Carnet n° 461 du 3 juillet 2017

« L’excès de langage est un procédé coutumier de celui qui veut faire diversion » (François Mitterrand « l’abeille et l’architecte » 1978)

 

Il y a une semaine, j’avais ouvert mon 360ème carnet par une question à propos du paysage politique français actuel : « champ de ruines ou champ de bataille ? » en regrettant finalement qu’on ne soit pas encore sur un champ de ruines sur lequel il est possible de rebâtir mais sur un champ de bataille « où les coups continuent à pleuvoir », où les blessés gémissent et où de nouveaux « morts » s’amoncellent…

La semaine qui vient de s’achever m’a malheureusement donné raison avec un PS qui n’en finit pas d’éclater avec l’aide de certains de ceux qui l’ont conduit dans l’état où il est comme Benoît Hamon qui oublie le rôle qu’il a joué dans ce désastre à travers ses multiples mandats, son portefeuille de Ministre de François Hollande et ses agitations de frondeur.

 

Avec aussi un Jean Luc Mélenchon qui, lui aussi, oubliant ses multiples mandats et casquettes PS, se prend pour un nouveau Fidel Castro, voire pire, pour un révolutionnaire d’opérette en faisant d’une cravate enlevée un cri de guerre et un acte révolutionnaire.

Avec, bien sûr, à droite, des LR-UDI qui se déchirent tout comme leurs voisins du FN…

Avec, enfin, un Président Macron qui, fort de son statut et de son ambition, (qu’il gère d’ailleurs avec talent) se laisse malheureusement aller régulièrement à des petites phrases qui humilient les plus modestes dont le dernier exemple sont ces mots prononcés avec un grand sourire à propos d’une gare, décrite comme un lieu où se « croisent les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien »….

Il va payer un jour très cher « ces facilités de langage » qui vont finir par écarter de lui des gens qui ont mis des espoirs en sa jeunesse, sa modernité et son dynamisme.

Si j’ajoute à cela la « comedia del arte » organisée par celles et ceux qui, à droite et chez les « insoumis », n’ont rien d’autre à dire à propos de la réunion du Congrès de ce lundi, les petites marges d’espoir pour la Gauche et le Camp du Progrès que j’avais évoqué il y a une semaine se sont encore restreintes et pas simplement parce que Benoît Hamon et un certain nombre de ses derniers militants quittent le PS…

 

Plus que jamais, je me sens d’une gauche sociale démocrate ouverte humaine sociale citoyenne et européenne, mais plus que jamais je doute de sa reconstruction possible dans les toutes les prochaines années.

 

C’est pourquoi je me suis laissé 3 mois pour prendre un certain nombre de décisions. C’est pourquoi je vais prendre un vrai recul estival dans mes expressions sur mon blog et sur Facebook en ne m’y exprimant que si j’ai véritablement quelque chose de nouveau à dire et en me mettant à la réécriture de mon petit bouquin de 2006, « Comm’ des p’tits coquelicots », et ce sous le titre « Pour quelques coquelicots de plus » avec des portraits et des événements sans doute supprimés, d’autres modifiés et complétés et bien sûr de nouveaux qui sont apparus au cours de ces 11 années écoulées depuis son édition…

 

Une chose est quasiment sûre : je ne déserterai pas Villeneuve d’Ascq de ma propre volonté et j’assurerai autant que possible la mission que les Villeneuvois m’ont confiée pour 6 ans en mars 2014.

 

Notre ville, « toujours en mouvement », est dans une phase cruciale pour son avenir et pour sa place future dans la métropole Européenne de Lille et, dans cette phase, personne ne peut nier l’utilité de mon expérience.

Bien entendu, pour tout ce qui est du quotidien et des dossiers de gestion courante, je déléguerai sûrement davantage à celles et ceux de mon équipe qui, depuis 2008 et 2014, ont montré leurs qualités, leurs engagements et leurs passions pour notre ville.

C’est, pour moi, comme cela que l’on prépare au mieux « les transitions » et ma succession qui sera proposée aux électeurs quand le moment sera venu…, les électeurs villeneuvois à qui les choix finaux reviendront… et à eux seuls.

 

A ce stade, je citerai une deuxième fois, en ce même carnet, François Mitterrand quand il écrivait dans un de ses ouvrages, « Ici et maintenant » :

 

« Faire ce que l’on peut là où on est, je ne connais pas d’autre morale »

 

C’est ce que j’essaie : « faire ce que je peux là où je suis »…

 

Avant d’en terminer de ce 461ème carnet, je rappellerai qu’en plus des dizaines  d’événements et de fêtes qui ont émaillé notre ville en mouvement durant ces derniers jours dans tous ses quartiers et dans tous les domaines, on notera l’installation d’un Conseil Citoyen, la mise à l’honneur de nos commerçants et artisans à travers  un certain nombre d’entre eux qui ont été « labellisés », un Conseil Municipal apaisé, et, bien sûr, les deux concerts de Céline Dion (près de 50000 spectateurs en 2 soirées au Grand Stade)….

 

Sur le plan européen et national, la disparition d’une « Grande parmi les Grandes » et d’une Juste parmi les Justes », Simone Veil, aura permis à l’ensemble de la Nation (à quelques rares exceptions près dans le camp néo fasciste) de se retrouver unie dans son histoire et dans ses valeurs qui transcendent toutes nos différences… (notre Conseil Municipal a d’ailleurs voté à l’unanimité le vœu de la voir entrer au Panthéon).

 

Cela fait du bien… et cela nous sort, l’espace d’un moment, du discours récurent sur les élu(e)s « tous pourri(e)s », un discours très injuste où « quelques arbres malades cachent l’immense forêt de nos 500 000 élus français ».

Ma conclusion de ce jour tiendra en deux citations

Une de François Mitterrand :

« La spiritualité unit les hommes, la religion les sépare… »

 

Une autre de Jean Jaurès :

« Au fond, il n’y a qu’une seule race, l’humain »

 

A méditer ….

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