finalement, Emmanuel Macron n’a rien à perdre à prendre le risque d’appliquer le programme sur lequel il a été élu, à charge pour celles et ceux qui en contestent des éléments de le faire savoir, de se mobiliser et de s’y opposer.

Je n’ai personnellement rien dit d’autre depuis 3 mois sachant que la France a des rigidités qu’il lui faut réduire et ce, dans le camp étatiste comme dans le camp libéral, qu’il faut fluidifier nos modes de fonctionnement, sortir d’un camp beaucoup trop normé, savoir reconnaitre les compétences, retrouver le sens du bon sens…

Il faut savoir aussi additionner les énergies et rassembler toutes celles et tous ceux qui en ont et ceux, sans calculs politiciens… (c’est ce j’ai fait à Villeneuve d’Ascq). On me dira que je rêve…sans doute mais à l’instar de Victor Hugo je dirai aussi :

«  Savoir, penser, rêver, agir….tout est là »

Et je reste convaincu, comme François Mitterrand, « qu’il faut laisser du temps au temps » et donc espérer que notre Président réussira dans l’intérêt de la France et des Français, ce qui n’empêche pas de contester et de combattre des mesures qui font la part trop belle à « la loi du plus fort » et au pouvoir de l’argent…

Quand « libéralisme » rime avec « Liberté », je suis d’accord. Quand il s’assimile à l’image bien connue du « renard libre avec une poule libre dans un poulailler libre », je ne suis pas d’accord et je le combats !

Entre un libéralisme destructeur qui sacrifie le long terme en asservissant les plus pauvres et un étatisme populiste qui cherche des boucs émissaires pour justifier ses échecs, je fais et j’ai toujours fait le choix d’une société basée sur des mixités, entre la liberté et l’ordre, le marché et la planification, le privé et le public, les biens de consommation et les services publics, sans oublier la gestion du temps et l’avenir de notre planète et de nos sociétés qu’il nous appartient d’organiser, ce que le libéralisme ne sait pas faire (ce n’est pas dans ses gênes).

C’est pourquoi, je le redis, notre vie politique ne peut accepter la disparition « d’une force social démocrate » qu’il nous faut rebâtir.

Sans elle « une France pliée en 4 », comme dirait Coluche serait condamné à tomber définitivement à droite malgré l’existence de la FI de Jean-Luc Mélanchon et de ses gardes rouges.

Une chose est de faire du cinéma à l’Assemblée Nationale, une autre est d’imposer des mesures dans un sens qui conjugue l’intérêt National et les besoins légitimes d’une grande partie de nos compatriotes. Dans ce combat pour une société équilibrée, la place des collectivités ne doit pas être sous-estimée et les communes doivent cesser d’être « les vaches à lait » de l’Etat qui veut les traire jusqu’à la dernière goutte.

Quand nos gouvernants auront découragé puis supprimé des élus locaux en grand nombre, asséché la vie associative, re-centralisé à tour de bras des politiques sur lesquelles l’Etat avait pourtant montré ses incapacités,

la France n’en sortira pas ni modernisée et ni plus dynamique.

Il en est de même des services publics.

Il en est de même des salariés qu’on va fragiliser sans doute pour se « libérer du patronat »…. alors que les salariés sont la richesse première d’une société.

On peut et on doit changer la vie, se mettre s’en doute davantage à l’heure du 21éme siècle.

On ne doit pas pour cela casser les outils qui ont fait leurs preuves et surtout nier la valeur de l’humain.

Je m’arrêterai là pour aujourd’hui. J’aurai sans doute bientôt l’occasion malheureusement de reparler de Donald Trump, de la Corée du Nord, du Venezuela, des troubles en Afrique, de l’Islamisme que la manne du Qatar qui coule sur le PSG, avec Neymar ne doit pas nous faire oublier….

Je reparlerai sans doute aussi du sport, du vrai, de nos athlètes hier encore inconnus qui, à Londres, ont performé « sans crouler sous l’argent du Sport Spectacle », du LOSC et de ses mouvements en yoyo, de nos supers nanas du LMRCV qui performent en Coupe du Monde de Rugby féminin, de la rentrée qui se prépare….,

de la vraie vie en quelque sorte….,

celle qui est et qui restera le moteur de mon action de Maire de Villeneuve d’Ascq,

celle que je résumerai par ces mots de Victor Hugo :

« je crois ce que je dis, je fais ce que je crois ».

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